Saisie de 135 kilos d’héroïne dans le port : Sibi Thomas conteste le gel de ses avoirs

L’homme d’affaires Sibi Thomas demande à la Cour suprême de révoquer l’ordre de gel de ses avoirs. Ordre obtenu depuis le 14 avril 2017 par la Financial Intelligence Unit (FIU) contre sa résidence à Port-Louis et son compte en banque à la SBI (Mauritius) Ltd. L’affaire a été appelée le lundi 16 décembre 2019. 

En liberté sous caution depuis le 11 mars 2019, l’homme d’affaires Sibi Thomas, demeurant à Port-Louis, a logé une requête devant le juge des référés. Il demande à l’instance de révoquer l’ordre de gel de ses avoirs. Ordre obtenu par la Financial Intelligence Unit (FIU) contre lui le 14 avril 2017. La motion a été appelée le lundi 16 décembre 2019 devant le juge David Chan Kan Cheong, siégeant en référé. L’affaire a été renvoyée au 
21 janvier 2020. 

Arrêté le 13 mars 2017 dans l’enquête de police sur la saisie des 135 kilos d’héroïne dans le port le 9 mars 2017, Sibi Thomas est sous le coup d’une accusation provisoire d’importation de drogue avec soupçon de trafic. 

Dans un affidavit juré dans le cadre de sa requête en Cour suprême, le suspect avance que l’achat de sa résidence, qui se trouve sur un terrain de 79 ½ toises, a été financé comme suit : au moyen d’un prêt équivalent à Rs 750 000, obtenu de la banque Canara de Kerala, en Inde. Aussi, dit-il, son père, homme d’affaires à Kerala, lui a donné Rs 2 millions et une proche parente lui a donné Rs 200 000. Ajouté à cela, il a puisé de ses économies Rs 243 955 pour pouvoir se payer la résidence à Port-Louis. 

S’agissant de l’argent sur son compte en banque à la SBI (Mauritius) Ltd, Sibi Thomas affirme dans son affidavit, rédigé par Me Pazhany Rangasamy, avoué, que les fonds proviennent de ses salaires de directeur d’une entreprise privée, des commissions reçues en tant qu’homme d’affaires et de l’argent emprunté à des amis et des parents. 

«Demande prématurée»

Dans son affidavit, Sibi Thomas nie être impliqué dans l’importation et le trafic de drogue dans le port. Il fait valoir que l’unique raison de son arrestation dans cette affaire est qu’il est directeur de la compagnie Brillant Resources Consulting Ltd. Navind Kistnah a utilisé cette compagnie pour importer des cargaisons de drogue. 

La FIU a présenté un contre-affidavit juré par le constable Kunal Ramchurn de l’Asset Recovery Investigation Division (ARID). Le policier avance que l’enquête de la police et celle de l’ARID, sur la saisie des 135 kilos d’héroïne et qui valent plus de Rs 2 milliards, sont toujours en cours. Il serait donc « prématuré » selon lui, d’avancer à ce stade que le terrain en question et l’argent en banque « ne sont pas liés à des activités criminelles ». 

S’agissant de la saisie de drogue dans le port, le policier précise dans son affidavit que Sibi Thomas était directement concerné par la gestion de la compagnie Brillant Resources Consulting Ltd. Entreprise dont l’un des conteneurs importés, via le bateau MSC IVANA, s’est révélé contenir des cylindres avec 118 sachets d’héroïne. Le policier demande en conséquence de maintenir l’ordre de gel.