Après la saisie de 110 kilos d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 1,65 milliard sur Oomar Karrimbaccus, alias Tirania, et les deux skippers, Fabrice Jean-Pierre, alias Tonki, et Jean-Michel Rosette, alias Bebert, le 30 octobre dernier au large du Coin-de-Mire, de nouveaux éléments ont surgi dans l’enquête policière.
Publicité
Si, dans un premier temps, le trafiquant de drogue Oomar Karrimbaccus s’est montré peu loquace, face au feu roulant de questions des enquêteurs d’une cellule spéciale de l’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu), chargée de tirer au clair cette importante transaction de l'héroïne qui avait eu lieu par voie maritime, il a fini par cracher le morceau.
Dans un premier temps, il a fait croire aux enquêteurs qu’un navire les avait remis ce colis contenant du café. Cependant, acculé par les enquêteurs et confronté à certains éléments de l’enquête, Tirania, en présence de son homme de loi Ashwin Kandhai, a fourni des informations aux enquêteurs. Il a expliqué qu’une personne de son entourage, récemment libéré de la prison, lui a proposé d’aller récupérer le colis en question en haute mer. Oomar Karrimbaccus a affirmé qu’à aucun moment, elle ne lui avait dit qu’il s’agissait de drogue. « On m’a dit qu’il y avait une forte quantité d’or dissimulée dans un sachet contenant du poisson rouge qu’il fallait que je récupère. Puis, je devais le ramener à terre en veillant à ce que personne ne manipule le sachet », a affirmé Oomar Karrimbaccus. Une somme de Rs 3 millions a été proposée à Tirania une fois la mission complétée. L’habitant de Camp-de-Masque Pavé a nié s’être rendu en haute mer pour récupérer de l’héroïne.
Questionné sur l’identité du commanditaire, Oomar Karrimbaccus a affirmé que le cerveau n’est nul autre qu’un caïd de drogue qui se trouve en prison. Il s’agit d’un ancien habitant de Plaine-Verte, considéré comme un gros bonnet du trafic de drogue. Il devrait être entendu bientôt.
Une famille déchirée
Dans cette affaire, toute une famille est impliquée. En effet, Oomar Karrimbaccus n’est pas le seul à se retrouver derrière les barreaux. Son épouse Rashida Karrimbuccus, son fils Umayr ainsi que ses deux belles-sœurs, Taslima Peerkhan-Bruls et Rehana Peerkhan sont tous soupçonnés d’avoir aidé Oomar Karrimbuccus alors qu’il se trouvait sur le speedboat.
Pour sa part, Rashida Karrimbaccus a nié être au courant que son époux s’était rendu en mer pour récupérer de la drogue. Idem pour son fils Umayr Karrimbaccus. Ce dernier, en présence de son avocate Nushmi Ballgobin-Khandhai, a affirmé qu’il a appris que son père avait eu des ennuis de santé en mer durant une campagne de pêche. C’est pourquoi il a entamé des démarches pour remettre des médicaments à son père à son arrivée sur la côte. Sa mère a abondé dans le même sens.
Chez les Karrimbaccus, la vie s’est arrêtée. « Kouma dir enn vag inn kraz lor mo fami, pa kapav espere », dit Bibi Ayesha Karrimbuccus. Cette dernière, âgée de 78 ans, est la mère d’Oomar Karrimbuccus. Elle vit une situation difficile, avec d’un côté, la souffrance de vivre au sein d’une famille dévastée suite à cette importante saisie de drogue, et de l’autre, son état de santé précaire. « Mo malad, mo ena cancer, mo per mo mor alor ki mo garson pa la », poursuit-elle.
Oomar Karrimbuccus, alias Tirania est loin d’être un enfant de choeur. Dans le passé, il avait été condamné pour trafic de drogue.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !