À quelques jours de l’ouverture de la coupe sucrière 2023, le président de la Planters Reform Association (PRA), Salil Roy, tire la sonnette d’alarme sur l’épineux problème de manque de main-d’œuvre qui affecte les petits planteurs. « La solution à ce problème, dit-il, réside dans l’importation de la main-d’œuvre pour épauler les planteurs durant la coupe et l’entrecoupe ».
Certes, à la veille de la coupe 2023, les petits planteurs sont préoccupés par le coût de la main-d’œuvre qui ne cesse d’augmenter d’année en année. Cela, alors que le rendement de la canne ne cesse de baisser. Toutefois, la question qui les préoccupe le plus est : vont-ils trouver suffisamment de travailleurs pour faire la coupe ?
Salil Roy souligne que le manque de main-d’œuvre frappe aussi les gros planteurs et, dans une certaine mesure, les propriétés sucrières. « Je crains fort que si cette tendance continue, tôt ou tard, c’est la production sucrière au niveau national même qui sera affectée si rien n’est fait pour pallier ce problème », poursuit-il.
Il est grand temps d’avoir recours à la main-d’œuvre étrangère pour travailler dans les champs durant la coupe et l’entrecoupe.
Pour le président de la PRA, il est grand temps d’avoir recours à la main-d’œuvre étrangère pour travailler dans les champs durant la coupe et l’entrecoupe. Toutefois, il souhaite que les propriétés sucrières ou les autorités, à travers la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) qui importent ces travailleurs et les prennent en charge. Le petits planteurs pourront alors louer leurs services au moment voulu vu qu’ils ne disposent pas de facilités pour les héberger.
Mécanisation
S’il reconnaît que la mécanisation a répondu à une certaine mesure au problème de la main-d’œuvre, Salil Roy explique qu’il est très difficile pour que la coupe se fasse à la machine sur les plantations à flancs de montagne. « De ce fait, la mécanisation ne règle pas entièrement ce problème en raison de la topographie du terrain » explique-t-il.
Le président de la Planters Reform Association craint fort que c’est le manque de main-d’œuvre qui incite davantage des petits planteurs à abandonner leurs terres. « C’est triste car le gouvernement ne cesse d’accorder des facilités, dont des subsides, pour soutenir le secteur de la canne », fait-il ressortir.
Il se dit préoccupé par le nombre de terres abandonnées. Le pays pourrait, selon lui, se retrouver dans une position où il ne pourrait répondre à la demande, notamment en sucre spéciaux dont la qualité est très appréciée au niveau international. Salil Roy attire aussi l’attention que le rhum mauricien, qui est issu de la canne, est très réputé mondialement. « Je souhaite qu’à travers le Budget, le gouvernement prenne plus de mesures pour encourager les petits planteurs à ne pas abandonner leurs terres. Je persiste à dire que la canne à sucre a toujours un avenir », dit-il
Pour améliorer le rendement de la canne à sucre, la président de la PRA insiste pour que « les planteurs aient leurs quotas de fertilisants à temps ». « Qu’on leur distribue les vouchers au début de la coupe au lieu d’attendre novembre et décembre pour mettre les fertilisants », dit-il. Cela dit, Salil Roy laisse entendre qu’à quelques jours du lancement de la coupe, l’une des préoccupations majeures des petits planteurs est aussi le montant des revenus en prenant en considération la baisse au niveau du rendement de la canne.
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