Le président du conseil d’administration d’Airports of Mauritius Ltd évoque l’augmentation du trafic à l’aéroport de Plaisance, la nouvelle tour de contrôle et le contentieux avec Airway Coffee.
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« Les dettes d’Airway Coffee sont restées impayées jusqu’à maintenant »
Maurice s’apprête à accueillir davantage de touristes. L’aéroport de Plaisance dispose-t-il de moyens pour accueillir ces visiteurs additionnels ?
La capacité d’accueil de l’aéroport de Plaisance varie entre 4 millions et 4,5 millions de passagers. L’année dernière, nous en avons accueilli 3,2 millions, ce qui constitue un record. Les années 2015 et 2016 ont été marquées par une très forte croissance. Elle a été de 9 % à 10 % en termes d’arrivées. Nous sommes confiants de terminer l’année en beauté.
Quelles sont les perspectives ?
L’aéroport absorbe cette croissance sans difficultés. En prenant en considération cette tendance, nous pensons atteindre le seuil des 3,5 millions de passagers à la fin de décembre. D’ici quatre ans, en fonction du trafic attendu, Plaisance devra prévoir l’augmentation de ses ressources tant du côté du terminal que de la piste.
Nous nous penchons déjà sur le sujet et tous les partenaires du secteur travaillent avec une meilleure coordination pour que Plaisance devienne un aéroport de référence en termes de sécurité, de sûreté et de Passenger’s Experience. Les récents prix qui nous ont été décernés démontrent que nous sommes sur la bonne voie.
Où en est AML avec la mise en service de la Cargo & Freeport Zone à l’aéroport ?
Le projet de la nouvelle zone de fret et de port franc présente des opportunités d’affaires pour le commerce entre l’Asie et l’Afrique, ainsi qu’avec l’Europe. L’infrastructure de la nouvelle zone cargo et port franc, conçue aux normes et aux exigences internationales, est maintenant complétée sur une superficie de 49 hectares.
Ce projet a nécessité un investissement de plus de Rs 516 millions. Nous avons déjà notre premier locataire qui s’est installé depuis quelques mois et qui sera opérationnel dès 2017. AML met aussi à disposition un lotissement commercial avec des lots de terrains viabilisés pour des baux à long terme. Les développeurs et opérateurs peuvent y installer des entrepôts ou d’autres facilités s’ils le souhaitent.
Comment se passe l’extension de la piste de l’aéroport de Plaine-Corail ? Est-ce qu’AML apporte son soutien technique à Airports of Rodrigues Ltd (ARL) ?
Une fois l’étude de faisabilité approuvée, l’Assemblée régionale de Rodrigues a nommé les consultants pour travailler sur l’extension de la piste d’atterrissage afin d’accommoder d’autres types d’avion, tels que les Airbus A319 ou des Bœing 737.
Selon mes informations, la conception technique est à un stade assez avancé. Elle pourra être achevée d’ici la fin du premier trimestre de 2017. L’Assemblée régionale de Rodrigues a institué deux comités, dont un Steering Committee et un Technical Committee, afin de suivre l’évolution du projet. Des cadres d’AML font partie de ces comités et nous apportons notre collaboration « upon demand » à l’ARL sur les sujets opérationnels, tels que la formation, les exercices d’urgence et les procédures.
Est-ce qu’un second aéroport dans le nord du pays est toujours d’actualité ?
Au vue des développements à l’aéroport de Plaisance et autour, je ne pense pas que le projet au Nord tienne encore la route. Il n’est pas d’actualité.
Actuellement, beaucoup d’attention est portée à la sécurité aéroportuaire. Plaisance est-il un aéroport sûr ?
La sécurité et la sureté sont deux éléments fondamentaux qui permettent au secteur de l’aviation de continuer à opérer et à grandir avec sérénité. C’est pour cela qu’AML a toujours accordé une importance accrue à ces deux aspects des opérations aéroportuaires.
Comment cette volonté s’est-elle traduite dans le concret ?
AML s’est embarquée dans le programme APEX (Airport Excellence) qui est préconisé par l’Airport Council International (ACI). Après des efforts soutenus sous forme de développements infrastructurels et procéduraux, Plaisance a été récemment sacré Meilleur aéroport d’Afrique en matière de sécurité aéroportuaire par l’ACI.
Il faut savoir que Plaisance a été le premier aéroport au niveau mondial à mettre en œuvre le tout nouveau programme APEX en mars. Huit experts en sûreté ont pu étudier notre système et nous ont assuré que le niveau de sécurité au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport répond aux normes internationales. Des équipements de pointe, tels des scanners à rayons X, des portiques de sûreté et un système de détection d’explosifs y ont été installés. Un expert d’Aéroports de Paris, qui est notre partenaire, est à Maurice en ce moment afin de dispenser une formation de haut niveau à nos agents de sécurité.
Où en êtes-vous avec la nouvelle tour de contrôle ?
Nous avons atteint un stade avancé quant à la réalisation des plans. Si tout se passe comme prévu, nous pensons que les travaux devraient débuter au début de l’année prochaine. Ainsi, le projet pourrait être complété en 2018. Ce projet nécessitera des investissements de plus de Rs 490 millions. Cette nouvelle tour de 70 mètres de haut sera certainement un élément incontournable du nouveau paysage de la région et figurera parmi les structures les plus élevées du pays.
Airway Coffee se dit victime d’une vendetta politique. Qu’en est-il exactement ? Cette société a-t-elle réglé ses dettes ?
Au niveau d’Airport Terminal Operations Ltd (ATOL) et d’AML, nous sommes passés par la voie légale et par un processus transparent concernant le cas d’Airway Coffee. C’est le devoir du management et du conseil d’administration de veiller à la bonne marche de nos affaires et que les engagements soient respectés des deux côtés.
À part les revenus liés aux opérations aéronautiques, les revenus commerciaux sont aussi importants. Pour les dettes impayées, nous appliquons les mêmes règles pour tous. Il n’y a pas de politique de deux poids, deux mesures. Les dettes d’Airway Coffee sont restées impayées jusqu’à maintenant. Nous avons procédé en conformité avec les jugements de la Cour.
Avez-vous pu savoir comment Airway Coffee a décroché le contrat exclusif pour le service traiteur sans appel d’offres ?
Ce n’est pas de mon ressort de chercher comment Airway Coffee a décroché le contrat. Laissons les autorités compétentes déterminer s’il y a eu maldonne ou pas. J’ai cru comprendre qu’il y a une enquête en cours.
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