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Salaire minimum: La fronde syndicale en marche

Les syndicalistes devant le Parlement lundi.
Le ‘National Wage Consultative Council Bill’, qui introduit le principe de salaire minimum, sera débattu à l’Assemblée nationale ce mardi 3 mai. Au-delà d’un salaire minimum, tous les autres salaires seront ajustés en fonction. Toutefois, certaines mesures sont vivement contestées par les syndicats. Si le National Wage Consultative Council Bill est voté, les fonctionnaires ne seront bientôt plus les seuls à guetter une conversion table tous les cinq ans. Le projet de loi prévoit effectivement que l’ensemble des salaires soient réajustés en fonction du salaire minimal déterminé. « C’est pour éviter une distorsion de la relativité des salaires », explique-t-on au ministère du Travail. Résultat : une Master Conversion Table accompagnera chaque révision du salaire minimal pour réajuster l’ensemble des salaires du secteur privé tous les cinq ans. En sus de cette révision quinquennale, la compensation salariale annuelle, basée sur l’inflation, aura toujours cours. Toutefois, les syndicats ne se réjouissent pas de ce projet de loi et ce, pour plusieurs raisons. La première étant la proposition de calculer le salaire minimal sur un hourly rate. Ensuite, les employés de 18 à 25 ans pourront être rémunérés en deçà du salaire minimal. L’autre point de contentieux concerne l’amende de Rs 50 000 qu’encourent les membres du Conseil s’ils divulguent le contenu des délibérations. Il est à noter que le conseil lui-même sera composé de représentants et de techniciens de plusieurs ministères, de sept représentants du patronat et de sept représentants des syndicats. Le conseil sera présidé par un nominé politique et un Chief Executive Officer sera chargé de veiller à la mise en pratique des décisions du conseil.

Calcul du salaire minimum

Le salaire minimal sera calculé à partir du salaire médian national. Le salaire médian se trouve parfaitement à mi-chemin entre ceux qui touchent le plus et ceux qui touchent le moins. Le Household Budget Survey de 2014 donne le salaire médian national pour 2012 : Rs 21 790 (un chiffre que le National Wage Consultative Council devra mettre à jour). Cela signifie que 50 % de la population touche plus que cette somme, alors que 50 % touche moins. Le seuil officiel de la pauvreté est estimé à la moitié de ce chiffre médian, soit de Rs 10 895. C’est pour cela que le salaire minimal sera également calculé à partir de ce salaire médian national. Le texte de loi laisse toutefois du champ : le salaire minimal devra être un pourcentage du salaire médian de Rs 21 790.

Les secteurs les moins rémunérés

Si le seuil de pauvreté est estimé à Rs 10 895, il y a plusieurs postes dans le secteur privé où le salaire minimal préconisé est moindre. Le tableau ci-dessous donne des exemples des salaires régis par les Remuneration Orders (RO). Au-delà des RO, selon les statistiques du ministère du Travail, en termes de moyenne de salaire, on n’atteint pas la barre des Rs 10 895 dans plusieurs secteurs. À mars 2014, la sous-catégorie Flower Growing dans l’agriculture affiche un salaire moyen de Rs 9 369. Dans le secteur General clearing of buildings/industrial cleaning activities, la moyenne affichée est de Rs 9 510. Selon le Household Budget Survey, le pays comptait 33 800 foyers vivant en dessous du seuil de pauvreté en 2012.

Manifestation devant le Parlement

Plusieurs plateformes syndicales ont manifesté devant l’Assemblée nationale lundi. Elles rejettent le National Wage Consultative Council Bill (NWCC). Elles ont déposé une lettre au Bureau du Premier ministre, lui demandant de renvoyer la deuxième lecture du projet de loi. Radhakrishna Sadien, président du Conseil des syndicats, a souligné qu'il est « malheureux » que les syndicats aient eu une copie du projet de loi lundi soir, alors que le NWCC a été présenté en première lecture mardi dernier. Le président syndical a expliqué que c’est au ministre des Finances seulement de présider les négociations tripartites pour la compensation salariale. « Il n’est pas question que ce soit le comité qui décide. Le gouvernement veut se désengager de cette responsabilité. Il est important qu’il nous écoute. Au cas contraire, les relations industrielles vont se détériorer », a-t-il affirmé. Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Services & Other Unions (FCSOU), a, de son côté, souligné que « les syndicats sont contre le NWCC ». Le gouvernement ne doit pas aller de l’avant avec ce projet de loi, dit-il, car « il ne prend pas en considération les intérêts des employés Le ministre du Travail avait dit qu’il allait remettre une copie du projet de loi à toutes les confédérations un mois avant sa présentation. Cela, afin que les syndicats puissent le consulter. Mais cela n’a pas été le cas. C’est en catimini que le projet de loi a été présenté en première lecture. Nous ne voulons pas que les syndicats soient les esclaves du ministère du Travail. Ils doivent pouvoir jouer leur rôle pleinement », a-t-il souligné.

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