Saisie d’une Smartwatch à Melrose - Mobiles en prison : ce qui se passe derrière les barreaux

Normalement prohibés, les cellulaires sont pourtant légion en prison.

Plusieurs saisies ont été effectuées. Si certains détenus s’en servent pour appeler leurs proches, d’autres, en l’occurrence des caïds, en profitent pour téléphoner à leur contacts et passer des commandes de drogue. Zoom sur ce qui se passe derrière les barreaux de la prison.

Cellulaires dernier cri dotés de la technologie 3G, iPhones… Ces bijoux de la technologie ne manquent pas en prison, que ce soit dans le pénitencier de Beau-Bassin, à celui de Petit-Verger ou à l’Eastern High Security Prison. Pas plus tard que lundi, une Smartwatch a été saisie à la prison de Melrose. Et ce n’est pas la première fois que des téléphones portables sont trouvés en possession des détenus. Comment font-ils pour se les procurer alors qu’ils sont enfermés ?

À en croire des prisonniers, introduire un cellulaire dans un pénitencier serait un jeu d’enfant. Car malgré le système de surveillance, les cellulaires finissent toujours par arriver dans les cellules. Il semblerait que certains surveillants se laissent tenter par des propositions financières pour introduire des celullaires et d’autres objets illicites en prison.

« Ce sont essentiellement des gardes-chiourmes qui agissent comme transporteurs. Nous devons leur remettre Rs 10 000. Ils agissent alors comme intermédiaires avec nos proches qui leur remettent les téléphones qui nous sont destinés », témoigne un ex-détenu. Il ajoute que tout se fait dans la cuisine de la prison, à l’abri des regards. « C’est dans la cuisine de la prison que les cellulaires sont remis aux détenus. Les gardes-chiourmes se rendent à la cuisine et remettent les téléphones aux prisonniers qui exercent sur place. » Des soupçons pèseraient également sur des hauts gradés qui agiraient comme passeurs.

Quelle est l’utilité d’avoir un téléphone portable en prison ? À qui les détenus téléphonent-ils ? Il y a ceux qui contactent leurs proches en faisant des appels vidéo. « Auparavant, je communiquais avec mes proches par Skype et je pouvais les voir. Dorénavant je me sers de WhatsApp ou de Viber pour faire des Video Calls », relate un détenu qui purge une lourde peine de prison. Il précise que l’utilisation d’écouteurs est indispensable pour de pas éveiller les soupçons.

Il y a aussi ces détenus qui n’appellent pas forcément leurs proches. L’Anti-Drug and Smuggling Unit et l’administration pénitentiaire soupçonne des caïds de la drogue, qui sont incarcérés, de passer des commandes avec des contacts étrangers via Internet sur leur téléphone portable. L’on se souviendra ainsi de Peroomal Veeren qui aurait été surpris passant des appels internationaux en mars dernier.

Appels téléphoniques épluchés

Plusieurs personnes soupçonnées d’avoir eu des échanges téléphoniques avec des caïds de la drogue incarcérés ont été convoquées devant la commission d’enquête sur la drogue. Parmi ceux interpellés on retrouve des gardiens de prison. Si la commission présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen a pu remonter jusqu’à ces personnes, c’est grâce aux innombrables saisies de téléphones effectuées jusqu’ici. La dernière personne à avoir été sommée de s’expliquer est Ketty Pearly Casimir.

Il s’agit de l’épouse du présumé trafiquant de drogue Bruno Westley Casimir, arrêté dans le sillage de l’affaire Gro Derek. D’ailleurs, le relevé des appels téléphoniques extrait du cellulaire saisi sur le trafiquant Peroomal Veeren porte à croire qu’elle aurait eu des échanges avec ce dernier.

Vinod Appadoo : « Nous multiplions les fouilles »

Le commissaire des prisons Vinod Appadoo a déclaré la guerre aux objets illicites en prison. Durant la semaine écoulée, de nouvelles saisies ont été effectuées. « Les gardes-chiourmes continueront d’abattre un travail formidable pour saisir les objets illicites circulant dans nos prisons et pour faire régner l’ordre. La politique de tolérance zéro est maintenue. Tous les recoins de nos prisons seront régulièrement fouillés. »