La Zone franche et la construction sont deux secteurs qui sont les plus concernés par le salaire minimal donnant de l’emploi au plus grand nombre de travailleurs étrangers. Quels coûts additionnels devront-elles prévoir pour le paiement des salaires? Le point .
Publicité
Le salaire minimal est maintenant devenu une réalité non seulement pour les travailleurs mauriciens mais aussi pour la main-d’œuvre étrangère. À partir de janvier 2018, tous les travailleurs étrangers auront droit à un salaire minimal de Rs 8 140. Ces derniers travaillent principalement dans le secteur manufacturier (31 330) et la construction (5 001), selon un rapport de Statistics Mauritius.
Si dans un premier temps, les entreprises seront en mesure d’absorber les coûts additionnels, il n’en demeure pas moins vrai qu’à long terme, elles seront contraintes de majorer les prix de leurs produits. C’est ce que prévoit Ilrshaad Goolamally, Senior Partner de 2train2employ.com et ancien Project Manager au ministère du Travail.
« Il n’y a pas de doute que les coûts additionnels seront imposés sur le dos du consommateur », avance notre interlocuteur. Le Senior Partner fait ressortir qu’il faut s’attendre à une hausse de prix des produits et des services dans le secteur manufacturier d’ici 2018.
Le directeur de GNP Wear Ltd et membre de l’Association of Textile and Apparel Manufacturers (Atam), Ajay Beedassee ne cache pas son inquiétude. Dans son entreprise, les étrangers représentent 45 % de la main-d’œuvre. « Ils touchent déjà un salaire au-delà de Rs 9 000 y compris les allocations pour la nourriture et le logement. Ils les méritent d’ailleurs. Toutefois, le salaire minimal des Mauriciens unskilled sera source de problèmes », déplore-t-il. Notre interlocuteur soutient que ce sera difficile d’augmenter le salaire d’une personne qui coupe du fil ou qui balaie à Rs 9 000.
Qu’en est-il pour le secteur de la construction ? Gérard Uckoor, président de l’Association des petits entrepreneurs soutient, « ce sont principalement les ouvriers qui travaillent sur les chantiers, dont en majorité les Chinois qui seront concernés par le salaire minimal », fait-il ressortir. Il souligne que le coût de matériaux de construction ne cesse d’augmenter. « Maintenant avec une hausse salariale, certains opérateurs augmenteront les frais de leurs services pour couvrir les coûts d’opération », dit-il.
Les risques à prévoir
Certaines entreprises ne pourront faire face à ces coûts additionnels. Ainsi, des pertes d’emplois ou des fermetures d’entreprise sont à prévoir. Selon nos interlocuteurs,il se peut que les entreprises délocalisent leur production vers d’autres pays (Madagascar et Bangladesh), où la main-d’œuvre est moins coûteuse. D’ailleurs, les membres de l’ATAM ont tenu une réunion pour étudier la possibilité de s’installer à Madagascar car selon eux, les coûts d’opération à Maurice ne cessent d’augmenter. D’autre part, les entreprises souhaitant investir à Maurice seront réticentes de venir s’y implanter car elles devront respecter le salaire minimal. Ces facteurs auront un impact sur l’économie mauricienne, selon les observateurs.
Les principaux secteurs dans lesquels évoluent les travailleurs étrangers
|
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !