À Rivière-des-Anguilles - Lutchmeenaraidoo: «Le Cabinet dans sa majorité m’a soutenu»

Vishnu Lutchmeenaraidoo a commenté à Rivière-des-Anguilles, mercredi après-midi, la décision du Directeur des poursuites publiques de ne pas porter de charges provisoires contre lui dans l’affaire d’emprunt en euros. Dans l’air frisquet de ce début de soirée, à Rivière-des-Anguilles, Vishnu Lutchmeenaraidoo respirait la bonne humeur. Cela se voyait dans les blagues qu’il échangeait avec Ivan Collendavelloo, Anwar Husnoo, Zouberr Joomaye, Maneesh Gobin, Bashir Jahangeer, mais, surtout, son leader Pravind Jugnauth. Ils étaient tous été invités par le conseil de village pour la pose de la première pierre du nouveau Village Hall. Les discours de Vishnu Lutchmeenaraidoo, d’Ivan Collendavelloo et de Pravind Jugnauth ont tous fait référence à la décision du Directeur des poursuites publiques (DPP) de ne pas donner suite à l’enquête de l’Icac sur l’ex-ministre des Finances.

« Mo pa gard dan leker »

Le langage du nouveau ministre des Affaires étrangères était plutôt triomphaliste sur l’estrade. « Zot o kouran ki DPP inn fou deor sarz ki ti ena kont mwa », a-t-il déclaré à l’assistance, avant d’adresser un mot de remerciement à Suzanne, son épouse, puis à Pravind et Kobita Jugnauth « pour leur soutien indéfectible » durant cette épreuve. « San sa, mo pa ti pou kapav tini sa presion-la », reconnaît l’ancien ministre des Finances. Le Cabinet, « dans son immense majorité », selon lui, l’a également soutenu. Le discours d’Ivan Collendavelloo était plus vindicatif dans le ton. S’il s’est dit heureux de la décision du DPP concernant son vieux compagnon d’armes Vishnu Lutchmeenaraidoo, le leader du Mouvman Liberater a déclaré : « Ena de trwa latet fele, pa neseserma dan lopozision ki pe fer travay sali dimounn. » Selon lui, après Vishnu Lutchmeenaraidoo, on voudrait lui réserver le même traitement. « Me mwa mo pa bon kouma Vishnu ! Mwa mo pou tir manze kot bizin tir manze ! » a prévenu le vice-Premier ministre et ministre des Services publics. À la fin de l’événement, interrogé par la presse quant à sa capacité à travailler avec Roshi Bhadain, qu’il a accusé d’être « la source de tous ses maux », Vishnu Lutchmeenaraidoo a voulu se montrer philosophe : « Mo pa gard dan leker. Sur le chemin spirituel sur lequel je me trouve, il y a l’amour et non la haine. » Ce qui ne l’a pas empêché de rappeler que les accusations portées contre sa personne lui avaient causé « beaucoup de tort, beaucoup de mal surtout ». Mais, assure-t-il, il est temps de regarder vers l’avenir et de jouer son rôle de « personnage transitaire ».