Une énième dispute conjugale a viré au drame à Batimarais. Jennifer Appadoo, 27 ans, a mortellement poignardé son époux Stephan Appadoo, 33 ans, dimanche soir. À l’origine de cette tragédie, une somme de Rs 500 que l’époux aurait dépensée en boissons alcoolisées.
C’est avec un couteau de cuisine que Jennifer a poignardé son époux au cœur. Les faits se sont produits vers 23 heures, dimanche 28 avril, au domicile du couple, rue Mozart, Batimarais. Pourtant, tout avait bien commencé. Le couple et leurs trois filles, dont des jumelles, se sont rendus à la plage de Pointe-aux-Roches. Ils sont rentrés vers 19h30, après une journée bien arrosée.
Dans la soirée cependant, les choses auraient mal tourné. « Mon gendre a pris de l’argent et il est sorti. Je lui ai demandé de rentrer, mais il a préféré sortir boire avec un individu », explique Corinne Castor, 47 ans, mère de Jennifer qui habite dans le même quartier.
Selon la belle-mère, c’est après 22 heures que Stephan est réapparu. Jennifer n’était pas couchée, les filles non plus. Selon les dires de la jeune femme aux enquêteurs, elle a réclamé des explications à son époux. « Il avait Rs 500, je lui ai demandé ce qu’il en avait fait. Il était sous l’influence de l’alcool et m’a dit avoir tout dépensé en boissons alcoolisées. »
La tension monte. Une dispute éclate. L’échange est violent entre mari et femme sous les yeux impuissants de leurs filles de 11 et 12 ans.
Dans sa version aux policiers, Jennifer Appadoo soutient que son époux, fou de rage, s’est jeté sur elle et l’a rouée de coups. Pour éviter que les coups ne se poursuivent, elle dit avoir saisi un couteau : « Je me suis défendue », soutient-elle. Stephan s’écroulera en sang sous les yeux de ses enfants.
Une jumelle donne l’alerte
C’est l’une des jumelles qui a alerté sa grand-mère maternelle. Corinne habite tout près. Quand elle est arrivée, c’était trop tard. « J’ai vu ma fille et elle m’a dit ‘Ma mo krwar Tefan fini mor’ », dit-elle. Effectivement, Stephan gisait dans une mare de sang. La mère explique que sa fille a réagi en état de « légitime défense ».
« L’une de mes petites-filles m’a expliqué que lors de la dispute, mon gendre aurait tiré ma fille par les cheveux à l’extérieur de la maison. Il lui a donné plusieurs coups et l’a ramenée à l’intérieur de la même façon. Il l’a ensuite projetée sur le canapé », raconte Corinne. « C’est alors que ma fille a perdu patience, elle n’en pouvait plus et elle a saisi un couteau», relate la mère, toute désolée d’avoir perdu son gendre et de la situation dans laquelle se retrouve sa fille.
« Mo ti habitie ek mo zan et li ti korek. Mo sagrin li et mo sagrin mo tifi osi ». Corinne ajoute que ce drame ne se serait produit « si mo zan pas ti ena sa manier tape la, pas ti pou ariv sa ». La police de Rivière-des-Anguilles a été immédiatement alertée. Le corps du père a été conduit à l’hôpital de Souillac où son décès a été constaté. Jennifer Appadoo s’est retrouvée en cellule policière.
Un père effondré
Darmendra Appadoo, 48 ans, père de Stephan, a appris la nouvelle au téléphone, aux petites heures lundi 29 avril. Il était sur son lieu de travail. « Ma nièce m’a annoncé : Bien sagrin mame, me zom (Stephan) inn decede », relate l’habitant de Montagne-Longue.
Attristé par la nouvelle, Darmendra dit ignorer que le couple se disputait souvent et qu’il en arrivait aux mains. « Dan tou menaz ena diskition me kumsa al touy so misier ? » s’interroge Darmendra sous le choc. « Mo laisse tou dan lame la loi » déclare-t-il, les larmes aux yeux. L’autopsie a révélé que son fils a succombé à un coup fatal au cœur. L’arme du crime a été saisie. Les funérailles de Stephan Appadoo ont eu lieu à 16 heures, lundi 29 avril.
Aux enquêteurs, Jennifer Appadoo a expliqué « que les Rs 500 étaient destinées à payer les frais du transport à la plage, mais Stephan les a utilisées pour acheter des boissons alcoolisées ». Ce ne serait pas la première fois qu’elle se faisait tabasser par son époux, assure-t-elle. « Ma cousine ne voulait jamais porter plainte, car elle aimait trop son mari », nous explique l’une de ses cousines. Jennifer a été traduite devant le tribunal de Souillac, lundi. Elle est accusée provisoirement de meurtre. La police ayant objecté à sa remise en liberté, elle a été reconduite en cellule. Un médecin de la police l’a examinée dans l’après-midi. Elle sera de nouveau entendue le vendredi 3 mai, devant le tribunal de Souillac.
L’enquête est menée par les limiers de la Criminal Investigation Division (CID), dont l’inspecteur Boyjoo et ses hommes ; le constable Khoobloll, Theetiah, Baichoo et la policière Madnack.
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