Premier amour ou erreur de parcours, on n’aime pas qu’une seule fois. La vie leur a donné une seconde chance. Après une séparation ou un mariage difficile, ils ont eu le courage d’aimer à nouveau. Aujourd’hui, leur cœur est pansé par un amour inconditionnel.    

Gigi et Jean-Marc Hubert : Main dans la main

Cela fait trente ans depuis que Gigi et Jean-Marc Hubert se sont mariés. Elle a 72 ans et lui, 77 ans. Le couple est à l’hôtel depuis le 11 février pour célébrer la Saint-Valentin. « Le dialogue, l’honnêteté et la sincérité sont importants pour réussir sa vie de couple. C’est grâce à Jean-Marc que je suis encore en vie. Je le remercie beaucoup. Il a toujours été gentil et patient avec moi », dit Gigi Hubert.

Le couple, qui habite Flic-en-Flac, se souvient toujours de sa première rencontre. Elle a eu lieu lors d’un déjeuner organisé par des amis en commun, le jour de l’Assomption de la Vierge Marie. « On s’est parlé, puis on s’est noué d’amitié », relate Jean-Marc Hubert.

Gigi Hubert a 28 ans quand son époux décède dans un accident de voiture. Elle accouche de son troisième enfant quelque temps après l’enterrement. « Je pleurais sans cesse et je sombrais dans la dépression. Je suis devenue orpheline très jeune et du coup, j’étais seule. Je ne pensais jamais que je pourrais aimer à nouveau », raconte-t-elle.

Jean-Marc Hubert a divorcé après 20 ans de mariage. Il dit que son premier mariage battait de l’aile depuis un bon bout de temps. « J’ai attendu que mes deux enfants grandissent et deviennent indépendants. Puis, je suis allé à Rodrigues, car je travaillais pour la météo. À mon retour à Maurice, j’ai enclenché les procédures de divorce », dit-il.

Au fil des années, il sent qu’il a besoin d’une compagne. Tout change quand il fait la connaissance de Gigi. « Il m’appelait régulièrement. Il m’arrivait aussi de vouloir prendre de ses nouvelles. Je l’appelais. Après quatre ans, on s’est marié et c’était un 15 août », relate-t-elle. Chacun considère les enfants de l’autre comme les siens. Les enfants, d’ailleurs, ont approuvé leur relation. Aujourd’hui, le couple Hubert a dix petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants.

Durant ces onze dernières années, le couple a fait des croisières. « Nous avons fait une croisière en janvier 2020. Puis, nous n’avons pas pu voyager. Nous étions tristes », dit-elle. Dans quelques semaines, il va se rendre à Rodrigues. « On fait tout ensemble. On marche main dans la main. On dort main dans la main. Je suis fière de notre couple », ajoute-t-elle.

Nadine et Joël Numa : L’amour sur les ondes

Ils se sont dit oui, il y a deux ans.leur première rencontre n’est pas comme celle des autres couples. C’est sur les ondes de Radio Plus que tout a commencé, par le biais d’une émission de rencontres. Nadine, mère de trois enfants, s’en souvient comme si c’était hier. « C’était un mercredi 24 avril. Il m’a appelé, on a tout de suite eu un bon feeling », raconte-t-elle. Ils avaient tous les deux été malheureux en amour. « J’ai été mariée pendant cinq ans. Aujourd’hui, mes enfants habitent chez leur père », raconte Nadine. Elle n’a pas eu de chance en amour. Cette femme de 36 ans est restée pendant de longues années célibataire. « J’avais du mal à faire confiance aux hommes et j’ai choisi de rester seule, car je ne trouvais pas la bonne personne. » Elle cherchait quelqu’un de sincère et d’honnête avec qui partager sa vie.

Il y a deux ans, elle décide d’ouvrir son cœur. Elle écoutait régulièrement les émissions de rencontres à la radio et décide un jour de se lancer. C’est alors que l’amour viendra frapper à sa porte. Joël, à l’autre bout du fil, s’intéresse à elle. Il est séparé et père de deux enfants. « Nous avons eu des hauts et des bas, mais nous nous sommes finalement dit oui le 22 août 2020. »
Leur plus beau cadeau de la Saint-Valentin : la naissance, il y a une semaine, de leur fille Nel Alessia. « Avec l’arrivée du bébé, nous n’avons rien prévu cette année et Joël travaille aussi ce jour-là. Qui sait ? peut-être une surprise ce jour-là ! »

Meganee et Harnek Dosanjh : L’amour transcende les frontières

Elle est Mauricienne et il est Indien. Ils se sont rencontrés en Angleterre en 2005. Après neuf ans de vie commune, ils se marient en 2015. Meganee Maduray Dosanjh et Harnek (Harry) Dosanjh sont parents de trois enfants. Taran a 13 ans, Praneet a 11 ans et Jassvin a 2 ans.

Actuellement en confine-ment, le couple va fêter la Saint-Valentin avec les enfants autour d’un repas. « Chaque année, Harnek m’offre un bouquet de fleurs et une carte. Parfois, il y a aussi du chocolat ou un ours en peluche. Il y a trois ans, je lui ai demandé de ne plus m’offrir des fleurs naturelles. Elles vont sécher au bout de quelques jours et je serai chagrine, car le bouquet représente son amour », explique Meganee Dosanjh, 37 ans.

Pourtant, il y a vingt ans, elle n’espérait pas vivre le grand amour à l’étranger. Originaire de Mon-Goût, elle est tombée amoureuse et s’est mariée à 18 ans. Mais le mariage n’a duré que deux ans. « Il rentrait à la maison ivre et était violent. Comme ma maman n’habitait pas loin, j’allais souvent me réfugier chez elle. Un jour, j’ai pris la décision de me séparer de lui. » Pour donner un nouveau départ à sa vie, elle entame des démarches pour se rendre en Angleterre. Elle y va avec sa cousine Yovanee.

Les deux jeunes femmes louent une chambre. « Un jour, il fallait refaire le revêtement de sol. Harnek qui est carpet fitter est venu. Nous nous sommes ainsi rencontrés pour la première fois. Quand j’allais au travail chaque matin, il me saluait et me suivait sur sa bicyclette », raconte-t-elle. Mais elle a peur de faire la conversation. Ses proches lui ont recommandé de ne pas parler aux inconnus, comme elle était dans un pays étranger.

De plus, elle a peur de faire confiance à nouveau. « Quelque temps après, Yovanee et moi avons loué une chambre dans un autre appartement. Harnek aussi venait de s’installer dans le même immeuble. J’ai appris à mieux le connaître », poursuit-elle. Elle ne baisse pas pour autant la garde. Yovanee lui conseille de donner une chance à l’Indien. Ainsi, leur amitié se transforme en amour.

Suzy Balthazar et Bobby Hardy Hardy : Une nouvelle vie à deux après la maladie

La vie est parsemée d’obstacles. Suzy Balthazar, 63 ans, les a surmontés telle une vraie battante. Aujourd’hui, elle laisse la place à l’amour dans son cœur. Elle raconte son histoire sans tabou, car elle seule connaît son combat. « J’ai été mariée pendant vingt-cinq ans et j’ai eu trois enfants. Avec le temps, notre vie de couple n’en était plus une. Nous vivions sous le même toit, mais nous étions comme deux étrangers », raconte Suzy.

Lorsqu’elle est diagnostiquée du cancer du sein il y a dix ans, cette solitude dans son couple n’a fait que s’accentuer. « Mon couple battait déjà de l’aile. Je devais endosser le rôle de la femme, du mari et de la maman. » C’est sans compagnon, mais entourée de sa famille que Suzy a fait face au cancer. Biopsie, ablation et séances de chimiothérapie. « Je voyais déjà la mort devant moi », explique-t-elle.
En rémission, elle fait la rencontre de Bobby Hardy il y a neuf ans. Elle avait la cinquantaine et très peu de confiance en elle. « J’étais perdue et je n’avais pas d’objectif dans la vie. J’avais perdu mes cheveux et je portais la perruque. » Cela n’empêchera pas Bobby, alors veuf, de l’inviter à sortir.

« Bobby m’a fait me sentir femme. La Breast Cancer Care m’avait proposé la reconstruction mammaire, mais Bobby m’a dit que je n’en avais pas besoin, car il m’aimait comme je suis », confie Suzy. Neuf ans plus tard, ils sont toujours sur leur petit nuage.

« Il m’emmène faire les magasins et m’aide à choisir des sous-vêtements sans-gêne. » Bobby a récemment été gravement malade et Suzy s’est occupée de lui. Pour eux, c’est tous les jours la Saint-Valentin.
« On est aux petits soins l’un pour l’autre. Il m’a souvent demandé si je souhaitais me marier, mais j’ai peur que le mariage ne gâche tout. » Tous les ans, pour la fête des amoureux, le couple prévoit quelque chose avec les enfants ou en amoureux au restaurant ou à l’hôtel.