La sécurité en ligne est devenue un sujet brûlant de nos jours, avec un nombre croissant de cas de harcèlement en ligne et de menaces. Une récente affaire, impliquant une mère de famille, a été signalée à la CID de Port-Louis.
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« Il avait pris des photos de moi et avait même réalisé des vidéos intimes. Il m’avait juré de les effacer par la suite »
Sharmila (prénom d’emprunt) est tombée des nues lorsque son ex-compagnon a diffusé des photos intimes d’elle sur TikTok. Ce qui aurait dû rester privé est devenu une source de honte, d’embarras et d’humiliation pour cette mère de famille âgée d’une quarantaine d’années. Elle a porté plainte à la Criminal Investigation Division de Port-Louis au début du mois.
Son calvaire, raconte-t-elle, a débuté en juillet dernier, lorsqu’elle a rompu avec son ancien compagnon, qui gère une société de sécurité et est également impliqué dans le domaine de l’hippisme, après 18 mois de relation. Elle confie l’avoir quitté en raison de « son tempérament violent et sa nature de pervers narcissique ». « Il me manipulait et me traitait comme son esclave sexuelle. Je n’avais aucun droit de refuser ses propositions, il me piégeait », confie-t-elle.
Ne digérant pas cette rupture, il a décidé de se venger. À l’époque du grand amour, Sharmila avait accepté de se laisser prendre en photos. « Il avait pris des photos de moi et avait même réalisé des vidéos intimes lorsque nous étions en couple. Il m’avait juré de les effacer par la suite » Or, ces clichés intimes, son ex-compagnon les a rendus publics sur TikTok en septembre dernier, sans son consentement.
Sharmila a rapidement été alertée de la situation par des amis et des membres de sa famille. La quadragénaire dit s’être sentie profondément humiliée et impuissante. La publication de ces photos intimes a eu des répercussions profondes sur sa vie personnelle, professionnelle et familiale. « Je suis à bout. Il a envoyé les photos à mes enfants, à mon père, à mon beau-frère et d’autres proches, ainsi qu’à mes amis. Je suis dégoûtée… » Le beau-frère de Sharmila a d’ailleurs porté plainte au Central Criminal Investigation Department, le samedi 14 octobre.
Mais son ex-compagnon ne s’est pas arrêté là. Il a créé des comptes TikTok anonymes pour diffuser des messages insultants et des vidéos compromettantes impliquant des membres de la famille. Un autre compte qui avait participé à cette campagne de harcèlement a été fermé par le Mauritian Cybercrime Online Reporting System (MAUCORS). Cependant, dès le lendemain, un autre faux compte a été créé dans le but de nuire à Sharmila.
Outre les réseaux sociaux, il a également proféré des menaces envers l’époux de Sharmila, avec qui elle est mariée civilement. Depuis août dernier, elle est revenue vivre avec son mari après qu’ils ont décidé de recommencer leur vie de couple. Ne supportant pas la situation, son ex-compagnon a décidé de semer la discorde au sein du couple. Il a contacté le lieu de travail de l’époux pour ternir la réputation de sa femme et a insisté pour organiser une réunion avec le directeur de l’entreprise dans le but de divulguer des photos compromettantes.
Heureusement, la victime peut compter sur le soutien de son époux et ses proches. Elle bénéficie également d’une aide psychologique. Elle a signalé l’incident à la Cybercrime Unit et dit détenir des preuves indiquant que l’auteur est bel et bien son ex-compagnon.
Il s’avère, cependant, que ce dernier aurait le bras long. En effet, il semble faire fi de la loi, insinuant qu’il a des contacts haut placés. « Li dir mwa al lapolis kot mo anvi, kasern parey so lakaz. Li ena koneksyon ek bann dimoun o plase ek nanye pa pou ariv li », révèle Sharmila. D’où son appel à la police pour que des mesures punitives soient prises contre son bourreau.
Une enquête a été ouverte.
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