Interview

Roshi Bhadain: «J’ai travaillé plus dur que d’autres»

Il a été de tous les combats pour le compte du gouvernement. Roshi Bhadain, ministre de la Bonne gouvernance, des Services financiers et des Technologies, des innovations et de la communication, explique que ce sont ses attributions qui le placent sur le devant de la scène. À vous voir sur autant de fronts, peut-on dire que 2015 a été l’année Bhadain ? Je suis surtout heureux d’avoir l’opportunité de travailler pour le pays. C’était très challenging, dans le sens où mon ministère n’existait pas et qu’il a fallu démarrer à partir de rien. Nous avons dû chercher le personnel et l’espace pour abriter nos bureaux, puis mettre en place la méthodologie, ce qui a été très positif. Nous avons pu construire quelque chose de nouveau, qui cadre bien avec les besoins de la société mauricienne. Il y avait la nécessité de changer les choses qui avaient été faites jusque-là, que ce soit au niveau des procédures dans le secteur public, la gestion des fonds, l’allocation des contrats… Bref, il fallait un changement de mentalité pour aller vers la bonne gouvernance. Le plus important était de donner confiance aux jeunes et surtout leur démontrer que c’est en étant honnêtes, en travaillant dur qu’ils peuvent atteindre leurs objectifs et non grâce à une culture d’influence, de marday et de traser. Nous avons traité pas mal de dossiers, mis au jour plusieurs scandales et nous sommes venus de l’avant avec plusieurs législations. Vous avez quelque peu éclipsé certains de vos collègues ministres. Est-ce qu’aucun d’entre eux ne vous en veut ? Aucun. Je prône le travail en équipe. La réussite d’un gouvernement ne peut jamais être le travail d’une seule personne. Certes, j’ai travaillé plus dur que d’autres. Les attributions élargies de mon ministère y sont pour beaucoup. En une année, on a pu changer la culture maja-karo qui prévalait depuis presque 10 ans. Nous avons pu redonner confiance aux gens, en réalisant ce que nous avions promis. Le deuxième miracle économique ne sera possible qu’avec des paramètres d’intégrité bien établis. On a aussi beaucoup progressé dans le domaine des services financiers, qui représentent 10,4 % du produit intérieur brut (PIB). On oublie que la réforme des institutions fait aussi partie de mon ministère. On a pas mal avancé sur ce plan. Enfin, j’ai aussi la responsabilité du ministère des Tic. Il faut donc bosser dur. De quoi êtes-vous le plus fier pour 2015 ? 84 % des élus ont voté le Good Governance and Integrity Reporting Bill. Pour le pays, c’est l’une des plus grandes réussites de 2015 ! Outre la cohésion au sein du gouvernement, cela démontre aussi que tout le monde a compris que notre objectif principal est de créer des opportunités pour que les jeunes puissent réussir. Désormais, à Maurice, il y aura un level playing field pour tous. L’argent sale n’aura plus sa place dans notre société. Les pressions obscures exercées par différents lobbies n’ont servi à rien. Cette nouvelle loi est une victoire du bien contre le mal ! L’économie parallèle, au sein de laquelle circule beaucoup d’argent sale, pénalise tous les Mauriciens honnêtes, qui travaillent dur. 2015 a été une année charnière. Nous avons aussi  sauvé 200 000 familles, qui ont été arnaquées depuis 2009 par des gens sans scrupules. C’est l’affaire BAI. Votre plus grande déception ?   Déception… pas vraiment. Même pas l’affrontement verbal avec Jack Bizlall ? Jack est un ami. Il a son opinion et moi, la mienne. Donnons la chance aux jeunes de faire leur choix. Il est connu que les politiciens disent souvent des « demi-vérités ». Avez-vous menti publiquement cette année ? Si mes intérêts personnels devaient primer, je serais resté avocat et expert-comptable : professions qui aident à comprendre les mots et les chiffres. Cela fait quoi d’être à la fois détesté et adulé ? Arrivez-vous à dormir ? (Rires) Quand on fait du bon travail, les résultats parlent d’eux-mêmes. En chemin, il y a des gens qui donnent leur soutien et d’autres qui affichent des convictions différentes. Toutefois, les critiques constructives sont accueillies, mais pas les bêtises de certains. Comment allez-vous fêter la nouvelle année ? Avec la famille ! Vos résolutions pour 2016 ? Continuer à œuvrer pour faire de mon île un pays où il fait bon vivre. Là où les jeunes ont les opportunités qu’ils méritent. Je veux créer un meilleur avenir pour mes enfants et les enfants mauriciens. En 2016, Maurice sera un grand chantier. Nous allons moderniser le pays. La création d’emplois dans les services financiers et les Tic sera notre priorité absolue. Cela se fera forcément dans la bonne gouvernance.

Profil chinois: di j’étais…

Un objet: Notre quadricolore. Un plat: Une rougaille sevret sek. Un animal: L’homme. Une chanson: Glory to thee. Une couleur: Le jaune citron. Un personnage: Sir Anerood Jugnauth. Ce qu’il fait à 85 ans est formidable. Il est une living legend. Une devise: Travailler. Un élément: La terre. Une pierre précieuse: Le diamant. Un fruit: Le longane. Un légume: Le cotomilli (éclats de rire)… C’était pour rire. Une plante: Un grand arbre, un flamboyant, un baobab, un chêne… Un loisir: La lecture. Un sport: Le foot. Une pièce de la maison: La TV Room. Un parfum: Davidoff. Un pays: Quelle question… Maurice bien sûr. Une lettre: A comme ma petite fille, Angelina. Un mot: Jeune.

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/div> «Vieux maître» Roshi (rôshi) est un titre honorifique japonais qui signifie « vieux maître ». Dans le bouddhisme zen, ce titre est particulièrement donné aux moines qui ont acquis une grande compréhension du dharma (loi).  
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