Rivière-du-Rempart : huit ans plus tard, les priorités rurales n’ont guère changé

Calme plat. Réelle effervescence de campagne. Et l’attente d’un système nouveau pour le décompte des voix. Dans un district ayant un fort héritage politique, où s’alignent deux grands villages du pays et une destination balnéaire, l’électeur a donné priorité à ses activités familiales et obligations dominicales avant de se rendre au bureau de vote…comme il y a huit ans.

Ne nous fions pas au flot de véhicules pour jauger l’intérêt électoral du citoyen. Trafic dense ne signifie pas rush sur les centres de vote. Et une artère principale quasi-déserte ne se résume point à l’ignorance de l’évènement du jour. A cet effet, prenons la direction de Cottage, village de 3,510 électeurs…

15h10. L’activité sur la route principale reflète un dimanche tout à fait normal. Les volets des commerces sont tirés. Une poignée de mince attroupements, çà et là. Empruntons une route sinueuse sur la gauche. Après un kilomètre, on arrive à une croisée où la campagne électorale est des plus vivantes. Deux partis se cotoient dans un tintamarre de tubes mauriciens. Les agents se bousculent sous le regard critique des badauds en bordure de route.

Dans ce village où Prembhoodas Ellayah président sortant du conseil de district de Rivière du Rempart cherche un sixième mandat de conseiller, le taux de participant est de quelque 57% au pointage de 15 heures. Ici, a-t-il souligné, les habitants votent en grand nombre. Car 200 mètres en amont au Cottage Government School, les agents effectuent un forcing de la dernière heure auprès de ceux qui n’ont pas encore voté, que ce soit du côté du parti au symbole de Cheval ou celui du Parasol.

Des clameurs à Goodlands - deuxième plus grand village du pays avec un bassin de 16,287 électeurs – il y en a eu point. Que ce soit à l’école de S.K. Kanhye ou l’établissement de D. Hurry, à l’exception de quelques klaxons de véhicules coincés dans les ruelles étroites, les gens ne semblent guère pressés comme en témoignent un taux de 35,2% et de 31% respectivement.

« Généralement, les électeurs mauriciens ont l’habitude de voter massivement dans l’après-midi », a dit Medaven Armoogum, Returning Officer pour le village de Goodlands. « Je pense qu’on pourra dépasser la barre des 40% sur la présente tendance. »

Au final, à 16 heures, ce sont 46% des électeurs (7,488) qui ont répondu à l’appel des urnes.

Si le calme a prévalu sur l’ensemble du district, à Rivière du Rempart, la commission électorale a été rappelée en renfort pour résoudre une situation unique. Sur le bulletin de vote, il y a eu une inversion dans les noms des candidats Iswarlall Hurreechurn et Vishaan Hurnauth. En ordre alphabétique, le premier arrive en 32e position et le second à la 33e. L’erreur a été décelée après que 200 votants s’y sont présentés dans les centres de vote. Face à la presse, Irfan Rahman a annoncé l’ouverture d’une enquête et les principaux protagonistes se sont dits satisfaits des explications.

De notre premier arrêt qu’a été le village de Grand-Baie où le taux de votes après la première heure n’a été de 2,4%, de sa plage publique accueillant ses premiers visiteurs, d’un détour par The Vale sous le ciel bleu, les centres de Petit Raffray, nous arrivons à Mapou. Certes, c’est le plus petit village en terme de votants, mais le premier en nombre d’électeurs actifs avec une participation de 66,42%.

Afin d’accéder à l’enceinte de la Mapou Government School, après la fermeture du centre, la permission du Returning Officer est nécessaire. Précaution d’usage car l’équipe se prépare pour le décompte des voix et la proclamation des résultats le même jour. Si ce processus, reposant sur la participation de tous les partenaires, est une réussite, il sera introduit lors des prochaines élections, un changement majeur…