Les autorités mauriciennes, avec l’aide des pays de la région, privilégie la thèse d’un lien entre la saisie de 250 kg d’héroïne et l’interception du hors-bord « Le Morne ». Ce bateau avait été intercepté dans les eaux mauriciennes, il y a un mois. Il est soupçonné de servir de transport des colis de drogue des trafiquants.
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La National Coast Guard (NCG) avait trouvé le bateau, après réceptions des signaux, par son quartier général, et le Centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage de l’île de La Réunion.
Dans les jours qui viennent, Louis Michel Meriza, 24 ans, épinglé pour possession d’héroïne, et son partenaire de voyage, Eddy Labonne, seront appelés à s’expliquer sur les motifs de leurs déplacements maritimes. La présence de 32 jerrycans de fioul sur le bateau « Le Morne » laisse penser que le but de ce trajet était de récupérer une cargaison de drogue, d’un navire se trouvant dans cette zone maritime.
L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) soupçonne fortement le bateau Le Morne d’avoir été chargé d’assurer le relais et de transporter la cargaison de drogue vers le sol mauricien, après l’avoir récupérée en mer. Les enquêteurs n’excluent pas que le duo Meriza-Labonne revenait de la Grande-Île, où ils auraient récupéré de la drogue.
À 85 miles nautiques
C’est à 85 miles nautiques au nord-est de Port-Louis que le bateau a été repéré, après avoir émis un appel de détresse. La présence d’un téléphone satellite auprès des occupants du bateau est un éléments habituel parmi les trafiquants de drogue. « Zot servi sa pou pa retrass zot e pou kominik ek bann gro bato », indique l’Adsu.
Le tandem Meriza et Labonne devrait également faire l’objet de poursuite pour vol. Le propriétaire dudit bateau avait porté plainte, le 31 mars. Il avait expliqué à la police que son bateau, évalué à Rs 1 million, avait été volé dans le lagon, près de de l’hôtel Lux Le Morne.
Même si moins d’un gramme d’héroïne avait été trouvé sur Meriza, l’un des occupants du bateau, une première analyse a révélé qu’il s’agissait d’héroïne avec un taux de pureté extrêmement élevé. Ainsi, la thèse d’un transfert de colis de drogue est privilégiée par les enquêteurs. Ils soupçonnent le suspect Meriza d’avoir tenté de récupérer une petite quantité à des fins personnelles.
La brigade antidrogue a reçu un rapport de la NCG sur les jerrycans de fioul à bord du « Le Morne ». Si les suspects sont restés muets à ce sujet, l’Adsu a sa petite idée.
En effet, les suspects auraient tenté de dévier l’attention des enquêteurs, en s’attardant sur le problème technique que le hors-bord aurait connu en mer. La NCG, qui dispose d’une certaine expertise sur le fonctionnement des moteurs et différents types de hors-bord, a été sollicitée pour la rédaction de ce rapport.
Le document mentionne que les 32 jerrycans trouvés représentent 800 litres de fioul. Un litre permet de parcourir 8 à 10 km. Donc, la thèse d’une traversée en empruntant la route maritime menant vers Madagascar – à environ 1 100 km de Maurice – est privilégiée. « Normalement les hors-bord couvrent une partie du trajet, avant de rejoindre un autre bateau en mer », précisent des enquêteurs.
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