Six hors-bord sont actuellement ciblés par l’Anti Drug and Smuggling Unit dans le cadre d’une enquête sur le trafic de drogue dans l’océan Indien. La commission anticorruption, qui consacre un grand volet de son enquête sur le blanchiment d’argent lié au trafic de stupéfiants, s’intéresse également à l’affaire. Cette autorité se penche sur l’acquisition et le financement de ces engins par les propriétaires. Deux d’entre eux ont été saisis par l’Icac.
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Depuis plusieurs semaines, les propriétaires fichés par la police sont dans le collimateur des enquêteurs de l’Independent Commission Against Corruption (Icac). L’un d’eux avait déjà été épinglé l’année dernière. Ce propriétaire d’un hors-bord souvent aperçu dans l’ouest du pays est soupçonné d’opérer comme prête-nom pour le réseau de Résidences Kennedy.
À ce stade de l’enquête, les hommes de Navin Beekarry veulent retracer un des hors-bord prétendu « disparus » depuis l’année dernière. Il s’agit du Vavavroom 3, soupçonné d’opérer pour le compte du réseau de Résidences Kennedy.
Un autre élément de cette enquête, un bateau, appartenant au clan des Surengon, fait l’objet d’un Attachment Order. Le hors-bord mouille actuellement l’ancre dans les eaux du port. Ainsi, les propriétaires, même si l’Icac les soupçonne d’être uniquement des « prête-noms », peuvent utiliser l’engin, mais ne pourront le revendre jusqu’à la fin de cette enquête.
Durant les six derniers mois, les six hors-bord n’ont pas été aperçus aux endroits habituels où ils mouillaient l’ancre. Les recherches pour les retrouver ont été vaines jusqu’ici. L’Icac privilégie un lien entre ces bateaux et une saisie de 140 kg de cannabis à l’île de La Réunion en mai 2019 et une saisie de 110 kg d’héroïne, au large du Coin-de-Mire, en octobre 2018.
Les six hors-bord « manquants » étaient souvent dans les régions de Trou-d’eau-Douce, Grand-Gaube, Grand-Baie, Flic-en-Flac et Rivière-Noire. Les enquêteurs soupçonnent qu’ils étaient utilisés par les trafiquants, en vue d’acheminer des colis de drogue dans la région. Ils sont soupçonnés également d’avoir assuré l’approvisionnement en carburant et le ravitaillement des passeurs de drogue.
L’Icac devrait prochainement procéder à l’interpellation des propriétaires, en vue d’obtenir des explications concernant l’utilisation de ces bateaux et leur acquisition. Le moins cher est évalué à Rs 1,3 million et le plus cher à Rs 6 millions.
Après vérification auprès de la Tourism Authority, les enquêteurs ont obtenu la confirmation que ces hors-bord ne détiennent aucun permis pour des activités en mer. Pourquoi un tel investissement pour, par la suite, ne pas enregistrer ces bateaux ? Cette question intrigue les enquêteurs. Les bateaux étaient cependant très actifs, avec des sorties en mer fréquentes.
Un possible rapport entre les suspects arrêtés lors de l’enquête sur la saisie de 110 kg d’héroïne au large du Coin-de-Mire et ceux lors de la saisie de 140 kg de cannabis à La Réunion, récemment, est étudié par les enquêteurs. Des liens directs ont d’ores et déjà été établis entre deux des protagonistes.
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