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Roshni Mooneeram écrivain: Perpétuelle apprentie

Roshni Mooneeram
« Everything that is worth fighting for is worth failing. » Cette philosophie transpire dans le récit que fait Roshni Mooneeram de sa vie. Universitaire devenu auteur, elle a toujours suivi une ligne : avancer. Âgée de 43 ans, mère de deux enfants, elle voit la vie comme un apprentissage perpétuel. Ses choix, elle n’a pas à les justifier. Fille d’un professeur de littérature et d’une psychologue, Roshni Mooneeram est nourrie aux œuvres de Shakespeare. [blockquote]« Mon père me lisait Othello, Jules César, Macbeth. Je ne comprenais pas toujours tout, mais je ressentais les émotions. »[/blockquote] La bibliothèque familiale déborde. « Je dévorais tout... » Après le Queen Elizabeth College, Roshni Mooneeram s’envole pour Leeds préparer une licence en anglais. Elle y découvre la littérature des pays post-coloniaux. « Des auteurs indiens, africains qui racontent notre vécu de colonisé. En fait, plus je m’éloignais de mon pays, plus je m’en rapprochais... »
En 1998, Roshni Mooneeram rentre à Maurice s’occuper de sa mère malade. « Je savais qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps. J’étais dévastée, mais contente de l’avoir aidée à vivre son rêve. » Lequel ? Nirmala Mooneeram voulait faire un pèlerinage en Inde, mais Roshni l’accomplira à sa place. « Vingt jours durant, j’ai sillonné l’Inde. À travers moi, elle a fait son pèlerinage, et grâce à elle, j’ai vécu un grand moment. » à son retour, sa mère sombre dans un coma dont elle ne sortira pas…
En 1999, Roshni Mooneeram regagne Leeds, prend de l’emploi à l’université de Birmingham, puis se marie et devient mère de deux enfants. Une vie stable ? Pour Roshni Mooneeram, c’est une étape. « En 2007, j’ai accepté un poste de l’université de Nottingham, qui s’implantait en Chine. » Un grand risque, elle l’admet. « Il faut des fois couper des ponts pour en construire d’autres. » Toute la famille y restera cinq ans. Des années formidables pour Roshni, qui découvre une nouvelle culture et donne à ses fils d’autres perspectives.  
[row custom_class=""][/row] En 2012, c’est le choc. On lui diagnostique une tumeur. Roshni Mooneeram prend soudain conscience qu’avec toutes les épreuves qu’elle a traversées, elle a oublié de vivre pour elle. Pendant sa convalescence, elle se plonge dans le Bhagavad Gita offert par sa mère à son départ pour ses études. « Ce moment de ma vie, je le considère comme “coming home to myself”. Dans ce livre, j’ai retrouvé la première de mes priorités : moi. »

Chapitre clos

Roshni Mooneeram rentre au bercail avec ses deux enfants. Le couple décide de se séparer. Le chapitre Chine est clos. À Maurice, pas de boulot, pas d’ancrage. Mais c’est là encore une étape dans la construction de soi. Roshni Mooneeram devient attachée de presse du ministre Arvin Boolell, mais six mois plus tard, elle démissionne. Après une brève incursion dans l’hôtellerie, elle se lance en politique. [blockquote]« J’ai rencontré énormément de personnes extraordinaires. J’ai adoré 2014, même si cet apprentissage a été très dur. »[/blockquote] 2015 n’est pas moins fort en émotions. Roshni Mooneeram vient de publier Fler Kann Longtail, l’histoire d’un petit paille-en-queue timide à la recherche de ses origines, écrite pour préparer ses enfants « à accueillir Maurice». «Ce que je couche sur papier sort de mon âme... librement. Quand on sait qui on est, cela permet une relation avec l’autre sans ressentir sa différence comme une menace.» L’écriture, une nouvelle profession ? Non, une nouvelle étape.
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