Revers de Navin Ramgoolam au Privy Council  vendredi : quelles implications politiques pour le challenger de Pravind Jugnauth?

À peine une semaine après la concrétisation de l'alliance entre le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), celle-ci fait face à son tout premier test.

Un coup sérieux porté contre Navin Ramgoolam et son parti. Sa crédibilité ainsi que ses prétentions de devenir futur Premier ministre ont été sérieusement entachées. C’est l’avis partagé par Faizal Jeerooburkhan, observateur politique et membre du groupe de réflexion, Think Mauritius. Cela, suite au revers essuyé par l’ancien Premier ministre devant le Privy Council, qui a refusé d’entendre son appel. Navin Ramgoolam voulait en effet contester un verdict de la Cour Suprême en date du 30 août 2022. En l’occurrence, un nouveau procès contre le leader des rouges devant la Financial Crimes Division dans l’affaire des coffres-forts.

Faizal Jeerooburkhan avance ainsi que le chef de file de l'alliance Parti travailliste (PTr), Mouvement militant mauricien (MMM) et Parti mauricien social-démocrate (PMSD), Navin Ramgoolam, se retrouve extrêmement fragilisé aux yeux de la population et de ses partenaires politiques. « Son insistance à devenir Premier ministre apparaît désormais excessive, ce qui offre aux deux autres membres de l'alliance l'opportunité de profiter de cette situation pour exiger davantage et renforcer leur pouvoir de négociation. Cette situation pourrait remettre en question l'avenir de l'alliance et susciter des changements dans le paysage politique », déclare-t-il.

Même son de cloche du côté du chargé de cours et observateur politique, Abdallah Goolamallee. Selon lui, la nouvelle alliance contractée entre le PTr, le MMM et le PMSD fait face à son tout premier test. « La toute nouvelle alliance politique est confrontée à un moment inopportun, car elle se prépare pour la guerre électorale. Le revers subi par Navin Ramgoolam devant le Conseil privé vient s'ajouter à ses ennuis judiciaires, le ramenant ainsi à de nouvelles poursuites », fait-il part.

Abdallah Goolamallee met aussi en avant le fait qu’il ne s’agit pas d’une alliance d’amour, mais d’une alliance de circonstance. Il fait également ressortir qu’au vu de la lenteur du système judiciaire mauricien, il est fort probable que Navin Ramgoolam soit contraint de faire face à ce procès au moment de la prochaine campagne électorale. « C’est donc avec une épée de Damoclès que Navin Ramgoolam se présente comme challenger de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre », fait-il remarquer.

Au niveau du gouvernement, bien qu’on ne veuille pas faire de commentaires pour l’heure, une source proche de Pravind Jugnauth se demande si le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) va à présent exiger auprès du leader des rouges qu’il demande un "early trial" comme il l’avait fait en 2014, alors qu’il était en alliance avec le Mouvement socialiste militant (MSM). La prise de position de Paul Bérenger avait sérieusement fragilisé le Remake 2000, ajoute cette même source