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Salaire minimal - Pradeep Dursun : «Le comité doit pouvoir justifier le montant proposé»

Àdeux semaines de la présentation du Budget, les journalistes Terence O’Neill et Ruzayna Beegun ont arbitré un duel entre Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius, et Reeaz Chuttoo, secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP). Les débats étaient axés sur le salaire minimal et le Youth Employment Programme.

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Si le représentant du patronat est d’accord sur l’introduction du salaire minimal, il estime, néanmoins, que plusieurs critères doivent être étudiés au préalable. Pradeep Dursun évoque notamment la capacité financière des petites et moyennes entreprises, la compétitivité et la sauvegarde de l’emploi. Il cite l’hôtellerie, le secteur manufacturier et les domestiques.

Dialogue et concertation

« Il faut trouver une formule pour améliorer les salaires des employés, tout en permettant aux entreprises de bien fonctionner. Une formule doit être trouvée dans le dialogue et la concertation. » Il attire l’attention sur le fait que 80 % des salariés bénéficient déjà d’un salaire minimal à travers les Remuneration Orders.

Donnant la réplique au représentant du patronat, Reeaz Chuttoo soutient que même sous les Remuneration Orders, 100 000 travailleurs perçoivent un salaire de base de Rs 4 500, sans oublier des cleaners affectés dans des écoles primaires qui touchent toujours Rs 1 500 par mois.

Le syndicaliste trouve « inélégant » que dans des firmes privées, « le patron touche jusqu’à Rs 500 000 par mois, alors que ses employés ne perçoivent que Rs 4 500 ». Reeaz Chuttoo se dit aussi en faveur de l’introduction d’un salaire maximal pour « combler le gap entre les gros et les petits salaires ». Il s’attend à ce qu’à travers le prochain Budget, le gouvernement mettra l’homme au centre du développement économique.

Si le représentant de la CTSP a proposé un salaire minimal de Rs 8 500, le directeur de Business Mauritius ne s’est pas prononcé sur un chiffre. Mais il a soutenu que « le National Minimum Wage Consultative Council doit pouvoir justifier tout montant qu’il propose ».

Abordant la question du Youth Employment Programme, le syndicaliste a dénoncé ce qu’il qualifie « d’abus de la part de certains employeurs ». Il montre du doigt ceux « qui licencient systématiquement certains après leurs stages et qui font appel à des recrues dans le but de continuer à bénéficier des subventions de l’État sur les salaires de ces jeunes ».

Point récusé par Pradeep Dursun, qui condamne, néanmoins, ceux qui commettent de tels abus. Il avance qu’il y a un comité au ministère du Travail chargé de traquer les abus.

Mardi, les débats étaient aussi axés sur l’introduction d’une Portable Severance Allowance. Reeaz Chuttoo a justifié sa demande en soutenant que les travailleurs du secteur privé préserveront leur temps de service même s’ils changent d’employeur plusieurs fois. Pradeep Dursun avance, lui, que l’organisation patronale attend toujours des éclaircissements du ministère du Travail à ce sujet.

 

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