
- Le président du Conseil de district promet des travaux provisoires en attendant l’asphaltage
- Le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, annonce un budget dans deux à trois semaines
Dans le paisible quartier de Péreybère, à quelques mètres de la plage, une rue fait grincer les dents et… les amortisseurs : l’Impasse Serins. Ce petit tronçon de route, pourtant situé dans une zone résidentielle prisée, est devenu le symbole d’un abandon criant. Nids-de-poule, poussière envahissante, flaques stagnantes en temps de pluie : les habitants n’en peuvent plus.
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Responsable en Property Management, Natasha Thelemaque vit dans l’impasse depuis un an. Et chaque jour commence par une épreuve : « En sortant de chez moi, j’ai des problèmes pour pouvoir circuler convenablement. Je dois rouler lentement parce que la route n’est pas en bon état. Il y a beaucoup de trous. Je dois emmener ma voiture régulièrement chez le mécanicien à cause de l’état de la route. »
Son quotidien est rythmé par les manœuvres prudentes et les frustrations. Pour elle, cette situation est devenue la norme, mais une absurdité qu’elle ne comprend toujours pas.
Retraité, Danny Hon Mong habite l’impasse depuis 2009. Il a vu les saisons passer, les pétitions s’empiler, et les réponses se faire attendre : « Tous les jours, en sortant de la maison, pour partir ou revenir, nous avons des problèmes avec les voitures à cause de l’état de la route. Les amortisseurs ont des problèmes. Quand il pleut, il y a une accumulation d’eau et nous ne pouvons pas circuler convenablement. »
Deux pétitions ont été envoyées au Conseil de district de Rivière-du-Rempart. Les habitants se sont même rendus au Citizen Advice Bureau (CAB) de Grand-Baie. Mais là, on leur a renvoyé la balle : ce serait à la Central Water Authority (CWA) de faire les travaux d’égout avant toute réfection.
Danny Hon Mong ajoute : « À la fin de la route vit un couple dont la femme est Irlandaise. Cette dernière trouve cette situation inconcevable. Surtout dans un endroit proche de la mer, avec des touristes qui font le va-et-vient. »
Raj Hurree, retraité lui aussi, vit dans la région depuis trois décennies avec sa famille. Son témoignage est un cri du cœur : « Lors de la saison des pluies, les routes sont impraticables pour les piétons comme pour les véhicules avec le nombre de bassins qu’il y a. Quand c’est sec, tout est poussiéreux et la poussière s’infiltre dans la maison. Nous ne pouvons pas ouvrir les portes et les fenêtres. »
Il fait aussi ressortir qu’outre l’état de la route, il y a aussi le manque de lampadaires, compromettant la sécurité. L’asphalte semble, lui, être un luxe réservé aux autres. « Souvent, nous faisons appel aux taxis pour sortir, mais les chauffeurs ne veulent pas faire le déplacement. Ils affirment que la route n’est pas praticable. Nous souhaitons que les autorités puissent se pencher sur notre situation avant l’arrivée des grosses pluies. »
Un quartier à deux vitesses
Ce qui choque le plus les habitants, c’est l’asphaltage réalisé dans les rues opposées. « Pourquoi pas nous ? », s’interrogent-ils. Les demandes ont été nombreuses, les démarches répétées, mais rien n’y fait. Même les vélos ne peuvent circuler sans risque.
L’Impasse Serins n’est pas qu’une route abîmée. C’est une communauté qui se sent ignorée, des familles qui vivent dans l’inconfort, des retraités qui espèrent encore, des touristes incommodés et choqués. Les habitants n’attendent pas des promesses, mais des actes. Car chaque nid-de-poule est une blessure dans leur quotidien.
Des travaux provisoires en attendant l’asphaltage
Des habitants de l’Impasse Serins à Péreybère devront encore patienter avant de voir leur rue asphaltée. Le président du Conseil de district de Rivière-du-Rempart, Lenine Aukhajan, élu en décembre 2024, a confirmé qu’aucun budget n’a encore été alloué pour les travaux d’asphaltage dans la région. « Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit. Il nous a informés que pour le moment, il y a un budget restreint pour les travaux d’asphaltage », a-t-il fait comprendre.
Le président du Conseil de district a souligné que de nombreuses rues dans le district sont en attente de réhabilitation. Toutefois, conscient des difficultés rencontrées par les résidents de l’Impasse Serins, il s’est engagé à effectuer une visite sur place dans les jours à venir afin d’évaluer la situation.
En attendant une solution durable, des travaux de “crusher run” seront entrepris dans l’impasse. Ce procédé consiste à étaler un mélange de pierres concassées et de rocksand, formant une surface compacte et solide. Bien que cette solution ne remplace pas l’asphaltage, elle permet de stabiliser temporairement la chaussée et d’améliorer la circulation.
Budget local débloqué dans deux à trois semaines
Le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, a annoncé que les conseils de district et les municipalités disposeront de leur budget dans un délai de deux à trois semaines. Cette enveloppe leur permettra de lancer les travaux attendus par les habitants, en fonction des demandes spécifiques formulées dans chaque région. Il a tenu à rappeler que l’intérêt de tous les citoyens lui tient à cœur, peu importe leur lieu de résidence. Tout en soulignant les contraintes économiques actuelles, le ministre insiste sur la nécessité d’une gestion transparente des projets à venir.

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