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Revenu minimum garanti à Rs 18 500 : ces employés dont la vie va changer à partir de janvier 2024

À partir de janvier 2024, une transformation sociale s'amorce avec la révision du revenu minimum garanti à 
Rs18 500 pour certains Mauriciens. Rencontre avec ceux concernés.

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JiovannieJiovanah Brigitte, coordinatrice à C-Care Darné : « L’augmentation servira à financer la formation de mon fils »

Cela fait plus de 15 ans que Jiovanah Brigitte travaille à la clinique C-Care Darné. Elle occupait le poste de Nursing Home Attendant jusqu’à tout récemment, quand elle a été promue au poste de coordinatrice. « Je touche actuellement un salaire de base de Rs 15 300. Avec la compensation salariale et l’allocation de CSG de la Mauritius Revenue Authority, je vais toucher presque Rs 19 000. C’est une hausse conséquente », se réjouit-elle. Cette augmentation salariale, dit-elle, permettra d’investir dans la carrière de son fils qui vient de terminer ses études. « En fait, mon fils envisage de suivre une formation au Mauritius Institute of Training and Development (MITD). Je ne sais pas pour l’instant combien cela va coûter. Mais je compte garder le revenu additionnel pour financer la formation »,
exprime notre interlocutrice. Pour elle, il n’y a pas de meilleur choix que d’investir cette hausse salariale dans l’éducation des enfants.


PoojaPooja Neerput, réceptionniste à La Chartreuse : « En espérant que les prix n’augmentent pas  » 

Pooja Neerput exprime un soupir de soulagement. 
« Cette somme me permettra dans une grande mesure de mieux gérer mon budget. »,
dit-elle. Étant mère célibataire de trois enfants, elle avoue que ce n’est pas facile de joindre les deux bouts avec un salaire de Rs 15 000. « Hormis l’achat de produits alimentaires et les factures mensuelles, je dois également trouver de l’argent pour pouvoir subvenir aux besoins de mes enfants », confie-t-elle. Cependant, elle espère que les prix des denrées ne vont pas augmenter davantage. « Au cas contraire, l’augmentation salariale ne servira à rien », prévient-elle. La réceptionniste indique qu’un sachet de lait en poudre coûte déjà presque Rs 300 actuellement. « Si les prix baissent, la hausse salariale portera ses fruits », appuie-t-elle.


JocelynJocelyn François Scott, cleaner chez Jamrosa : « Je suis maintenant prêt à me marier » 

Âgé de 36 ans, Jocelyn François Scott estime qu’avec un revenu minimum de Rs 18 500, il peut désormais envisager le projet de mariage. 
« Pendant presque 17 ans, j’ai travaillé pour un salaire mensuel de Rs 6 100. Avec le salaire minimum, je touche actuellement un salaire de base de Rs 12 300 sans compter les allocations », affirme-t-il.  

Selon lui, avec la hausse du coût de la vie, c’est difficile de joindre les deux bouts. 
« D’ailleurs, mon salaire actuel ne me permet pas de me marier. Je dois m’assurer que je suis financièrement stable d’abord avant de fonder une famille », avance-t-il. Mais, il pense que maintenant c’est le moment idéal. « Avec un salaire d’au moins Rs 18 500, je peux maintenant faire des économies et me marier », confie-t-il. Cependant, il espère que les prix ne continuent pas d’augmenter. « Au cas contraire, on ne pourrait jamais faire de progrès », conclut-il.


ClaudetteClaudette Gaffoor, cleaner chez Maurifacilities : « Je peux enfin voyager pour la première fois »

 Avec un revenu minimum garanti à Rs 18 500, Claudette Gaffoor peut maintenant envisager de prendre l’avion. « Jusqu’à présent, mon salaire ne me permettait pas de voyager. Mais maintenant, je trouve que c’est possible de réaliser mon rêve », se réjouit Claudette. Cette dernière raconte qu’elle a travaillé pendant des années comme cleaner avec un salaire de base de Rs 1 500 par mois. « Mais avec le salaire minimum, je gagne actuellement Rs 13 500 comme salaire de base et une allocation de Rs 2 000. Avec le revenu minimum garanti, je vais maintenant toucher Rs 18 500 par mois. 

C’est un très grand soulagement », dit-elle. Cette dernière confie qu’elle n’aura plus à se serrer la ceinture à la fin du mois. « Je peux maintenant me permettre de sortir les week-ends en famille. Bien sûr, je dois aussi économiser pour pouvoir partir en voyage », indique notre interlocutrice. Claudette Gaffoor souhaite partir à Rodrigues l’année prochaine. « Ce sera ma première fois dans l’avion », jubile-t-elle.


ValenciaValencia Rosalba, ouvrière dans une usine de textile :« J’ai toujours des appréhensions sur le salaire que je vais toucher »

Si les salariés sont nombreux à afficher leur satisfaction face à l’augmentation du salaire minimum et la compensation salariale, ce n’est pas le même sentiment partagé dans certaines usines où les salaires sont versés chaque quinzaine. À l'instar de Valencia Rosalba, ouvrière (general worker) dans une usine de textile, qui touche actuellement Rs 4 000 comme salaire de base par quinzaine. « Donc, je ne sais pas vraiment comment la compensation salariale et le nouveau salaire minimum vont s’appliquer. J’attends désormais des explications auprès de mon employeur », fait-elle ressortir. Cette dernière dit avoir des appréhensions quant à son nouveau salaire de base. 
« Je ne pense pas que je vais toucher Rs 18 500 par mois. C’est loin de là », lâche-t-elle.


Raj, foreman dans une entreprise privée : « Nous allons économiser pour  une voiture »

Avec un salaire de base de Rs 14 500, Raj doit bien planifier son budget et se concentrer sur l’achat de produits de première nécessité lors de ses courses au supermarché. « Je dois m’assurer que je ne dépasse pas mon budget car j’ai d’autres dépenses à encourir », avoue-t-il. Ainsi, il se retrouve très souvent à faire des sacrifices sur certains produits. « Mais avec un revenu additionnel de Rs 4 000, je peux maintenant me permettre d’acheter des produits alimentaires que je ne pouvais pas acquérir auparavant », souligne-t-il. Par ailleurs, sa femme qui travaille dans un supermarché touchera elle aussi une hausse d’environ Rs 4 000 sur son salaire. « Nous avons ainsi décidé d’économiser un montant conséquent chaque mois, ce qui nous permettra de constituer un dépôt et d’acheter une voiture. C’est un rêve que nous souhaitons concrétiser l’année prochaine », confie notre interlocuteur.

 

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