Interview

Richard Robert, directeur général de Mautourco: «Le secteur informel néglige l’aspect sécurité»

Richard Robert, directeur général de Mautourco
Soixante ans d’existence en dit long sur la résilience d’une entreprise.  Richard Robert explique les raisons derrière cette continuité. Il évoque les manquements du secteur informel quant à la sécurité. Comment expliquez-vous la résilience de la compagnie sur autant d’années d’activité ? Contre vents et marées, nous sommes toujours présents. Nous avons eu des hauts et des bas. La force de Mautourco réside en ses actionnaires. Depuis plus de 50 ans, nous étions à 100% sous le contrôle du groupe Rogers, et en 2010, le groupe NMH a acquis 51% des actifs de la compagnie. Avec deux groupes aussi solides que Rogers et NMH, notre situation est encore plus consolidée. C’est également grâce au soutien et à la collaboration de nos partenaires étrangers. Les tour-opérateurs ont toujours été avec nous ; certains ont même grandi pour devenir des spécialistes dans leurs créneaux respectifs. Dernier point, mais non des moindres ;  notre personnel qui fournit un travail assidu et un service de qualité. Avec 60 ans d’activités à notre actif, beaucoup de nos employés ont une grande expérience et inspirent confiance à nos clients. C’est pourquoi nous pensons légitimement aujourd’hui que nous sommes la référence pour le secteur réceptif. Quelle est la pertinence d’un ‘rebranding’ puisque vous êtes déjà une référence ? Après autant d’années sur le marché, et avec plus de 120 000 clients, nous avons voulu faire une réflexion sur l’avenir et assurer la pérennité de nos activités. Nous avons aussi voulu que notre personnel, un effectif de 280 personnes, se cristallise autour des valeurs de la compagnie qui repose sur l’esprit familial. Malgré nos 60 ans, nous avons voulu donner un coup de neuf à notre logo. Quelles sont les perspectives pour Mautourco ? Nous nous orientons définitivement  sur une diversification du marché tout en consolidant nos acquis sur nos marchés européens. On se tourne davantage vers le marché asiatique, indien, entre autres. Nous arrivons à offrir un service personnalisé tout en assurant du volume. Nous continuerons à nous spécialiser avec des offres telles que le golf, les noces, la pêche sportive, entre autres. Il faut corriger une mauvaise perception sur le secteur réceptif. Le métier de réceptif est souvent perçu comme un transporteur. On s’occupe du client dès qu’il a fait sa réservation chez lui. On le conseille déjà à travers son agence, on l’accueille, on le transporte, on le fait visiter le pays selon ses attentes. Nous sommes là pour répondre au moindre un souci. On est en fait le représentant du tour-opérateur étranger, assurant la continuité du service à Maurice. La reprise du secteur est bien amorcée cette année… Effectivement, tous les signaux sont au vert. Il n’y a pratiquement plus de chambres disponibles. Le nombre de compagnies aériennes a augmenté considérablement. C’est mieux pour tout le monde. Le ministre de tutelle a récemment demandé aux opérateurs de redoubler la vigilance sur la question de la sécurité… Le tourisme est une industrie très fragile où tout peut basculer, à n’importe quel moment. Mais je pense qu’à Maurice, nous avons une concurrence loyale où toutes les enseignes respectent les normes de sécurité. Il existe malheureusement une concurrence déloyale avec le secteur informel où la priorité n’est pas forcément accordée à la sécurité. Chez Mautourco, on a mis en place tout un encadrement pour assurer et renforcer une sécurité balisée. Nous avons une équipe dédiée qui s’assure que nos clients aillent chez des partenaires qui adoptent des normes de sécurité. Il y a encore des gens qui se prétendent du secteur réceptif et offrent des produits non balisés. Il faut règlementer ce secteur, afin d’assurer davantage de sécurité aux visiteurs à Maurice. Alors que nous nous efforçons de respecter les normes afin d’assurer la sécurité des clients, le secteur informel ne se hisse pas au même niveau.
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