Reza Uteem, ministre du Travail, a présenté le Special Allowance Bill à l’Assemblée nationale le mardi 17 décembre 2024. Ce projet de loi porte sur le versement du 14ᵉ mois aux employés percevant un salaire de base allant jusqu’à Rs 50 000. Il a dressé un tableau sombre de l’économie : « Nous avons hérité d’une bombe économique et non d’un boom économique. »
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Le ministre a exposé les défis auxquels le pays est confronté : une dépréciation de 45 % de la roupie en dix ans face au dollar américain, ainsi qu’une dette publique atteignant 83,4 % du Produit intérieur brut, au-delà du seuil légal de 80 %. Selon lui, tout cela illustre la mauvaise gestion passée : « Ils ont plus que doublé notre dette en dix ans. »
Reza Uteem a également critiqué la Contribution sociale générale (CSG). Selon lui, cette mesure représente un fardeau supplémentaire pour l’État. Pour l’année 2024-2025, le gouvernement doit collecter Rs 12,9 milliards via la CSG, alors que les dépenses liées à cette contribution atteindront Rs 21,8 milliards.
Il a défendu le bonus du 14e mois comme une mesure nécessaire pour atténuer les effets de la hausse du coût de la vie. « Il nous fallait, en tant que Caring Government, venir en aide à la population », a-t-il affirmé. Ce bonus, accompagné d’une compensation salariale de Rs 610 pour les salaires inférieurs à Rs 50 000 et d’une réduction de Rs 5 par litre de carburant, s’inscrit dans un « package » d’aides globales d’un coût supérieur à Rs 5 milliards.
Un mécanisme via la Mauritius Revenue Authority a été instauré à l’intention des Petites et moyennes entreprises et des sociétés d’exportation éligibles pour qu’elles réclament les sommes avancées. En cas de non-respect de la loi, une amende de Rs 5 000 par employé est prévue. La loi permet également d’étaler les paiements en deux ou quatre tranches, sous réserve d’un accord entre employeurs et employés.
« On aurait voulu faire plus, mais nos mains sont attachées par la situation désastreuse de notre économie », a déclaré Reza Uteem. Il a lancé un appel solennel aux entreprises capables de faire un effort supplémentaire : « Nous faisons appel aux entreprises qui le peuvent de payer le bonus aussi aux employés qui touchent plus de Rs 50 000. »
Cependant, il a mis en garde contre les risques d’une dégradation de la notation économique de Maurice au statut « junk » par Moody’s, qui surveille le pays de près. Cela pourrait, a-t-il prévenu, entraîner une hausse des taux d’intérêt et freiner les investissements.
Malgré les défis, Reza Uteem s’est montré optimiste, promettant de « couper le gaspillage des fonds publics » et d’instaurer une discipline fiscale. « Ce n’est que le début », a-t-il conclu, tout en soulignant les limites imposées par l’état actuel de l’économie.
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