L’Agricultural Marketing Board (AMB) a été choisi comme seul importateur de la pomme de terre et de l’oignon depuis le tout premier confinement en raison des abus. Mais à présent, avec l’augmentation du fret, la situation est devenue financièrement difficile.
C’est ce que nous a déclaré le service de communication du ministère de l’Agro-industrie au sujet de la révision du prix de la pomme de terre et de l’oignon. Ces deux commodités, qui sont très utilisés à Maurice, se vendaient à Rs 40 le kilo et le prix passera à Rs 50 le kilo dans les prochains jours.
Le ministère de l’Agro-industrie tient, par ailleurs, à faire ressortir que l’AMB est devenu le choix logique du gouvernement pour être le seul importateur, après les pratiques abusives de certains commerçants lors du tout premier confinement lié à la pandémie de Covid-19. « Certains commerçants ont été surpris en train de vendre la pomme de terre à Rs 100. Ce qui était inconcevable », soutient cette source autorisée au ministère.
Il incombe à présent au conseil d’administration de l’AMB de se réunir et d’avaliser l’augmentation annoncée par le Conseil des ministres, le vendredi 25 mars.
Selon le directeur de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), Suttyhudeo Tengur, l’imposition d’une telle hausse, dans un contexte où les consommateurs sont quotidiennement appelés à faire des sacrifices, se révèle être un gros coup de massue.
Selon Suttyhudeo Tengur, il s’agit d’une mesure qui affecte surtout ceux qui sont au plus bas de l’échelle. « Je pense que, dans un moment pareil où le consommateur souffre déjà, le gouvernement aurait dû maintenir l’ancien prix, quitte à introduire un subside », fait ressortir Suttyhudeo Tengur. Il ne manque pas de mettre en exergue le fait que la pomme de terre est un aliment de consommation largement utilisé dans tous les foyers mauriciens, mais essentiellement dans les familles « qui sont les plus exposées à la pauvreté ».
Le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), Jayen Chellum, abonde dans le même sens. Il s’agit, selon lui, d’une augmentation de 25 % qui va surtout affecter ceux qui sont au plus bas de l’échelle. L’augmentation du prix du fret « n’est nullement une raison pour passer une telle hausse au consommateur ». « Les autorités sont au courant de l’importance de cet aliment chez les plus vulnérables et auraient ainsi pu introduire un subside », déclare-t-il.
Jayen Chellum pointe aussi le gouvernement du doigt pour « son incapacité à faire de la sécurité alimentaire une réalité ». « L’autosuffisance alimentaire est devenu un discours creux au fil des années sous différents gouvernements », dit-il.
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