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Rita Venkatasawmy : «Le mariage précoce est un frein à l’éducation des filles»

Fazila Jeewa-Daureeawoo La vice-Premier ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo demande aux parents d’assumer leurs responsabilités envers leurs enfants.

L’Ombudsperson pour les enfants a rendu public son rapport de 2017-2018 jeudi. Rita Venkatasawmy insiste pour qu’il y ait une meilleure considération pour les enfants.

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L’importance de l’éducation dans la vie d’un enfant. C’est l’un des thèmes mis en exergue dans le rapport de l’Ombudsperson pour les enfants. Rita Venkatasawmy a pointé du doigt le mariage précoce, les grossesses précoces qui mettent un frein à la scolarisation des filles. Elle a rappelé que l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. 

Le 11 octobre ayant été décrété Journée internationale de la fille par les Nations unies, Rita Venkatasawmy a insisté : « Le mariage précoce est une barrière pour l’éducation des filles. L’éducation est aussi importante pour une fille que pour un garçon.» La défenseure des droits de l’enfant espère que l’âge du mariage ne redescende pas sous les 18 ans. Rita Venkatasawmy ajoute qu’il est aussi grand temps d’introduire l’éducation sexuelle en classe. 

Devant une salle comble au Rajiv Gandhi Science Centre de Bell-Village jeudi, elle a précisé que pour compléter un rapport de 466 pages, le travail ne se fait pas en compétition, mais en collaboration avec tout le monde pour promouvoir les droits de l’enfant. « La promotion des droits de l’enfant se fait sur le terrain et non derrière un bureau. »

Le créole à l’école 

Évoquant l’utilisation de la langue créole à l’école, l’Ombudsperson pour les enfants soutient, comme souligné par le comité des experts des Nations unies, que l’utilisation de la langue maternelle est essentielle. « Il est important de savoir sur quoi nous évaluons l’enfant, la connaissance ou la langue? Je recommande donc qu’on réfléchisse sur l’utilisation de la langue créole. Est-ce qu’il ne faudrait pas évaluer les connaissances des enfants dans la langue créole, qui est leur langue maternelle ? », s’interroge-t-elle. 

Childrens’ Bill 

En effectuant un travail de recherche sur les lois existantes pour l’enfant mauricien, l’Ombudsperson pour les enfants dit être la première étonnée en découvrant la série de législations. « Les lois sont éparpillées. Nous militons pour un ‘consolidated and comprehensive Childrens’ Bill. Nous voulons que les lois soient amendées de la bonne façon et non bout par bout... »

Fazila Jeewa-Daureeawoo, vice-Premier ministre et ministre de l’Égalité des genres, souhaite que le Children’s Bill soit présenté au Parlement d’ici début de l’année prochaine. Elle a également évoqué la dégradation des valeurs à l’île Maurice. « Si nous voulons une société juste, nous devons attaquer le problème à la racine. Il est de la responsabilité de tous d’inculquer les valeurs chez les jeunes… » 

S’adressant aux parents, Fazila Jeewa-Daureeawoo leur demande d’assumer leurs responsabilités. « Il faut faire l’effort de favoriser le dialogue à la maison. En tant que parents, nous devons assumer nos responsabilités. Nous ne pouvons pas dire que cela revient à l’école. Nous comptons sur tout le monde pour jeter un coup d’œil sur les enfants. Il faut réfléchir ensemble pour améliorer la qualité de vie de nos enfants. »

Amiante 

Un chapitre  du rapport 2017-2018 évoque les conditions des enfants vivant dans des maisons contenant de l’amiante. Rita Venkatasamy dit avoir reçu plusieurs plaintes de personnes vivant dans des maisons de ce type le 30 novembre 2017. Ces dernières ont expliqué les conditions de santé auxquelles elles doivent faire face et le danger que cela représente pour leurs enfants. Dans ses recommandations, l’Ombudsperson pour les enfants demande à l’État de se pencher sur le sujet, parce que la situation affecte la vie des enfants. 

Abus sexuels

Les cas d’abus sexuels commis sur des enfants occupent aussi une place importante dans le rapport. Rita Venkatasawmy insiste sur la nécessité de mettre en place un plan de réhabilitation pour les enfants.  « La réhabilitation doit être individualisée, Quand un enfant est victime d’abus sexuel, il importe qu’il bénéficie d’une thérapie intensive. Lorsque le cas est rapporté, il faut aussi que l’enfant puisse témoigner sans crainte dans un lieu sécurisée, «a child friendly space… »

Année Cas d’enfants victimes d’abus sexuel
2015 6035
2016 5904
2017 5104
2018 (Jan- avril) 1789

 

 

 

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