Les drones sont de plus en plus utilisés pour introduire des marchandises illégales, telles que des cigarettes, des téléphones miniatures ou encore de la drogue, dans les prisons. Dimanche, une tentative de livraison par drone a été déjouée à la prison de Beau-Bassin, permettant la saisie de centaines de cigarettes. Ce phénomène inquiète l’administration pénitentiaire.
Publicité
Rien ne semble freiner l’imagination des trafiquants qui cherchent à contourner les dispositifs de sécurité des pénitenciers. Une semaine après l’arrestation d’un Prison Officer, Kevin Ragaven, qui a tenté d’introduire 200 cigarettes à la prison de Beau-Bassin le dimanche 15 septembre 2024, une autre tentative, cette fois-ci orchestrée via un drone, a été mise en échec le dimanche 22 septembre 2024.
Cela s’est produit vers 15 h 45. Un surveillant, alerté par un bruit étrange émanant non loin de l’hôpital de la prison, a aperçu un drone volant à environ 30 à 35 pieds d’altitude. L’engin volant, de la marque DJI et de couleur grise, est descendu à 20 pieds. Il était sur le point de livrer un colis suspect lorsque le surveillant est intervenu en lançant deux pierres, parvenant ainsi à le maîtriser.
Une inspection a révélé la présence d’un étui attaché à l’appareil avec un câble électrique. Il contenait 394 cigarettes, dix comprimés blancs, probablement de la drogue, ainsi que deux téléphones miniatures, très prisés par les détenus en raison de leur petite taille. L’ensemble de ces objets interdits dans les prisons a été placé sous scellés puis remis aux enquêteurs de l’Anti-Drug and Smuggling Unit de la Western Division.
Les comprimés saisis seront envoyés au Drug Chemistry du Forensic Science Laboratory pour des analyses. À ce jour, ni le pilote du drone, ni l’individu auquel étaient destinées ces marchandises n’ont pu être retracés par la police et les autorités pénitentiaires.
Trafic juteux de cigarettes
L’utilisation de drones pour introduire des objets interdits dans les prisons n’est pas nouvelle. En février 2023, un drone avait été intercepté avec 377 cigarettes destinées aux détenus de Beau-Bassin. Les surveillants, bien conscients de cette menace technologique, redoublent de vigilance.
Depuis que les cigarettes ont été bannies des prisons en février 2019, sous la direction de l’ancien commissaire Vinod Appadoo, elles sont devenues une véritable monnaie d’échange. « Sigaret vande kouma ti pate dan prizon », disent d’anciens détenus et des gardiens aussi. Selon eux, ce trafic prospère dans les prisons.
« Sigaret enn ‘luxe’ dan prizon. Zot vann enn pake a partir Rs 3 000 ek enn klop Rs 300. Ena bokou trafikan sigaret dan prizon », lâche l’un des intervenants. Ce commerce juteux alimente la contrebande à l’intérieur des geôles, où les trafiquants trouvent une clientèle captive prête à tout pour obtenir ces biens interdits.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !