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Royaume-Uni : les gagnants et les perdants du Brexit

Nigel Farage, leader de l’Ukip, après la proclamation des résultats [Photo AFP]
Le Premier ministre britannique David Cameron et le leader du Labour Party Jeremy Corbyn, anti-Brexit, face à Boris Johnson, ex-maire conservateur de Londres, et pro-Brexit comme Nigel Farage, leader du parti europhobe United Kingdon Independence Party (Ukip) : les gagnants et les perdants de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Perdants :

David Cameron : Le résultat du référendum a signé sa fin. Le Premier ministre a annoncé vendredi matin 24 juin sa démission, suite au désaveu que lui ont infligé les électeurs, qu’il n’a pas réussi à convaincre des bienfaits d’un maintien dans l’Union européenne. David Cameron s’en ira une fois désigné son successeur lors du congrès de son Parti conservateur début octobre. C'est lui qui, en 2013, avait promis d’organiser un référendum sur l’Union européenne pour tenter de calmer la frange eurosceptique de son Parti conservateur et devant la montée du parti europhobe et anti-immigrés Ukip. Jeremy Corbyn : Longtemps silencieux, le très à gauche leader travailliste, contesté dans son propre camp, a fini par appeler les Britanniques à voter pour le maintien du Royaume-Uni. Mais il a été critiqué pour la tiédeur de son engagement durant la campagne et pourrait bien être exposé à des tentatives de déstabilisation au sein de son parti. George Osborne : Le chancelier de l’Echiquier a beaucoup mouillé la chemise durant cette campagne, multipliant les interventions alarmistes sur les conséquences d’un Brexit et n’hésitant pas à traiter ses partisans d’« ignares en économie ». Un temps favori pour succéder à David Cameron, dont il est l’ami et l’allié, ses maladresses lui avaient déjà fait perdre la pole position.

Gagnants :

Boris Johnson : L’ex-maire de Londres a pris la tête du camp pro-Brexit pour inciter les Britanniques à « reprendre le contrôle ». Friand de polémiques, le bouillonnant « BoJo » a multiplié les phrases choc, sans craindre l’outrance. En mai, il a affirmé que Bruxelles se comportait comme Adolf Hitler en essayant de créer un super-État. Cette stratégie s’est avérée payante. Il peut désormais prétendre au rôle de favori à la succession de David Cameron si celui-ci démissionne. Nigel Farage : Pour cet europhobe de toujours, c’est l’aboutissement d’une carrière consacrée à dénigrer les institutions européennes. Le leader du parti anti-immigration Ukip a atteint le but de sa vie. Personnage controversé, notamment pour ses diatribes contre l’immigration, il s’est démené durant toute la campagne allant jusqu’à remonter la Tamise à la tête d’une flottille de pêcheurs jusqu’au Parlement de Westminster. C’est en grande partie la poussée de son parti aux élections européennes qui avait incité David Cameron à convoquer un référendum. Michael Gove : Le ministre de la Justice, ami personnel de David Cameron, n’a pas hésité à s’éloigner de lui pour prendre position dans le camp du Brexit. Invité de nombreux débats, il a occupé la fonction de lieutenant de Boris Johnson. Il peut à présent prétendre à de plus hautes responsabilités.

Entre les deux :

Nicola Sturgeon : La Première ministre écossaise et patronne du Parti nationaliste écossais (SNP) a répété inlassablement qu’un Brexit pourrait justifier un nouveau référendum d’autodétermination si l’Écosse votait, elle, pour rester dans l’Unions européenne. Militante de l'indépendance, elle pourrait saisir cette chance de tenir un nouveau scrutin, après celui perdu en 2014.

Avec l’AFP

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