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Sa maison ravagée par le feu - Marie Antoinette Berthelot : « Je remercie le Bon Samaritain qui nous a offert un nouveau toit »

Le 24 juin dernier, Marie Antoinette et son époux, James Stephen Berthelot ont tout perdu. Leur maison en tôle a été la proie des flammes aux petites heures du matin. Touché par ce drame, un donateur qui veut garder l’anonymat a mobilisé ses ressources pour construire une maison en béton pour le couple. 

Sous un soleil de plomb, une dame avance à grands pas en portant deux chaises. « Sori mo pena sez. Mo’nn bisin ale sers sez pou zot asize », dit Marie Antoinette Berthelot. Elle accueille une voisine et ses enfants pour assister à la remise de clé de sa nouvelle demeure. C’est avec un sourire timide qu’elle reçoit la trousse de clés des mains de Lady Joyce Bacha, présidente de l’association La Porte du Bonheur. 

Un sourire qu’Antoinette Berthelot, 51 ans, a perdu quatre mois de cela, plus précisément le 24 juin 2021. Cette résidente de Cité Tôle, Mahébourg, se remémore ce jour fatidique. Il était aux alentours de 1 h 30 le 24 juin. « J’ai un sommeil léger et un bruit m’a réveillé. Ça faisait tak tak et ce son s’est amplifié dans les secondes qui ont suivi. J’ai réveillé mon époux et c’est alors qu’on a constaté que le feu avait pris dans la maison. Il m’a dit de tout laisser et nous sommes sortis », se souvient-elle. À peine le seuil franchi, le couple entend une explosion. Sous leurs yeux, le feu ravage leur modeste maison avec tous leurs effets personnels demeurés à l’intérieur. 

Elle souhaite acheter une armoire pour ranger les vêtements qui sont recouverts d’un tissu dans la chambre à coucher.
Elle souhaite acheter une armoire pour ranger les vêtements qui sont recouverts d’un tissu dans la chambre à coucher. 

Antoinette Berthelot est sous le choc. « Mon époux et moi, nou’nn maye, nou’nn plore », relate-t-elle. Ses voisins ont couru pour lui venir en aide et ont informé les pompiers et la police. « À 4 h 00 du matin, les pompiers ont circonscrit l’incendie. Nos effets personnels ont été réduits en un amas de poussière. Nous n’avons rien pu récupérer », ajoute-t-elle d’une voix triste. Un ami de son époux leur a proposé de passer les jours suivants chez lui. 

Deux heures après, elle appelle sa maman et sa sœur pour les informer du drame. « Ma maman avait dû mal à s’exprimer. Elle habite dans la même cour que mes enfants. Elle a eu à trouver le courage pour leur annoncer la triste nouvelle », partage Antoinette Berthelot. Celle-ci a quatre enfants d’un précédent mariage. Ils sont âgés de 18 à 32 ans. Elle a aussi quatre petits-enfants. 

Le lendemain de ce douloureux épisode, le couple Berthelot s’est rendu au bureau de la sécurité sociale où il obtient une aide financière. Mais à ce moment-là, l’avenir s’annonçait sombre jusqu’à l’intervention d’une voisine d’Antoinette Berthelot, Stéphie Jean Baptiste. Cette dernière la met en contact avec sa maman, Jane Paul qui fait partie de l’association La Porte du Bonheur. « Elle a pris les photos de la maison brûlée, puis les a envoyées à la présidente de l’association, Lady Joyce Bacha. Celle-ci est venue nous rendre visite le lendemain », raconte Antoinette Berthelot. 

La cuisine, une des deux pièces de la maison.
La cuisine, une des deux pièces de la maison.

11 ans d’amour

Antoinette Berthelot est Rodriguaise. Elle avait 4 ans quand elle est venue à Maurice. À l’âge de 18 ans, elle a épousé celui qu’elle considérait comme l’amour de sa vie. Ils ont eu un premier enfant au bout d’un an de mariage. « Au fil des années, notre couple a commencé à battre de l’aile. Mon mari a emprunté un mauvais chemin. J’ai alors pris soin de mes quatre enfants. Aujourd’hui, ils sont tous indépendants et ont leur propre famille », dit-elle. Elle devient célibataire après 32 ans de mariage. 

11 ans de cela, elle fait la rencontre de James Stephen Berthelot grâce à la belle-mère de sa voisine Stéphie Jean Baptiste. Cela fait deux ans depuis qu’Antoinette et James Stephen Berthelot se sont mariés.

Appel à l’aide

Lady Joyce Bacha, attristée devant le sort du couple, décide d’agir. « Je suis rentrée chez moi et je n’ai pas tardé à lancer un appel à l’aide. J’ai passé des coups de fil et envoyé des courriels à quatre sociétés de construction. Une d’entre elles m’a répondu tout de suite et je l’ai fait parvenir des images de la maison brûlée », relate-t-elle. Un Project Manager est arrivé sur place pour constater de visu l'étendue des dégâts. « La personne qui a accepté de nous aider a proposé de construire une maison en béton sur le même lopin de terre. Ce geste nous a touchés », ajoute Lady Joyce Bacha. 

Quelques jours après, une équipe est venue avec des matériaux et a commencé la construction. « Antoinette Berthelot est débrouillarde. Elle n’a pas hésité à mettre la main à la pâte, notamment pour nettoyer la cour avant la construction de sa nouvelle maison », fait-elle remarquer.

Antoinette Berthelot a reçu ses clés des mains de Lady Joyce Bacha.
Antoinette Berthelot a reçu ses clés des mains de Lady Joyce Bacha.

Le donateur a financé la construction de deux pièces, une chambre à coucher et une cuisine. Les toilettes et la salle de bain sont situées  à l’extérieur. « Comme ils n’avaient pas de toit sur la tête, il a voulu offrir l’essentiel dans un délai rapide », dit-elle. La construction a pris moins de trois mois. 

De leur côté, les membres de La Porte du Bonheur ont offert des vêtements au couple Berthelot. « L’assistance financière de la sécurité sociale m’a permis d’acquérir un réfrigérateur et une machine à laver. J’attends d’avoir un travail pour l’extension de la maison et acheter d’autres accessoires et une armoire », dit Antoinette Berthelot. Son époux, James Stephen Berthelot, âgé de 46 ans, a récemment trouvé un emploi. 

« Je remercie le bon samaritain qui nous a construit une maison. Nous apprécions grandement sa générosité », conclut-elle.

Son nouveau domicile a été érigé sur le  même lopin de terre de la maison brûlée.
Son nouveau domicile a été érigé sur le même lopin de terre de la maison brûlée.

Le donateur anonyme : « Je suis croyant »

L’homme qui a porté secours au couple Berthelot évolue dans le domaine de la construction. Il souhaite garder l’anonymat, faisant partie de ceux qui pensent « seki lamain goss fer, lamain drwat pa bisin kone ». « Quand j’ai pris connaissance de cet appel à l’aide, cela m’a touché. Je ne pouvais pas rester insensible à ce cas. Le fait que je suis croyant me pousse à donner à ceux qui n’ont pas les mêmes chances que nous. Cela me fait plaisir d’apporter mon aide là où je peux », indique-t-il.

 

 

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