Sa carte bancaire volée et son compte vidé - Devi, 62 ans : «Aidez-moi à sortir mon fils de l’enfer de la drogue» 

C’est le cri d’une mère en détresse. Devi, 62 ans, veuve, voit son fils Rakesh, 35 ans, sombrer chaque jour un peu plus dans l’enfer de la drogue. La police l’a arrêté le jeudi 25 juillet pour avoir fait main basse sur la carte bancaire de sa mère et avoir vidé son compte. Il est passé aux aveux.

«Mo garson mem sa, bizin met li dan enn sant. Monn dir li al dan enn sant, me li pa oule. Ed mwa pou tir li ladan », lâche cette mère d’une voix tremblante. Son fils Rakesh Jeetoo, 35 ans, a été arrêté par la police criminelle de Pamplemousses le jeudi 25 juillet pour avoir volé la carte bancaire de sa mère et vidé son compte. Désemparée, Devi, 62 ans, explique que son fils n’est pas un mauvais garçon mais qu’il a juste besoin d’aide, car il est tombé dans l’enfer de la drogue.

Mon fils n’est pas méchant. Il s’est simplement laissé tenter par la drogue. D’abord, il a commencé par boire du sirop. Monn dir li to pou gagn diabet»

Cela fait une trentaine d’années depuis que Devi a perdu son époux. Domiciliée à Pamplemousses, elle a élevé seule son fils et sa fille. « Mon fils n’est pas méchant. Il s’est simplement laissé tenter par la drogue. D’abord, il a commencé par boire du sirop. Monn dir li to pou gagn diabet », poursuit Devi. Au fil des années, cette mère raconte que « monn komans trouv bann papie glase ». 

« Li dir pou mo trouv mo garson tramble »

« Li dir mwa kan li pa gagn sa, li malad. Mo enn mama, li dir pou mo truv mo garson tramble. Lerla li demann mwa Rs 500 parfoi Rs 1 000 », dit la maman qui n’écoute alors que son cœur et finit par avancer la somme demandée à son fils. « Quand il a eu sa dose, il est tranquille », rappelle Devi qui précise que son fils a commencé à lui demander de l’argent en raison de son addiction. « Il n’a jamais été violent envers moi », ajoute-t-elle.

Cependant, Devi a eu la plus grande surprise de sa vie il y a quelques jours. Comme elle ne sait pas utiliser sa carte bancaire, Devi explique c’est son fils qui détient le code de la carte et qui fait des retraits pour elle au besoin. Le mardi 23 juillet dernier, elle a cherché sa carte bancaire dans toute la maison mais ne l’a pas trouvée. Devi s’est alors rendue à la banque et a passé à la caisse. Elle a eu un choc lorsqu’elle a appris qu’il n’y avait pas grand-chose sur son compte bancaire. « On m’a informée qu’il ne restait que Rs 12 », dit-elle. 

Pensant qu’il y avait peut-être une erreur, Devi a alors demandé un relevé bancaire pour connaître les dernières transactions sur son compte. C’est alors qu’elle a appris qu’entre le 1er mai et le 23 juillet, plusieurs retraits ont été effectués à partir de sa carte bancaire. Au total, une somme de Rs 32 000 a disparu, soit toutes les économies de la retraitée. « Tout mon argent était sur ce compte », poursuit-elle.

Monn dir li al dan enn sant, me li pa oule. Ed mwa pou tir li ladan»

Les soupçons de cette mère affligée se sont immédiatement  portés sur son fils Rakesh. Si bien que le même jour, soit le mardi 23 juillet, elle s’est rendue au poste de police de sa localité, pour faire une déposition. Une équipe de la Central Investigation Division (CID) de Pamplemousses, menée par le Deputy Inspector Rambarrun, s’est rendue au domicile de la sexagénaire le jeudi 25 juillet, et a procédé à l’arrestation de son fils Rakesh. Ce dernier a été longuement questionné sur le vol de la carte bancaire de sa mère. Il a fini par tout avouer aux enquêteurs. « J’ai pris la carte au courant du mois de juin pour faire des retraits. J’ai dépensé les Rs 32 000 en nourriture et boissons », a-t-il indiqué. 

Rakesh a comparu en cour sous une charge provisoire de fraude électronique. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution.

Devi estime qu’il est grand temps pour que son fils se ressaisisse. « Mo fek al get mo garson stasyon, li pe plore. Li dir mwa tir li. Mo pa kapav get li koumsa, mo leker fann. Larzan la li pa inportan. Mo anvi ki li al dan enn sant pou ki li kapav aret pran sa ladrogla », conclut cette mère attristée par le sort de son fils.