Saisie des 157 kilos d’héroïne : l’Adsu veut identifier les complices de Kistnah à la douane

L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) amorce une étape importante dans l’enquête sur la saisie, en mars dernier, des trois colis totalisant 157 kilos d’héroïne.

L’équipe de l’adjoint au commissaire de police Choolun Bhojoo et du surintendant Sharir Azima interrogeront Navind Kistnah, cette semaine, sur les douaniers à la solde du réseau d’importation de drogue géré par le caïd emprisonné, Peroomal Veeren.

Les enquêteurs estiment que le courtier n’a pu importer des conteneurs sous une fausse identité ou à l’insu d’au moins six sociétés durant ces quatre dernières années, sans la complicité de fonctionnaires de la douane. Si ses activités illicites ont pu être mises au jour, c’est avant tout grâce à l’homme d’affaires indien Satpal Singh Mann, qui a alerté la société de courtage ED Logistics qui, à son tour, a averti la Mauritius Revenue Authority (MRA).

Navind Kistnah avait d’ailleurs quitté le pays en catimini vers l’Afrique du Sud, le mercredi 8 mars, lorsque les services de douane ont bloqué le premier conteneur dans lequel se trouvaient les sableuses à pression contenant 135 kilos d’héroïne. Ce conteneur était déjà dans le collimateur de l’Adsu. Cette organisation avait des informations détaillées sur la drogue ainsi que les récipiendaires. L’opération de la MRA a cependant fait capoter le piège mis au point pour coincer ceux impliqués.

Avec la saisie additionnelle de 22 kilos d’héroïne, l’Adsu compte repasser sur l’enquête ouverte par la MRA sur les conteneurs importés illégalement par Navind Kistnah et qu’elle a refilée au Central Criminal Investigation Department. Officiellement, le suspect en a importé 41 au nom de six sociétés depuis le 1er janvier 2013. Il aurait fait entrer sur le territoire des engins de chantier et des sableuses soupçonnées d’être fourrées de drogue.

Reste à savoir si Navind Kistnah n’a pas inversé ce système pour réexporter les 157 kilos d’héroïne dont la valeur marchande est estimée à Rs 2,4 milliards. Pour certains enquêteurs, cette quantité de drogue était destinée qu’au seul marché mauricien.