Le talent du mehendi artist Ritesh Gajadar est apprécié par des mariées de plusieurs nationalités en Australie. Cet ingénieur mauricien a choisi d’appliquer le mehendi à l’âge de 8 ans. Aujourd’hui, il a développé sa propre marque de henné qui sera bientôt disponible à Maurice.
Publicité
Ritesh Gajadar, 30 ans, est parmi les rares hommes mauriciens à appliquer du henné. Il se spécialise dans le mehendi pour les mariées à Melbourne en Australie. Sa technique de prédilection est « heritage indian », soit des motifs inspirés des facettes du Rajasthan. Son calendrier pour 2023 est déjà rempli. L’ingénieur s’adonne à sa passion après les heures du bureau et pendant le week-end.
Il a lui-même appliqué le mehendi sur les mains de son épouse pour leur mariage en 2021. Outre les Mauriciennes, différentes nationalités font appel à lui, notamment des Indiennes, des Éthiopiennes, des Kényanes, des Pakistanaises et des Afghanes.
« Il est souvent difficile pour un homme d’exprimer sa créativité par le biais du henné », explique-t-il. Cependant, cela ne l’a pas découragé de continuer à persévérer dans ce domaine. « Le henné tient une place importante dans certaines cultures. Le mehendi est un ornement privilégié lors des mariages, de l’Eid-Ul-Fitr ou autre célébration », indique cet originaire de Quatre-Bornes.
Il observe que 20 ans de cela, l’appellation de mehendi ou henna artist était quasiment inexistante. Les femmes souhaitant avoir leurs mains ornées de mehendi faisaient appel à une connaissance ou une cousine qui maîtrisait cet art. « Cependant, ma maman n’a pas eu cette opportunité. Elle a deux fils. Donc, elle appliquait elle-même le henné pour assister aux mariages. Cela m’a touché et m’a encouragé à découvrir cet art à 8 ans », se souvient ce créatif dans l’âme.
Victoria Market
Il a économisé son argent de poche et a acheté un cornet de mehendi. En rentrant à la maison, il s’est installé dans les toilettes et a élaboré des motifs sur ses jambes. « Mes shorts couvraient mes jambes. La pratique me permettait de perfectionner mon art et de renforcer ma confiance en moi. Cela a duré une année», confie-t-il. Un jour, il a proposé à sa maman de mettre du mehendi sur ses mains. « Elle a accepté en pensant que j’allais dessiner des carrés ou des triangles », se remémore Ritesh Gajadar. Le résultat était tout autre. Sa maman a reçu des compliments. Ses proches ont commencé à le solliciter pour son talent. À 14 ans, il a appliqué du henné sur les mains et les pieds d’une mariée.
En parallèle, cet ancien étudiant du John Kennedy College a obtenu de brillants résultants au Higher School Certificate et a reçu une réponse favorable de quatre universités. Il a opté pour l’Australie pour étudier le génie électrique et électronique à l’université Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT).
En 2014, il a installé une échoppe au Victoria Market et a enregistré son entreprise « Ritesh Mehendi ». En 2017, il a complété ses cinq ans d’études et il a trouvé un emploi. Il a fallu trouver un équilibre entre l’échoppe et sa profession. « En 2018, j’ai développé ma marque en accentuant sa visibilité sur les réseaux sociaux », dit-il.
Aujourd’hui, il utilise TikTok comme plateforme de sensibilisation sur le produit naturel. L’ingénieur a ainsi eu l’idée de faire cultiver des feuilles de henné à Rajasthan, en Inde, et de les utiliser pour fabriquer de la poudre. Il prévoit de lancer sa marque de henné à Maurice en août prochain.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !