Faits Divers

Rixe sanglante entre videurs et jeunes à Grand-Baie - Une victime : «Bannla ti pe tape pou touye»

yannick Yannick L. agressé avec une hache et menacé avec une arme à feu.

C’est une scène d’une violence extrême qui s’est jouée dimanche aux petites heures, à Grand-Baie. Deux jeunes ont été pris à partie par un groupe de vigiles en face d’une boîte de nuit.

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Armés de haches et de sabres, ces gros bras ont agressé deux amis venus fêter l’anniversaire d’un des leurs. Adrian J., 26 ans, a été grièvement blessé. Il est admis à l’hôpital. Pour l’heure, la raison derrière cette rixe sanglante demeure floue. À lundi soir, aucune arrestation n’est intervenue.

Des videurs qui agressent des jeunes à la sortie d’une discothèque, ce n’est pas nouveau, sauf que cette fois, le pire aurait pu se produire. Yannick L. explique que ce soir-là, avec plusieurs amis issus de Plaisance, Rose-Hill, ils se sont rendus dans une discothèque à Grand-Baie pour passer un bon moment.

« Un ami fêtait ses 21 ans. Nous sommes venus pour nous amuser », explique-t-il. Il faisait presque jour, dimanche, quand les choses se sont envenimées. « Dès le départ, les membres de la sécurité nous cherchaient des noises. Ils nous avaient interpellés dans la soirée pour nous dire de sortir du carré VIP alors que nous n’étions pas dans cette zone » dit-il. Puis, peu avant l’aube, il y a eu une bagarre. «Je ne sais pas comment ont commencé ces échanges.» Les premiers coups auraient été échangés dans le lieu de la fête avant de se poursuivre à l’extérieur. « San rezon, ler nou ti pe ale, zot koumans agres nou avek tole, lars ek sab », explique Yannick L.

Adian J. a été pourchassé par des videurs alors qu’il tentait de regagner sa voiture. Il a été agressé. « Il a reçu un coup de sabre à la main, mais il a pu se mettre au volant. En conduisant, il a percuté une autre voiture. Les bouncers l’ont alors tiré de la voiture pour le rouer de coups », relate une amie. Le jeune homme a tenté de prendre la fuite à pied, mais n’est pas allé bien loin. Entre-temps, ses amis sont intervenus, mais ils ont aussi été pris à partie par les membres de la sécurité.

La scène s’est déroulée sur le parking, en face de la boîte de nuit. Elle a été filmée. Ceux qui ont assisté à cette rixe sanglante ne cachent pas leur indignation. Sur la vidéo, on entend « Pe fer impe trop.. filme…Hey pa bon. Eta zot pe fer bien dominer… Ayo Bondie » dit une femme. Un membre de la sécurité est monté sur le capot d’une voiture et tente de briser le parebrise à coups de pied. C’est l’agitation, des cris de détresse sont entendus.

Menaces

« On m’a roué de coups, puis traîné » ajoute Yannick L. Le jeune homme a également été ciblé. « Un de mes agresseurs a sorti une arme à feu et m’a lancé : to mor azordi ». Il dit être parvenu à fuir, mais quelques mètres plus loin, il s’est fait rattraper. «  Zot inn tap mwa ek lars lor mo ledo. Monn gagn enn kou lor latet, apre monn tom san konesans », explique Yannick L.

Adrian J., de son côté, a été roué sous les yeux de sa petite amie, toute paniquée. « Il a reçu une quinzaine de coups sur le corps », lâche une amie du jeune homme. Ceux et celles ayant filmé la scène ont été la cible des fauteurs de trouble. La police de Grand-Baie a été alertée. Les policiers se sont rendus sur place. Il y avait au moins sept blessés, dont trois femmes. Deux voitures ont été saccagées.Adrian L., dans un piteux état, a été conduit à l’hôpital SSRN de Pamplemousses où il a été admis. Lundi , il a été transféré.

Yannick L. et les autres victimes ont également reçu des soins. « Inn dir tape pou gagn dimal, me sa banla ti pe tape pou touye » lâche-t-il.

Lundi, plusieurs témoins sont venus de l’avant pour plus d’éclaircissements. Plusieurs unités de police de la Northern Division travaillent sur cette affaire afin de mettre la main sur les agresseurs. L’enquête est placée sous la supervision de l’ACP Dawoonarain.

L’épouse du Propriétaire de la boîte de nuit : «La direction n’a donné aucune instruction pour agir ainsi»

L’épouse du propriétaire de la boîte de nuit explique que son époux a été agressé par un des jeunes ce matin-là. « À aucun moment, la direction n’a donné d’instruction pour agir de la sorte. En voyant la bagarre, mon époux leur a dit de rentrer chez eux et l’instant d’après, il a reçu un coup de parpaing à la tête. Je l’ai emmené à l’hôpital. Puis, nous avons vu la vidéo en circulation.  Elle n’est pas dans son intégralité », dit-elle.

 

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