L’abattage de 30 000 volailles dans 115 poulaillers infectés à travers le pays a débuté hier. Elles avaient contracté la salmonellose.L’Animal Production Division (APD) du ministère de l’Agro-industrie a produit 65 000 poussins impropres à l’élevage.
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Selon nos recoupements d’information, l’abattage de 30 000 poulets dans 115 poulaillers et la destruction de 50 000 œufs à l’APD ont débuté vendredi. « 35 000 poussins ont été tués. L’exercice touche 30 000 autres restants. Les cadavres de ces volailles seront enterrés.
Cette décision a été prise afin de ne pas mettre en péril la santé du public», indique le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun. Il ajoute que ces poulets devaient se retrouver sur le marché la semaine prochaine. « On ne peut prendre de risques et l’abattage est le dernier recours…»
Reste à déterminer le nombre de volailles entrées en contact avec celles contaminées par la bactérie. « Certains petits éleveurs ont acheté leurs poussins à d’autres fermes. Le chiffre des infections peut grimper. Si des poules non contaminées sont entrées en contact avec celles qui étaient malades,elles ne pourront être consommées », souligne une source.
Pourtant, au marché central, c’est business as usual. Goolam Sookharry,qui y vend des volailles, réclame la fermeture de l’APD. « La salmonelle est omniprésente. S’il y a un manque d’hygiène, elle se propage. Depuis 45 ans, je vends des volailles au marché central. Il n’y a pas de baisse dans la vente de poulet. Si je ne me trompe pas, ce sont les œufs qui ont été contaminés d’abord, les poussins ensuite.»
L’affaire a démarré en début de semaine. Mahen Seeruttun, dans une déclaration au Défi plus, confiait qu’un rapport du 30 août indiquait que des poussins de l’APD avaient contracté la salmonellose. « Des poussins sont morts. Les analyses du ministère montraient que la bactérie de la salmonelle s’était manifestée à Réduit. »
Consommation annuelle de 36,7 kilos de poulet
Maurice est autosuffisant en viande de poulet. En 2015, la production a été de 46 400 tonnes, indique Statistics Mauritius. Cela représente une consommation annuelle de 36,7 kilos de poulet par habitant. L’industrie avicole locale a généré Rs 3,3 milliards de revenus en 2015.
Elle représente le gagne-pain de 3 000 personnes engagées dans l’élevage, la transformation, la distribution et la vente. Statistics Mauritius ajoute que le poulet est la première viande produite localement, contre 2 013 tonnes pour la viande de bœuf, 560 tonnes pour le porc, et 42 tonnes pour le cabri et le mouton. La pêche locale a rapporté 12 650 tonnes de poissons en 2015.
Grandes surfaces : les ventes restent stables
Les gérants des grandes surfaces rassurent les consommateurs : les poulets commercialisés sont issus de grandes productions locales. La vente de poulet est plutôt « stable » malgré l’infection à la salmonelle des poussins et des œufs. Antonio Maurer, de GSR Popo Supermarket de Trou-aux-Biches, explique que la compagnie propose trois gammes de poulets au public : Prodigal, Label 60 et Chantecler.
Les œufs commercialisés viennent de la ferme Inicia. « Nous exigeons la garantie à l’achat de poulet des fermes qui se livrent à la grande production. La vente de poulet n’a pas baissé depuis l’annonce de l’abattage de poussins et la destruction d’oeufs infectés », confie Nicolas Merven des supermarchés Winner’s.
Les poulets vendus viennent de grandes fermes telles que Prodigal ou Label 60. De son côté, Sweta Jeetun de Simla Way explique que la psychose gagne du terrain depuis l’annonce de l’infection à la salmonelle.
« Certains clients sont dubitatifs quant à l’achat de poulet depuis quelques jours. Les poulets destinés à la commercialisation viennent uniquement de Panagora. » Les supermarchés Jumbo, Spar et King Savers estiment que la vente de poulet ne chute pas malgré la psychose qui plane.
L’importation de bétail interdite
Le gouvernement a décidé d’interdire l’importation de bœufs, boucs, cabris et moutons jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure est motivée par le fait que le pays est touché par la fièvre aphteuse.
Selon des informations, une ferme ferait pression sur le gouvernement pour écouler ses bœufs. Un proche du dossier explique qu’il faudra attendre trois mois pour savoir si les bœufs sont propres à la consommation ou non.
« Quand on vaccine une bête, il faut attendre cinq jours pour voir les effets, puis effectuer un autre vaccin 21 jours après. De fait, ce n’est qu’au bout de trois mois qu’on en saura les effets», confie-t-il. Il affirme que ce parc n’aurait pas fait pression sur le gouvernement si les bœufs en provenance d’autres pays étaient déjà entrés au pays.
Le ministère de l’Agro-industrie a aussi décidé d’étendre la période de chasse jusqu’au 31 octobre. « La chasse sera ouverte du 1er octobre au 31 octobre. Ceux qui ont un chassé ont soumis une demande pour un abattage sélectif jusqu’à décembre, car plusieurs de leurs cerfs sont prêts », explique notre source. Un comité se penchera sur cette requête.
Les producteurs rassurent
Food & Allied
La compagnie FAIL explique qu’aucun problème sanitaire n’a été décelé. Les produits Chantecler, Lotus, Doré, Chantefrais et KFC ne seraient pas affectés.
« Un protocole a été mis en place depuis des années : isolement des fermes, traçabilité, contrôle des intrants.
Nos vétérinaires et laboratoires s’assurent, à toutes les étapes de la production, que les volatiles ne sont pas affectés par la salmonelle ou toute autre maladie qui pourrait contaminer le poulet ou le consommateur », déclare Thierry de Spéville, General Manager d’Avipro.
Brandactiv
Partenaire d’IBL Together, Brandactiv représente la marque Label 60 sur le marché local. Jean Michel Rouillard, General Manager de Brandactiv, indique que la compagnie n’a reçu aucune plainte. « Nous n’avons eu aucun problème concernant cette maladie. Aucune plainte n’a été enregistrée et nos produits sont propres à la consommation. »
Innodis Ltd
« Nous ne sommes pas affectés par cette maladie», a indiqué Reynolds Moothoo. Le General Manager d’Innodis Poultry précise que « la compagnie a un programme de prévention, un suivi de laboratoire et un suivi des autorités, afin que les poussins et les poulets restent en bonne santé. Nos produits peuvent être consommés sans crainte ». Innodis Ltd représente les marques Prodigal, Carmen, Le Poulet Fermier, les points de vente Point Frais et Coin Frais, et elle produit ses propres poussins.
Volailles et Traditions Ltd
Marie-Agnès Le Goff, Manager de Volailles et Traditions Ltd, précise que « les mesures de biosécurité mises en place sur ses fermes et les contrôles réguliers effectués confirment que nos poussins et poulets ne sont pas infectés par la salmonelle. »
Inicia Ltée
Suite aux récents cas d’infection, le groupe Inicia Ltée a émis un communiqué pour confirmer que tous ses œufs disponibles sur le marché sont propres à la consommation et que toutes ses poules pondeuses sont en bonne santé.
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