21 jours après l’ouverture de l’enquête de la Financial Crime Commission dans le feuilleton de la saga Mamy Ravatomanga, la Commission se heurte à une véritable opposition et à une partie serrée engagée par les avocats locaux et internationaux du richissime et puissant homme d’affaires malgache, Mamy Ravatomanga.
Dans leur stratégie de défense, les avocats ont, dès ce vendredi, sorti l’artillerie lourde en contestant la légalité de l’enquête de la Financial Crime Commission, dirigée par Tritudeo Sanjay Dawoodarry. Une contestation qui pourrait donner lieu à une bataille judiciaire dès cette semaine.
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Mais face à la ligne de défense adoptée par les avocats de Mamy Ravatomanga, menée par le duo Siddhartha Hawoldar / Hector Bernardini, exerçant à Paris et à New York, les autorités – notamment l’Attorney General Gavin Glover et la Financial Crimes Commission – ont répliqué pour défendre le numéro un de la FCC, Sanjay Dawoodarry.
Le panel légal du suspect Mamy Ravatomanga, arrêté depuis le 24 octobre dernier alors qu’il se trouvait sur son lit à la clinique Premium Care de Phoenix, vise directement l’Acting Director de la FCC, Sanjay Dawoodarry, en s’appuyant sur l’expiration de son contrat depuis le 12 septembre dernier. Les avocats affirment que cette enquête n’a plus aucun pouvoir légal : « Sa entier chain of command ki vin derriere li, tout tomber, n’importe qui charge, prohibition, arrest, Attachement Order, tous ça la tombe illegal, the FCC proceeding on Mr Ravatomanga are founded on illegality and must be struck down, we will seek immediate legal declaration to that effect and the extension of all evidence obtain through this abuse of office » martèle le Leading Counsel Me Siddhartha Hawoldar.
Glover-FCC contre-attaque
Face à cette tentative de discréditer l’enquête de la FCC sur la saga Ravatomanga, c’est l’Attorney General Gavin Glover qui est venu à la rescousse de l’institution, vendredi soir, en précisant la légalité de la fonction de Sanjay Dawoodarry : « Il est tout à fait légalement le directeur par intérim de la FCC. Quand ses neuf premiers mois se sont terminés en septembre dernier, il a été reconduit après deux jours pour une deuxième période de neuf mois. Il n’y a pas eu de renouvellement ni d’extension de contrat, mais il lui a été donné un autre contrat », a précisé l’AG Gavin Glover.
Face à l’artillerie des avocats de Mamy Ravatomanga, la FCC a tenu, par le bias d’un communiqué, à souligner que le président de la République, en date du 11 septembre, a de nouveau nommé Sanjay Dawoodarry au poste d’Acting Director General de la FCC à compter du 12 septembre, soit à l’expiration de son premier mandat.
Vendredi soir, la Commission a précisé qu’à ce stade de l’enquête, aucun témoin ni suspect n’a formulé d’allégations, lors de leurs dépositions respectives en présence de leurs avocats, à l’encontre de l’Acting DG de la FCC, Sanjay Dawoodarry.
Cette mise au point balaie ainsi les déclarations de Nasser Bheeky, qui, lors de sa comparution devant le tribunal de Port-Louis le 29 octobre, avait réitéré des allégations contre le directeur par intérim de la FCC : « Mo pe fer dénonciation kont enn pake dimounn. Nom Sanjay Dawoodarry finn site, ek li mem ansarz lanket-la. Mo pe per pou mo sekirite. »
Mamy Ravatomanga souffre de troubles cardiaques
Toujours hospitalisé à la clinique Premium Care, le richissime homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga, âgé de 56 ans, devra, après sa décharge, être conduit de Phoenix à Réduit – sauf rebondissement majeur – où il devra être interrogé sur des cas présumés de blanchiment d’argent à hauteur de Rs 7 316 116 760,97 milliards, répartis sur plusieurs comptes bancaires du pays. Le sort médical de Mamy Ravatomanga dépend actuellement d’un panel de médecins spécialistes du service de santé publique, qui supervise l’état de santé de l’homme d’affaires souffrant de troubles cardiaques.
Outre cette enquête de blanchiment d’argent presumé, Mamy Ravatomanga, PDG du groupe Sodiat dans la Grande île, fait aussi l’objet d’une autre enquête de la FCC notamment où il a été dénoncé dans l’affaire du bois de rose de juin 2011, après la saisie à Port-Louis de cinq conteneurs contenant ce précieux bois en provenance de Madagascar et destinés à la Chine.
Mamy Ravatomanga est également éclaboussé par une transaction relative à la vente de cinq avions vers l’Iran, pays frappé par des sanctions américaines, une affaire dans laquelle l’implication de l’homme d’affaires malgache a été dénoncée, cette semaine au Réduit Triangle.
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