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Rodrigues : le mystérieux coffre qui embarrasse les autorités

coffre Photo d'Illustration

Presque une année après sa découverte, ce n’est que depuis dimanche dernier que le coffre, retrouvé par deux randonneurs à Saint-François, Rodrigues, a été placé sous la surveillance de la Special Mobile Force (SMF). Vu le cachet inédit de cette affaire, les autorités ne savent pas trop quoi faire.

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Le mystère du coffre découvert à Rodrigues reste entier. Pratiquement un an après sa découverte par deux randonneurs, il continue de renfermer ses secrets. Ce coffre cache-t-il véritablement un trésor datant des années 1700 ayant appartenu au légendaire pirate Olivier Levasseur, surnommé « La Buse » ? Quand les autorités comptent-elles l’ouvrir ? À qui doit revenir le contenu du coffre ? Autant de questions qui restent posées et auxquelles Le Défi Quotidien a tenté d’apporter des réponses.

La découverte de ce coffre a immédiatement été associée au butin du pirate français Olivier Levasseur. Pourquoi ? Selon l’historien Jocelyn Chan Low, le pirate est aujourd’hui devenu un mythe. Il souligne que la présence de pirates dans la région de l’océan Indien remonte à 1680. « Ils étaient surtout basés à Madagascar et avaient même créé une république qu’ils avaient baptisée La République Libertalia », dit-il. « Personne ne pourra pour l’heure déterminer s’il s’agit bien du trésor de La Buse, mais si tel est le cas, c’est tant mieux. Des gens du monde entier seront intéressés à venir contempler le contenu », ajoute-t-il.

Le trésor de La Buse, selon l’historien Jean-Michel Chelin, tire ses origines d’une escale à l’île de La Réunion du vice-roi du comptoir de Goa alors qu’il mettait le cap sur Portugal. « Le navire était dans un mauvais état et c’est pour cela que le vice-roi s’était arrêté sur cette île, où il en a profité pour aller dîner avec le gouverneur de France. Les biens du vice-roi avaient été gardés sur le navire et c’est à ce moment-là que La Buse a fait la découverte du bateau. On raconte même que lui et son équipage avaient capturé le vice-roi ainsi que le gouverneur et avaient demandé une rançon contre leur vie », ajoute-t-il.

Le coffre découvert en août de l’année dernière dans la région de Saint-François a été placé depuis dimanche sous la surveillance des éléments de la Special Mobile Force (SMF). Interrogé mercredi, une source bien placée de la SMF nous a expliqué que le coffre est surveillé 24 heures sur 24. « Pour l’heure, nous ne savons pas jusqu’à quand durera cette surveillance. Nous ne savons pas quand est-ce que le coffre sera ouvert », nous a confié cette source. Une source proche du ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth (SAJ), nous a, quant à lui, affirmé que le coffre n’a pas encore été retiré du lieu où il a été découvert. « Il est toujours enfoui », nous a-t-il confié, tout en précisant qu’il y a des procédures à suivre avant d’aller plus loin. Il n’a cependant donné aucune indication sur ces procédures.

L’or ou diamants au gouvernement

Nous apprenons que les autorités de Rodrigues ont, depuis un mois, approché le National Heritage Fund afin d’être informé de la manière dont cette découverte doit être gérée. Jayshree Mungur Medhi, Manager Technical Section au National Heritage Fund, confirme qu’un rapport sur les mesures de précaution à prendre a déjà été envoyé à l’administration de Rodrigues. «Nous avons, entre autres, recommandé de procéder à une documentation du site ainsi qu’un bon mapping. Il faut par la suite faire des tranchées et c’est à partir de là que les fouilles pourront être réalisées », soutient-elle. Selon cette dernière, de tels travaux peuvent être encourus par les archéologues du National Heritage Fund. « Il n’est pas nécessaire de solliciter l’aide étrangère », ajoute-t-elle.

En ce qu’il s’agit du contenu du coffre, Kaviraj Sukon, président du Mauritius Museum Council, explique que tout objet qui pourrait être découvert « comme une boussole, une loupe, une carte, entre autres,  doit, selon la loi, être confié au Mauritius Museum Council. Les lingots d’or ou diamants qui pourraient être retrouvés reviennent au gouvernement », dit-il.

Ce que dit la loi

Sir Anerood a été on ne peut plus clair concernant la propriété du contenu du coffre. « La loi doit être respectée », a-t-il dit dimanche au Centre Nelson Mandela. L’article 716 du Code civil se lit comme suit : « La propriété d’un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds : si le trésor est trouvé dans le fonds d’autrui, il appartient pour moitié à celui qui l’a découvert et pour l’autre moitié au propriétaire du fonds. Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété et qui est découverte par le pur effet du hasard ». Toutefois, le bras de fer entre Maurice et Rodrigues est bien entamé, car les autorités rodriguaises réclament une plus grande partie du butin.

Le mystère des randonneurs

Après avoir juré un affidavit afin de faire savoir qu’ils ont été les premiers à découvrir ce coffre, les deux randonneurs jouent la carte de la discrétion la plus totale. Approchés par Radio Plus à Rodrigues, ces derniers n’ont pas voulu être enregistrés ni pris en photo. Selon nos recoupements d’information, ils sont toujours à Rodrigues. Ils tiennent au coffre.

 

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