Rougeole - Dr Ryad Joomye : «Le schéma de vaccination doit être revu»

Le ministère de la Santé a démarré, le lundi 14 mai, une série d’inspections dans les établissements préscolaires, primaires et secondaires pour prévenir la propagation de la rougeole. Il veut s’assurer que tous les enfants ont bien reçu leur vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR).

Le Dr Ryad Joomye, pédiatre exerçant dans le privé, déplore qu’avec les campagnes anti-vaccins que mènent certains, quelques parents soient réticents à faire vacciner leur enfant. « Il y a un amalgame qu’il faut à tout prix éviter. Quand on attrape une maladie après un vaccin, cela peut être uniquement une pure coïncidence. Il ne faut pas faire de confusion. Le vaccin n’est pas fautif. C’est de la désinformation de la part de certains. » Il ajoute que ne pas se faire vacciner équivaut à courir le risque d’avoir la maladie et de la transmettre aux autres.

Si l’annonce de nouveaux cas de rougeole a suscité une certaine appréhension, le Dr Ryad Joomye affirme que la rougeole en elle-même n’est pas une maladie mortelle. « Ce sont les complications qui y sont associées qui peuvent causer le décès du patient : une infection pulmonaire, une inflammation au cerveau… Elles sont rares mais elles existent. » Le pédiatre souhaite qu’on n’arrive pas au stade d’épidémie avec la mort d’enfants à Maurice.

Alors que le calendrier national de vaccination préconise le vaccin ROR à 12 mois, le Dr Joomye souhaite qu’il soit administré au plus tôt, si l’épidémie prend de l’ampleur, soit à neuf mois. « Le schéma devrait être réadapté, si le ministère de la Santé y consent. »

Le spécialiste préconise aussi une campagne de sensibilisation auprès des crèches pour éviter la présence d’enfants atteints et qui doivent être isolés. « Il faut également réduire le délai entre les deux doses du vaccin. » La première dose est à un an et la seconde à cinq ans. Un délai trop espacé, selon le Dr Joomye. À noter que le vaccin ROR est obligatoire depuis janvier 2018 en France.