Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, a bel et bien l’intention d’introduire une réforme électorale comprenant une dose de représentation proportionnelle. Répondant à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, mardi, à l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement a annoncé qu’un comité ministériel se penchera sur la question. Il a cependant précisé qu’il envisage un système qui ne remettrait pas en cause le verdict des urnes.
« Je ne suis pas prêt à accepter un modèle de représentation proportionnelle qui perturberait le verdict de l’électorat mauricien et qui frustrerait le vœu du peuple. Je propose d’instituer un comité ministériel pour examiner et faire des recommandations sur des réformes électorales, comme indiqué dans notre programme gouvernemental 2015-2019 », a déclaré sir Anerood Jugnauth. Ce n’est qu’ensuite que des « consultations appropriées auront lieu avec tous ceux concernés ». « L’impression est que les comités d’élite n’arrivent jamais à une conclusion. Nous, au gouvernement, voulons prendre la pleine responsabilité de disposer du fardeau. J’espère que la population sera d’accord», a ajouté le Premier ministre. Il rappelle que le programme gouvernemental 2015-2019 indique au paragraphe 264 que « notre système électoral sera réformé pour introduire une dose de représentation proportionnelle à l’Assemblée nationale et pour garantir une meilleure représentativité des femmes ». Et d’ajouter que le programme gouvernemental propose une Financing of Political Parties Act. Le Premier ministre a souligné son souhait de réaliser ce qui est indiqué dans ce programme. [blockquote]« L’Electoral Supervisory Commission aura des pouvoirs plus larges pour contrôler et sanctionner les fraudes, la corruption et les conflits d’intérêts durant les campagnes électorales et aussi pour gérer le financement politique et combattre les abus de pouvoir. »[/blockquote] Sir Anerood Jugnauth n’a pas manqué d’égratigner Paul Bérenger. « Les propositions du gouvernement précédent étaient davantage dans l’intérêt de deux leaders de parti plutôt que dans l’intérêt national. » Référence est ici faite à l’épisode « koz-koze » concernant l’éventualité d’introduire la deuxième République. Paul Bérenger a précisé toutefois qu’il ne faut pas mélanger les choses. Quoiqu’il en soit, le Premier ministre ne veut pas que Maurice connaisse le même sort que Rodrigues où l’introduction de la formule de représentation proportionnelle dans le système électoral a suscité de l’instabilité. Cela dans le sens où le parti au pouvoir ne jouit que d’une très faible majorité. Le leader de l’opposition soutient, pour sa part, que ce n’est pas le système électoral rodriguais qui est à blâmer, mais plutôt l’attitude « d’un ancien Chef commissaire qui a fait que des élus de son parti ont démissionné ». Une opinion que ne partage pas sir Anerood Jugnauth. Ce dernier compte d’ailleurs apporter des retouches au système électoral rodriguais à la demande des formations politiques de l’île.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !