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Saint-Valentin : quand l’inflation joue les trouble-fête

Parmi les produits les plus prisés, on retrouve des fleurs, du chocolat ou encore des bijoux.
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Fête attendue des amoureux, la Saint-Valentin est également l’occasion pour les commerçants de booster leurs ventes. Cependant, ces derniers notent une baisse des achats et réservations influencée notamment par la hausse des prix.

nRoses, chocolats, bijoux ou encore massage en couple devraient de nouveau être au rendez-vous de la fête des amoureux ce 14 février. La Saint-Valentin, perçue de plus en plus comme une fête commerciale, risque néanmoins d’avoir une saveur différente cette année. La flambée des prix n’est pas sans conséquence. Et la récente révision du salaire minimum, couplée à la compensation salariale, est diluée par l’augmentation des coûts. 

Chez Seven Chakras Spa & Wellbeing où le massage pour couple a généralement le vent en poupe durant cette période, le constat est parlant. Avi Gopaul, propriétaire de la boutique spa, concède que les réservations ont diminué par rapport à l’année dernière. Cela pourrait s’expliquer par la hausse des prix, elle-même causée par l’augmentation des coûts d’opération comprenant l’achat des produits et le salaire des employés. « Les clients déboursent en moyenne entre Rs 1 500 et Rs 2 000 par personne pour une session de massage. Nous avons cependant continuellement des prix promotionnels », fait-il ressortir

La Saint-Valentin, perçue de plus en plus comme une fête commerciale, risque d’avoir une saveur différente cette année. La récente révision du salaire minimum, couplée à la compensation salariale, est diluée par l’augmentation des coûts"

nCertes, l’adage voudrait que quand on aime on ne compte pas. Toutefois, les amoureux à la recherche de la perle rare pour leur dulcinée ou inversement, pourraient voir rouge avec la récente hausse du prix de l’or. Selon Ratish Sooklaul, directeur de G. Sooklaul Bijou D’or, le prix de l’or a atteint des sommets en dépassant la barre des 2 000 dollars en novembre dernier. Celui-ci était estimé à Rs 3 109 le gramme le 12 février 2024. Par conséquent, les consommateurs optent pour d’autres produits que les bijoux. « La vente pour le marché grand public a baissé. Déjà, à la veille de la Saint-Valentin, on constate que les ventes sont inférieures à celles de 2023. Le budget consenti se chiffre entre Rs 5 000 et Rs 6 000 pour cette Saint-Valentin », argumente Ratish Sooklaul. 

Inflation importée

En sus de l’inflation importée, les producteurs locaux ont subi en ce début d’année la mauvaise humeur de dame nature. Les récentes intempéries n’ont pas été de bon augure pour la Saint-Valentin de cette année. C’est du moins ce qu’avance Siven Pareatumbee, directeur de Freshflora Malini Florist. L’épine dans les pieds de cet opérateur a été l’impact du cyclone Belal sur la récolte de fleurs. Siven Pareatumbee croise néanmoins les doigts pour que les ventes de ce 14 février soient meilleures que l’an dernier. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise a importé des roses du Kenya. Celles-ci seront commercialisées à Rs 75 l’unité. « L’idée derrière cette importation a été de compenser la perte engendrée par les récentes cyclones, mais aussi d’ajouter de la variété à nos produits », argue-t-il. Les consommateurs de Freshflora Malini Florist prévoient en moyenne un budget oscillant entre Rs 200 et Rs 500.

Questions à…Dominique Filleul, président de la General Retailers Association : «Les ménages n’ont pas plus de capacité de dépenses»

nLa Saint-Valentin est-elle devenue une fête commerciale plus qu’autre chose ?

Je pense que c’est avant tout une fête pour les amoureux. Cependant, il est vrai que le commerce essaie de profiter de cette occasion pour mettre à disposition des idées ou des offres pour la Saint-Valentin. En fonction des activités, il y a plus ou moins d’impact. Certains commerçants pourront mettre en avant des produits et d’autres tenteront d’attirer les consommateurs pour faire de bonnes affaires.  

Quelles sont les perspectives pour la Saint Valentin de cette année 2024 ?

Les ménages n’ont pas plus de capacité de dépenses. La grosse crise est derrière nous, mais il y a des éléments impondérables dont l’inflation qui pèse et le taux de change défavorable à l’importation. L’idée est que les commerçants puissent proposer des offres attractives pendant la Saint-Valentin. Ceux-ci tentent de trouver les bons positionnements prix pour que les gens puissent se faire plaisir. Le monde a changé depuis la pandémie et nous n’avons pas été épargnés avec les différentes inflations et répercussions de la guerre en Ukraine. La situation est encore très instable, nous sommes encore dans l’incertitude qui affecte les commerçants. 

La situation est encore très instable, nous sommes encore dans l’incertitude. Cela affecte les commerçants.»

La récente révision du salaire minimum, ajoutée à la compensation salariale, peut-elle être favorable aux consommateurs ainsi qu’aux commerçants pour cette Saint-Valentin ?

Je pense que c’est bien pour les consommateurs, mais malheureusement, il y a l’effet d’inflation. Les commerçants ont augmenté sensiblement leurs tarifs. Les commerçants espèrent que l’augmentation du salaire minimum donnera un peu plus de pouvoir d’achat aux consommateurs. 

Quels sont les produits qui seront privilégiés pour la Saint-Valentin ?

On retrouve toutes les années quasiment les mêmes best-sellers. Ce sont principalement les produits classiques, dont la bijouterie, les accessoires de mode, les parfums, entre autres. La téléphonie est également un marché qui a explosé ces dernières années. Les consommateurs en profitent pour renouveler leur parc de téléphone mobile. La vente dépendra également des offres proposées par les commerçants. Chacun tentera de tirer son épingle du jeu.     

Les roses locales, produits très prisés durant cette fête, seront-elles épargnées par la hausse des prix ?

J’espère que s’il y a une petite hausse, ce ne sera pas exorbitant et que cela restera raisonnable. Toutefois, cela dépend des coûts des producteurs et des revendeurs, chacun va adapter sa stratégie. Le but est que les amoureux puissent se faire plaisir avec un budget raisonnable. 


Les restaurants et les hôtels font le plein 

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Un taux de réservation de 100 % a été déjà enregistré dans certains restaurants à la veille du 14 février.

Les dîners romantiques dans les restaurants et les escapades dans les hôtels font partie des traditions les plus répandues parmi les Mauriciens pour célébrer la Saint-Valentin. Cette année encore, ces établissements sont pris d’assaut. Comment se portent les réservations ? Quelles sont les spécialités offertes à cette occasion et quid des tarifs proposés ? Tour d’horizon.

97 %. C’est le taux d’occupation moyen enregistré par les hôtels du groupe Sunlife à l’occasion de la fête de la Saint-Valentin. Afin de rendre la soirée du 14 février mémorable, les divers établissements du groupe prévoient chacun des menus exceptionnels. « À titre d’exemple, Long Beach propose un dîner spécial au restaurant Hasu, élu l’un des 10 meilleurs restaurants d’Afrique dans la catégorie cuisine raffinée », indique-t-on chez Sunlife. Un menu exclusif en cinq services avec une option d’accord mets et vins est proposé. « Le tarif dépend de l’option et varie entre Rs 4 000 et Rs 6 000 par personne », précise-t-on. À l’hôtel Sugar Beach, situé à Wolmar, Flic-en-Flac, il faut compter Rs 4 000 par personne pour un dîner « Valentine » dans son restaurant Buddha Bar Beach. 

Dans les hôtels du groupe Constance également, une expérience gastronomique exceptionnelle a été concoctée pour célébrer la fête des amoureux.  « À cette occasion, nous présentons à nos clients un menu dégustation de fruits de mer au sein de notre restaurant Lakaze », indique la direction. Au buffet principal, une sélection de desserts spécialement élaborés autour du thème de l’amour sera proposée. « Dans tous nos restaurants, une attention toute particulière sera accordée à la création d’une ambiance romantique », avance notre interlocuteur. Le dîner coûte Rs 3 500 par personne. 

L’ambiance amoureuse sera au rendez-vous dans certains établissements.

L’ambiance amoureuse sera également au rendez-vous dans les établissements du groupe Ninety-Six. Dans chaque hôtel, un menu spécial a été élaboré. Par exemple, au restaurant Brasserie Chic, dans l’enceinte de l’hôtel Labourdonnais, un menu à Rs 2 600 par personne est offert. L’hôtel Suffren & Marina, quant à lui, propose un dîner romantique à Rs 2 400 par personne.

Les restaurants  affichent complet

Tout comme les hôtels, les restaurants à travers l’île s’attendent également à recevoir un grand nombre de visiteurs dans la soirée du 14 février. Par exemple, à Ébène, le restaurant House of Canton affiche presque complet pour ce mercredi soir. C’est ce qu’indique Laura, une employée de l’établissement. « Nous avons au total 130 couverts. Des réservations ont été enregistrées depuis quelques jours déjà », avance-t-elle. Toutefois, aucun menu particulier ne sera proposé à l’occasion de cette fête. « Nous savons que les Mauriciens apprécient déjà nos plats chinois. Donc, nous comptons miser sur notre spécialité », explique notre interlocutrice. 

Le restaurant La Clef des Champs, à Floréal,  affichait déjà un taux de réservation de 100 % à la veille de la fête de la Saint-Valentin. « Comme chaque année, le menu que nous proposons demeure très prisé », fait comprendre le directeur Arnaud Dalais. Ce dernier indique qu’il faut prévoir Rs 3 800 par personne pour le dîner spécial Saint-Valentin. 

Chez Kesar, qui compte deux restaurants, notamment à Flacq et à Floréal, le taux de réservation avoisinait les 50 % à la veille de la fête. « L’année dernière, nous avions affiché complet deux jours avant. Je pense que cette année, les gens ne font pas leurs réservations en avance à cause du risque de mauvais temps », fait remarquer le directeur, Deepak Doolooa. Pour célébrer les amoureux comme il se doit, l’enseigne a élaboré un menu spécial pour ses clients. « Le tarif par personne variera approximativement entre Rs 600 et Rs 900 », précise notre interlocuteur.

 

 

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