Alors que la mobilisation se poursuit contre le réenregistrement des cartes SIM, Sam Lauthan vient apporter des éclaircissements sur cette mesure, présentée par les autorités comme une recommandation de la Commission d’enquête sur la drogue.
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Àun mois de la date butoir du 30 avril, le réenregistrement des cartes SIM continue de susciter une vague de contestations. Selon les autorités, cette mesure avait été recommandée par le Commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Pas tout à fait, nuance Sam Lauthan, l’un des assesseurs de la Commission.
Sam Lauthan précise que le rapport de la Commission d’enquête sur la drogue avait proposé que soit fait un meilleur contrôle des cartes SIM pour des raisons de sécurité et de surveillance. « La Commission n’a jamais proposée de réenregistrer les cartes SIM. Nous avions toutefois proposé un meilleur contrôle de la mauvaise utilisation de cartes SIM. Surtout pour les étrangers de passage ou ceux ayant séjourné sur le sol mauricien et qui ont quitté le pays », explique-t-il.
En effet, le rapport de la Commission d’enquête sur la drogue stipule clairement que les cartes SIM des ressortissants étrangers finissaient entre les mains des trafiquants de drogue… emprisonnés. Les enquêteurs de la Commission, apprend-t-on, étaient en présence d’informations selon lesquelles les cartes SIM enregistrées au nom des ressortissants bangladais et de touristes étaient vendues contre de fortes sommes d’argent.
« The itemized bills obtained from the service providers, in respect of cell phones and SIM cards secured from prisoners, contained many mobile numbers which are registered on the name of foreigners, mainly Bangladeshi Nationals. Most of these foreigners had more than ten SIM cards registered on their names and many had already left the country, but their SIM cards are still active. According to information received, these SIM cards had been sold expensively to drug traffickers to be used on black phone as to remain incognito, whilst contacting their confederates in prisons or at large », avait fait ressortir la Commission d’enquête sur la drogue dans son rapport.
Elle avait ainsi proposé que les opérateurs de téléphonie mobile apportent un changement lors de l’enregistrement et après le départ des étrangers. Un formulaire d’inscription pour une carte SIM avait été recommandée par la Commission d’enquête sur la drogue. Par ailleurs, si un client achète deux cartes SIM, il devra remplir deux formulaires.
Avec l’exercice actuel de réenregistrement des cartes SIM, les autorités feraient-elles donc preuve d’un excès de zèle ? « Je suis d’avis qu’il faut un meilleur contrôle des cartes SIM. Mais si le processus de réenregistrement est à des fins politiques, je suis contre », répond Sam Lauthan.
Lutter contre la criminalité
Au niveau des autorités concernées, on avance que le processus de réenregistrement des cartes SIM est l’ultime moyen pour combattre le trafic de drogue. Plus de 80 pays du monde, fait-on comprendre, ont invité leurs populations à se soumettre à l’exercice de réenregistrement des cartes SIM. « Le réenregistrement des cartes SIM a non seulement pour objectif de combattre le trafic de drogue, mais également la criminalité dans son ensemble, comme les escrocs qui sévissent en ligne », assure-t-on.
Et de déplorer le fait que « les opposants politiques sont en train de mener une campagne de terreur ». « Cette psychose n’a aucune raison d’être », insiste-t-on. « Ils se plaignent du fait qu’ils doivent réenregistrer leurs cartes SIM. Mais c’est le même procédé qui est appliqué pour le passeport, le permis de conduire ou encore la carte d’identité nationale. C’est juste que les données relatives à la carte SIM seront stockées auprès des compagnies de téléphonie mobile. C’est tout ! » affirme-t-on.
Du reste, le gouvernement a fait comprendre qu’il est hors de question d’étendre le délai pour le réenregistrement des cartes SIM.
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