Défi Zen

Sabrina Legrand: dans la botte secrète de la cordonnière de Bel-Air

C’est grâce à ce métier qu’elle subvient, depuis quatre ans, aux besoins de sa famille, lorsque son époux s’est retrouvé au chômage à la suite d’un accident. Sabrina Legrand nous a accueillis dans son petit atelier à Bel-Air-Rivière-Sèche pour nous raconter comment, de fil en aiguille, elle est devenue une cordonnière très demandée dans sa localité.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13083","attributes":{"class":"media-image wp-image-21534","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"225","alt":"Sabrina Legrand"}}]] D’ici quelques années, la cordonnière souhaite quitter son petit atelier pour se lancer dans la fabrication de savates.

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/div> Assise sur une chaise en plastique, Sabrina ne sait pas qu’on l’observe travailler depuis quelques minutes déjà. Une sandale à la main, elle s’attelle à y coudre une nouvelle semelle. Remarquant enfin notre présence, elle baisse sa petite radio qui lui tient compagnie pendant toute la journée, pour nous raconter son histoire. Celle d’une mère de famille courage. Tout commence il y a quatre ans. Se retrouvant seule à la maison à ne rien faire, Sabrina décide de donner un coup de main à son demi-frère. « Il était cordonnier et c’est avec lui que j’ai appris la base du métier. Cependant, après deux semaines, j’ai arrêté parce que je croyais que ce n’était pas un métier pour moi », confie notre interlocutrice. Quelques mois plus tard, son mari perd l’usage d’une de ses mains lors d’un accident. Du jour au lendemain, voilà que cette petite famille de Bel-Air-Rivière-Sèche se retrouve à couper les sous en quatre pour pouvoir survivre. « Après son accident, mon mari a également perdu son travail. Avec quatre enfants, c’était très difficile de continuer à faire bouillir la marmite familiale. C’est devant cette urgence que je me suis décidée à me remettre à la cordonnerie. C’était le seul métier que je savais faire », poursuit Sabrina.

Attirer les clients

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13081","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-21532","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Sabrina Legrand"}}]] La clientèle de la cordonnière est composée autant d’hommes que de femmes.

[row custom_class=""][/row] Pour mettre toutes les chances de son côté, elle propose à une boutique de sa localité de lui céder une partie de son parvis. Chose que le commerçant acceptera. « L’idée était d’opérer dans un endroit bien fréquenté afin d’attirer un maximum de clients possible ». Les débuts de la cordonnière seront, cependant, très difficiles pour la femme timide qu’elle a toujours été. « J’ai commencé à travailler en plaçant une table et une chaise sur le parvis du magasin. C’était très difficile parce que je suis de nature très réservée. Mais, c’est le fait de penser à mes enfants qui m’a donnée la force de continuer », poursuit-elle. Et Sabrina aura bien raison, parce qu’elle se fera rapidement une bonne clientèle. « Je n’ai pas eu trop de peine à trouver mes clients. Ces derniers m’ont vite fait confiance en me donnant leurs chaussures à réparer ».

Réparation de sacs

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13082","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-21533","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Sabrina Legrand"}}]] Des tournevis, une tenaille et un marteau sont les outils qu’utilise Sabrina dans son quotidien.

[row custom_class=""][/row] Sabrina nous assure que ses prix sont abordables. « Je peux recoller ou recoudre une semelle. Dans certains cas, je peux même la changer pour pas cher du tout ». Et pour diversifier ses services, Sabrina répare également les sacs. « Je peux ainsi changer la fermeture-éclair ou encore recoudre la partie abîmée. J’ai appris moi-même cette technique pour offrir un service supplémentaire à mes clients. Et cela marche, parce que les gens m’offrent de plus en plus de sacs à réparer », souligne-t-elle. Si le pour le moment, la cordonnière arrive à subvenir aux besoins sa famille avec son métier, elle nourrit aussi une ambition : celle d’ouvrir un atelier pour confectionner des savates. « J’ai déjà suivi un cours dans ce domaine. Mais pour le moment, c’est le local qui fait défaut. Je n’arrive pas à  trouver un local dont le loyer correspond à ma bourse. Toutefois, je compte bien me lancer dans cette nouvelle aventure. Mais que mes clients se rassurent, je ne vais pas pour autant arrêter de réparer les chaussures. C’est un métier que j’ai appris à aimer au fil du temps », conclut la cordonnière de Bel-Air.
 

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