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Sa candidature sous la bannière du MPM évoquée - Vikram Hurdoyal : «je reste un membre du MSM»

Vikram Hurdoyal évoque la possibilité de se présenter aux prochaines législatives, tout en précisant qu’il n’a pas encore pris de décision définitive.

Vikram Hurdoyal a rejeté les rumeurs selon lesquelles il se serait rapproché du Mouvement Patriotique Mauricien (MPM) d’Alan Ganoo pour se présenter comme candidat aux prochaines législatives. Contacté par téléphone jeudi matin, l’ex-ministre a affirmé qu’il reste fidèle au Mouvement socialiste militant (MSM) et qu’il a l’intention de se porter candidat à nouveau. 

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C’est dans la presse, à travers Facebook, que Vikram Hurdoyal a appris qu’il aurait un ticket sous la bannière du Mouvement Patriotique Mauricien (MPM) d’Alan Ganoo pour se présenter aux prochaines législatives. « Ce ne sont que des rumeurs ! », a rétorqué l’ancien député de la circonscription n° 10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est) dans une déclaration accordée au Défi Quotidien le jeudi 26 septembre 2024. 

« Je reste un membre du MSM. J’ai été candidat de l’Alliance Morisien (MSM-ML-Plateforme Militante-MPM ; NdlR) lors des élections générales de 2019, puis député et ensuite ministre au sein du gouvernement. Ma reconnaissance et mon dévouement envers le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est sans faille. Je ne pourrais jamais oublier tout ce qu’il a fait pour moi. ‘Dan enn lakaz arive parfwa ena diskision, me ki mo fer ? Mo kit lakaz la mo ale ? Pa koumsa ki fer kiksoz’ », a ajouté l’ex-ministre, qui était récemment à l’étranger dans le cadre d’une mission ayant trait à son business d’ananas. 

Interrogé sur la possibilité qu’il se présente dans la circonscription n° 10 lors des prochaines élections générales, il a préféré rester prudent : « Il est possible que je sois candidat, mais je n’ai pas encore pris de décision finale. » 

Selon lui, ses mandants espèrent le voir à nouveau en lice dans cette circonscription : « Je garde toutes les options ouvertes. Je pourrais être candidat en indépendant ou sous une bannière. Mais avant tout, je dois consulter ma famille et surtout mes mandants avant de prendre une décision. » Vikram Hurdoyal soutient que peu importe où il va dans cette circonscription, les gens disent qu’ils ont besoin de lui. « Dimounn oule mwa. Dimounn ki pe rod mwa. Ki ou oule mo fer ? Mo deza malad. Mo ena mo fami. Si mo retournn dan politik, li pou akoz mo bann mandan. San mwa, zot pou kouma dir bann orfelin », souligne-t-il. 

L’ex-ministre de l’Agro-industrie rappelle une fois de plus qu’il s’est « sacrifié » pour ses mandants et « pour toute la population mauricienne ». Il a ensuite égratigné le leader du Mouvement militant mauricien (MMM), Paul Bérenger. « C’est faux de dire que je suis en train de donner un coup de main au PTr (Parti travailliste ; NdlR). Du coup, j’ai définitivement fait une croix sur Paul Bérenger. ‘Li bizin ena enn manier koze. Li pena fason parle. Ou panse mo kapav travay ek enn dimounn koumsa ? Vinn riy enn dimounn so profesion. Mo ena biznes zanana. Lerla ? Mo biznes nouri enn ta dimounn ek mo fer fierte Moris’ », a souligné Vikram Hurdoyal.

Gros plan sur son parcours 

Teeruthraj, plus connu sous le nom de Vikram Hurdoyal, est une figure politique bien établie. Originaire de Trou-d’Eau Douce, il est détenteur d’un diplôme en Business Administration du Charles Telfair Institute. Il a aussi un Master of Business décroché à l’université de Northampton. 

Entrepreneur aguerri, il a fondé et dirigé la société OTF Export Ltd de 2002 à 2019. Sur le plan politique, il s’est d’abord illustré localement en tant que président du conseil de district de Flacq, poste qu’il a occupé de 2012 à 2014 puis de 2017 à 2019. En 2014, il a également été élu président de l’association des conseils de districts, consolidant ainsi son influence dans la gestion locale.

En 2019, il s’est lancé sur la scène nationale en tant que candidat sous la bannière de L’Alliance Morisien lors des élections générales. Son succès a été immédiat. Élu en première position dans la circonscription n° 10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est) avec 23 252 voix, soit près de 55 % des votes, il a été nommé ministre de la Fonction publique, un poste qu’il a occupé jusqu’en 2023. Sa carrière a ensuite pris un nouveau tournant lorsqu’il a été nommé ministre de l’Agro-industrie. Toutefois, cette ascension a été brusquement interrompue par sa révocation en mars 2023.

Révocation, démission et élection partielle 

Vikram Hurdoyal a été révoqué en tant que ministre de l’Agro-industrie le dimanche 11 février 2024. Selon la presse, plusieurs événements survenus en 2023 ont été mis en avant pour justifier cette révocation. Deux jours plus tard, soit le 13 février, il a soumis sa démission en tant que député de la circonscription n° 10. 

Interrogé mardi sur la révocation de Vikram Hurdoyal, le Premier ministre a déclaré ceci : « Mo asim plennman mo responsabilite pou desizion ki monn pran antan ki Premie minis… » Il n’a toutefois pas révélé la raison l’ayant motivé à révoquer son ministre de l’Agro-industrie.  Le Défi Quotidien s’est rendu dans la circonscription n° 10 peu après la démission de Vikram Hurdoyal en tant que député. Il y est décrit comme un « géant du social » par ses mandants. La raison : ces dernières années, il s’est imposé comme une figure incontournable sur les plateformes numériques, où son activisme social est largement relayé. Il est également salué pour son engagement en tant que travailleur social « dévoué ». Sa démission a toutefois laissé vacant le poste de député dans ladite circonscription. Seize candidats ont enregistré leur candidature, le 11 juillet dernier, pour l’élection partielle. Si cette dernière a bel et bien lieu, elle devrait se tenir le 9 octobre prochain. Toutefois, elle pourrait être annulée si l’Assemblée nationale est dissoute avant cette date, ce qui ouvrirait la voie à des élections générales anticipées. Interrogé à ce sujet, Vikram Hurdoyal a répondu ceci : « Pa paret ena parsiel dan nimero 10. Tou dimounn panse parlman pou al dissoud. » 

Le profil de la circonscription n° 10 

La circonscription Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (GRSE), qui comprenait 56 040 électeurs en 2023, a oscillé entre différentes allégeances politiques, ce qui témoigne de son caractère changeant. Lors des élections générales du 7 août 1967, soit les dernières avant l’indépendance, le n° 10 s’affichait résolument rouge, avec un soutien massif au PTr. 

En 1982, le vent avait tourné et la circonscription avait penché en faveur du Mouvement militant mauricien (MMM), avant de revenir vers une alliance entre le MSM et le PTr lors des élections de 1983. Cette alliance avait alors remporté les trois sièges, mais avec une marge étroite, ne recueillant que 51 % des suffrages. 

En 1987, la fidélité à l’alliance rouge/orange s’était confirmée. Cependant, en 1991, le MMM, en alliance avec le MSM, avait repris l’avantage. Lors des élections de 1995 et de 2000, le MMM avait continué à s’imposer, d’abord en alliance avec les travaillistes, puis avec le MSM. Toutefois, en 2005, le PTr avait regagné du terrain, en faisant élire deux de ses candidats. Ajay Gunness, du MMM, était tout de même parvenu à se placer en troisième position, en alliance avec le MSM. 

Depuis 2010, le paysage politique de la circonscription redevient favorable au MSM et au PTr. Lors des élections de 2010, les rouges s’étaient imposés avec Rajesh Jeetah et Cader Sayed-Hossen, tandis que Jim Seetaram, alors membre du MSM, avait pris le troisième siège. En 2014, le MSM avait réussi un coup de force en raflant les trois sièges. En 2019, le parti avait conservé deux sièges grâce à Vikram Hurdoyal et Sunil Bholah, tandis que le troisième siège était revenu à Zahid Nazurally du Muvman Liberater, allié au MSM. 

L’élection de 2019 avait marqué un tournant symbolique. La circonscription, traditionnellement attachée au PTr, s’était détournée de son leader historique, Navin Ramgoolam, battu par Sunil Bholah avec une différence de 638 voix, et par Vikram Hurdoyal avec une marge de 5 716 voix. 

La circonscription n° 10 regroupe les villages de Camp-de-Masque, Médine-Camp-de-Masque, Camp-de-Masque-Pavé, Grande-Rivière-Sud-Est, Bel-Air-Rivière-Sèche, Montagne-Blanche, Melrose, Sébastopol, Olivia, Clémencia, Bramsthan, Écroignard et Trou-d’Eau-Douce. Elle reste ainsi un territoire politiquement stratégique, où les alliances et les dynamiques électorales continuent d’évoluer au gré des contextes et des enjeux nationaux.

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