Robin Sharma: «Être un leader, c’est être honnête»

C’est un lève-tôt. À six heures du matin…, il est prêt, bourré d’énergie. Il est confiant et a la conviction de réaliser de grandes choses. Lui, c’est le leader des temps modernes. Le gourou du leadership a dressé son profil, ses habitudes et son état d’esprit. « Vous devez faire preuve de leadership, même si vous n’avez pas le titre en question », lance Robin Sharma, lors d’une conférence sur le thème Leadership 2.0 - Redefining Leadership, organisée par la Whitefield Business School, le mercredi 13 juillet, au Trianon Convention Centre. « Être un leader ne se mesure pas par un titre. Le succès n’est pas défini par les critères que suggère la société, que ce soit argent, grandeur du titre, réputation et fortune. » [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21731","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-36051","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"809","alt":"Robin Sharma"}}]]Le ton est donné. Quatre heures durant, exemples à l’appui, Robin Sharma a expliqué au millier de participants, dont le Premier ministre adjoint Xavier-Luc Duval, les changements qu’on devrait apporter en soi pour toujours être au sommet de son art. C’est un art auquel l’individu aura consacré au moins 10 000 heures ou 10 ans à apprendre, à se parfaire et avant de se dévoiler au monde. Tout est une question de discipline et de pratique, développer un mental d’acier, transformer les craintes et douleurs en énergie positive, chercher ce talent en soi, respecter les autres pour qu’on soit respecté en retour, miser sur la qualité et en être obsédé. On fera alors partie de ces 5 % de leaders, acclamés de par le monde. Le leader se différencie d’une personne qui dit être victime. Sinon, on reste dans son coin, à se plaindre, à blâmer les autres pour nos échecs.

Concentration maximale

Pourquoi passer 10 heures au bureau, alors que le travail peut-être accompli en trois ? La faute, dit Robin Sharma, revient au fait d’être distrait par le téléphone, les postes qui défilent sur Facebook et Instagram, et surveiller le nombre de ‘’J’aime’’. Donc, il faut rester concentré sur nos responsabilités, nos tâches. Et de dire plus loin, lors de la conférence : « Learn how to build tight bubbles of total focus ». En ce faisant, le cerveau entre un nouvel état. Ce faisant, on se découvre. « Vous n’avez besoin que d’une idée pour changer votre industrie. »

Réveil à 5 heures

La formule de Robin Sharma pour se lancer dans le monde du travail et des affaires repose sur une préparation du corps et de l’esprit. Ce très tôt le matin, dans la discipline. Le terme utilisé est 20/20/20. Après le réveil, il s’agit de pratiquer 20 minutes de sport ou d’activités physiques intenses. Ainsi, le cerveau secrète des enzymes qui permettent de réparer les cellules endommagées par le stress, et qui procure un sentiment de joie et de bien-être. Lors des 20 prochaines minutes, on fait de la méditation. On réfléchit sur la ou les valeurs auxquelles on tient le plus. Et les 20 dernières minutes sont consacrées à la lecture, l’apprentissage. En début de conférence, il l’a fait ressortir : « Education is the game changer ».

L’équipe, tout bousculer

Le leader, avec ou sans titre, n’est pas là pour se faire aimer. Son travail consiste à mettre ce monde au défi, pousser les membres à donner le meilleur d’eux-mêmes. « Être un leader, c’est être honnête ». Il ne faut pas oublier la formation pointue de l’équipe, du personnel en général. Qui plus est, il faut prendre le temps nécessaire pour faire le point sur une journée, un événement. Par exemple, si dans un jour particulier, les ventes sont excellentes. Il s’agit alors de décortiquer cette journée, analyser cette réussite et utiliser les mêmes ingrédients pour essayer de refaire le coup.

66 jours pour développer les bonnes habitudes

« All change is hard at first, messy in the middle and so gorgeous at the end ». Robin Sharma a utilisé cette formule pour expliquer la difficulté que rencontre toute personne déterminée à adopter les bonnes pratiques. Et ces habitudes nouvelles prennent 66 jours pour faire partie intégrante de la vie au quotidien. Les 20 premiers jours, la personne doit chercher la volonté pour commencer. On y parvient en faisant preuve de cran et d’acharnement. Lors des 20 prochains jours, la personne nage en pleine confusion. Ces habitudes qu’elle incorpore à sa vie pour être un leader de classe mondiale, sont-elles nécessaires ? On a tendance à revenir à l’ancienne mode. Tout devient ensuite plus facile, automatique même. « It becomes easier to do the new skill than not to do the new skill… »

L’arrogance, clé de la déchéance

« Success breeds arrogance ». « Arrogance destroys a great company ». Tel un leitmotiv, le mot arrogance est revenu à multiples reprises dans les propos de Robin Sharma. L’arrogance, selon lui, a entraîné la chute de grands empires. Car les puissants ont cessé d’être à l’écoute de la population. Idem pour l’entreprise ou la personne qui se réjouit de son statut, de sa réputation, de sa réussite. « Le moment où vous dites que vous êtes un professionnel et non pas un amateur, vous allez vous faire bouffer au déjeuner », a-t-il dit. Être humble. C’est le prix à payer pour devenir une icône.