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Sa fille perd son nouveau-né - Maryline : «Mo ti-zanfan 6 an res rod so ti-frer» 

Photo d’illustration

C’est une grand-mère écrasée par le chagrin qui s’est confiée à Le Dimanche/L’Hebdo. Mercredi, sa fille a accouché prématurément, sans l’assistance du Samu, qui avait été sollicitée. Le nouveau-né n’a pas survécu.

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«Ou kone, toulezour li kares vant so mama, li dir mem ser ou frer, li ti pou kontan mem… » Maryline se retrouve face à un dilemme. Comment annoncer à son petit-fils de 6 ans que son frère ou sa sœur, dont il attendait la naissance avec impatience, ne viendra pas ? « Zanfan 6 an la pe res rod ti bebe-la… » confie cette grand-mère de 66 ans en larmes.

Le bébé, né prématurément à sept mois de gestation, le mercredi 14 décembre, est mort. La famille dénonce une négligence, affirmant que la mère n’a pas reçu l’assistance du Samu (service d’aide médicale urgente) à temps. Cet aspect fait l’objet d’une enquête interne par le ministère de la Santé.

Alors qu’elle se trouvait à son domicile à Pointe-aux-Sables, la fille de Maryline, âgée de 28 ans, a commencé à ressentir de vives douleurs et des contractions. Chris, le père, soutient que son épouse devait normalement accoucher en mars de l’année prochaine. « Il n’y avait aucune complication. Elle était en bonne santé », fait-il savoir. 

Lorsque sa femme s’est retrouvée en difficulté, « nou’nn diman ed, personn pann vini », déplore-t-il. Selon un proche, lorsqu’ils ont appelé le Samu, on les aurait informés qu’une ambulance censée venir aider la jeune mère aurait été contrainte de se rendre sur le lieu d’un accident de la route au même moment. 

Maryline affirme, elle, avoir aperçu une ambulance dans la région, alors que sa fille se tordait de douleur, après que le bébé est né. « Kan ti bebe inn fini desede, lerla dimoun inn vini, enn transpor lapolis kinn amen mo madam lopital », renchérit Chris avec peine et colère. 

Tou kout mem zafer, lanbilans bloke, antretan lavi dimoun ki perdi !»

Dans la région de Pointe-aux-Sables, c’est le talk of the town. La difficulté pour une femme enceinte d’obtenir l’assistance d’une ambulance, pour finalement perdre son bébé, est vivement commenté. « Tou kout mem zafer, lanbilans bloke, antretan lavi dimoun ki perdi ! » s’insurge-t-on. 

La mère a fait une entrée en guise de Precautionary Measure, mercredi, à la police de la localité. Elle a notamment fait état de la non-assistance du Samu. Dans une déposition, sur son lit d’hôpital, la mère a relaté les circonstances entourant son accouchement prématuré à son domicile. 

Selon cette employée de l’hôpital Victoria, à Candos, à un moment donné, elle a commencé à ressentir des contractions. Mais lorsque le Samu a été sollicité, un préposé aurait expliqué qu’il n’y avait aucune ambulance ou véhicule disponible pour lui fournir de l’assistance à ce moment précis. 

C’est en présence de deux policiers, qui avaient été dépêchés chez elle, qu’elle a finalement accouché, relate-t-elle. La police a immédiatement conduit la mère et le bébé à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Sur place, les médecins n’ont pu que constater le décès du nouveau-né. Un policier du poste de Pointe-aux-Sables a fait une entrée pour relater les faits.

Jeudi, le fœtus a été emmené à la morgue de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Le Dr Maxwell Monvoisin, qui a procédé à un examen post-mortem, a évoqué un cas de bébé « mort-né », les causes exactes du décès n’ayant pu être établies. La police écarte toutefois la thèse d’un acte criminel (foul play).

Maryline, qui se faisait une joie de devenir grand-mère de nouveau, confie sa peine devant la souffrance de sa fille et l’attente sans fin de son petit-fils de 6 ans. « Toulezour li res rode kan so ti-frer pou vinn lakaz e li rod so mama », dit-elle tristement.

Mère et fils ont été réunis vendredi, lorsqu’elle a obtenu son autorisation de sortie de l’hôpital. Le même jour, les obsèques du bébé ont eu lieu. Pour la famille, c’est un moment éprouvant. 

À son petit-fils qui réclame son petit frère, Maryline ne sait pas comment lui expliquer ce qu’il s’est passé. « Nou pe dir zanfan-la so ti-frer inn pran sime pou al kot Zezi. » 

La sexagénaire est consciente toutefois qu’elle doit entourer son petit-fils de beaucoup d’amour. D’autant plus lorsqu’il comprendra enfin que son frère ne viendra jamais à la maison. 

 

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