D’un côté, il y a les Perrine. De l’autre, les Caroopen. Ces deux clans s’affrontent depuis pas mal de temps. La rixe du dimanche 21 janvier vient s’ajouter à celles qui ont eu lieu dans le quartier ces dernières années. Chacun y va de sa version, mais tous affirment ne pas être des trafiquants de drogue. À l’instar des frères Perrine, qui estiment avoir été injustement arrêtés.
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Résidence-Barkly a été le théâtre de vives tensions le dimanche 21 janvier. Deux bandes d’individus armés de sabres, de katanas et de harpons se sont livrés à un règlement de comptes sanglant. Si, pour la police, cette bagarre est liée au trafic de drogue, les protagonistes donnent, eux, une autre version. Cet incident marquerait, en fait, le second acte d’une rixe qui a éclaté entre les deux camps en octobre 2017 et lors de laquelle un mineur de 16 ans avait été agressé. Il y avait eu des coups de sabre, entre autres armes utilisées.
Pour ce qui est de l’affrontement de dimanche dernier, chacun y va de sa version. Les trois frères Perrine et l’un de leurs proches, qui a, lui aussi, été interpellé, crient à l’injustice : « Nous avons été injustement arrêtés et traités de trafiquants. » De son côté, Eric Caroopen, qui a eu une profonde entaille à l’abdomen, affirme ne faire partie d’aucun réseau mafieux.
Afin de mieux comprendre l’affaire, il faut remonter à la journée de dimanche dernier. « Il n’avait rien fait. Il marchait tranquillement vers 7 h 30 quand une voiture lui a foncé dessus », explique la belle-sœur d’Herold Perrine.
Les proches du jeune homme avancent que c’est Eric Caroopen qui était au volant. « Il a foncé sur lui à trois reprises avec la voiture. Mon beau-frère s’est retrouvé au sol. Un neveu est intervenu pour lui porter secours, mais le véhicule lui a foncé dessus également, endommageant, dans la foulée, un mur en béton », relate la jeune femme.
Grièvement blessé, Herold Perrine a été conduit au poste de police de Barkly avant d’être transporté à l’hôpital. Entre-temps, le neveu, qui lui était venu en aide, a alerté d’autres membres de la famille. Un groupe s’est déplacé jusqu’au poste de police pour porter plainte. Eric Caroopen s’y trouvait aussi en compagnie de ses proches.
Au bout d’un moment, Eric Caroopen est sorti. « Une fois dehors, il a retiré un sabre et nous a menacés. Mon beau-frère s’est lancé à ses trousses. Eric est alors tombé. Il s’est blessé lui-même avec le sabre. Nous n’avons rien fait. Nous sommes des gens simples, pas des trafiquants de drogue », indique la belle-sœur de Herold Perrine.
Une vive altercation a éclaté entre les deux clans. La police de Barkly a eu fort à faire pour calmer les esprits, mais la foule a pu être dispersée. Blessé à l’abdomen, Eric Caroopen a été transporté à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis. Herold Perrine, qui a subi une fracture au pied, s’est, quant à lui, rendu à l’hôpital de Candos pour se faire plâtrer. Il a ensuite pu regagner son domicile.
Dans sa version, Eric Caroopen raconte qu’il n’a rien fait non plus : « Je marchais dans la localité quand j’ai vu un attroupement. Il y avait une voiture. Monn al get kot zardin. Enn sel kout monn gagn enn kout sab dan mo lerin. Lerla monn trouv kat dimoun fons lor mwa. Monn rod galoupe me mo enn kote lipie pa bon. Monn tombe lerla zot inn donn mwa kout sab. Ce sont eux qui ont des problèmes de drogue. Moi, je ne suis pas un trafiquant. » Il a été transféré dans une clinique privée afin de subir une intervention chirurgicale.
Une cité au bord de l’embrasement
Ce n’est pas la première fois que le quartier vit ce type de situation. Le moindre accrochage s’y termine par un rassemblement, donnant lieu à de violentes échauffourées entre gens du quartier. Sabre, arbalète, katana… Toute une artillerie est utilisée pour intimider son adversaire. Sans compter les coups de feu. Le 30 décembre 2008 et le 1er janvier 2009, des affrontements entre les Caroopen et les Jolicoeur avaient tenu le pays en haleine. Des pierres et des sabres avaient été utilisés. Il y avait aussi eu une forte mobilisation policière et une dizaine d’arrestations. Pour les habitants qui assistent à ces scènes de violence, cette situation n’a que trop duré. Ils sont comme pris entre deux feux, comme des otages de ces règlements de comptes. « J’ai peur pour ma famille. Ces gens sont violents. Ils peuvent à n’importe quel moment faire du mal aux habitants. C’en est trop ! » lâche une résidente.
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