Réveillon : le Noël des travailleurs

Ce mardi 25 décembre ce sera Noël, fête chrétienne qui unit toute la population de l'île Maurice arc-en-ciel dans la joie de la Nativité. Mais si certains travailleurs passeront la fête en famille, d'autres seront au travail.

On pense à sa famille, on a envie de rentrer

Noël est une des fêtes les plus populaires à Maurice et qui est célébrée par toute les couches sociales dont la classe laborieuse. Avec le boni de fin d’année où l'argent économisé depuis, certaines familles organisent des fêtes à tout casser pour marquer le réveillon, alors que d'autres se montrent plus prudentes en pensant aux lendemains.  Bref, chacun s'amuse à sa façon.

Kevin, employé dans une entreprise parapublique explique que, pour lui, Noël est la plus belle fête de l'histoire de l'humanité. D'ordinaire peu dépensier, il avoue que c'est la seule occasion où il se permet «   de faire des folies pour plaire à ses proches ». Il dépense en moyenne Rs 30 000 si on compte les jouets pour ses enfants, neveux et nièces et les provisions (viande, poulet, boissons gazeuses, whisky et autres) pour passer le réveillon de Noël.  Il explique que ce jour-là, il reçoit au moins une cinquantaine de personnes car il en profite aussi pour fêter son anniversaire.

Toutefois, il avance qu'il prépare depuis des mois un budget à cet effet.  « Dès le mois de janvier, je mets une somme de côté pour Noël.  D'ailleurs, c'est la seule fête que je célèbre durant l’année », dit-il. Il nous confie qu’il prend soin de mettre en banque son boni de fin d'année.

Contribution de tous

Employée dans une entreprise privée, Jacqueline explique que pour le réveillon de Noël, elle reçoit ses proches, soit une quinzaine de personnes.  Comme menu, elle cite, entre autres, les rôtis de viande, de dinde, un barbecue, sans compter les différentes boissons. Elle avoue que tout le monde contribue pour fêter dignement Noël. « Par les temps qui courent, une seule personne ne peut plus porter tout le fardeau financier de la fête. Chacun contribue selon ses moyens », affirme-t-elle.   Toutefois, elle ajoute que par reconnaissance et respect pour les vieilles personnes, celles-ci sont exemptées de cotisation.

Entrepreneur en construction, Henri explique qu'il profite du réveillon de Noël pour recevoir aussi chez lui, ses proches collaborateurs et leur famille. « On a passé toute une année ensemble et il est bien qu'on passe ensemble une partie du réveillon de Noël », dit-il. Il révèle que c'est l'une des rares occasions où on ne parle pas travail.  Il affirme qu’il n’est pas possible d’inviter à la fête tous ses employés mais qu'il prend soin d'offrir à chacun une bouteille de whisky pour cet évènement.

Malheureusement, alors que certains sont à la fête, d'autres travailleurs sont contraints de passer le réveillon de Noël sur leur site de travail.  Parmi eux, des policiers, infirmiers, pompiers, employés d’hôtels et personnel naviguant, entre autres.

Paul, qui travaille comme infirmier, déclare qu’il n’est pas toujours facile de quitter sa maison, un jour de fête pour aller travailler mais qu'avec le temps, il s'y est habitué.   « Au début, c'était vraiment difficile d'aller travailler pour le réveillon de Noël, surtout quand les enfants étaient encore petits, mais on finit par s'y habituer », dit-il.

 Marie-Noëlle fait aussi l’amère expérience de passer parfois le réveillon de Noël loin de sa famille. Hôtesse de l'air de profession, il lui est arrivée de prendre l'avion, le 24 décembre. « La première fois c’était fascinant, c'était une fierté pour moi de prendre l'avion ce jour-là. J'étais jeune et en quête de nouvelles aventures. Mais après mon mariage et la naissance de mes enfants, j'avoue que c'est maintenant très dur de quitter sa famille un jour de fête pour aller travailler. » Elle explique que contrairement à ce qu'on pense, les hôtesses de l'air restent souvent cloîtrées dans leur chambre d’hôtel ce jour-là et qu'elles attendent avec impatience de retrouver leur famille.  

Pompier de son état, Lindsay a souvent été appelé à travailler un jour de Noël.  « Mais que voulez-vous, on doit répondre à l'appel. Une fête ne dure qu'un jour et le travail pour la vie », observe-t-il avec philosophie. Il ajoute qu'il a déjà, dans le passé, pris des jours de congé pour Noël et d'autres fêtes.

 Jenny qui travaille dans un établissement hôtelier, trouve aussi que ce n'est pas facile de travailler un jour de fête.  « Le plus dur, c'est qu'on travaille alors qu'on voit les autres s'amuser. Contrairement à ce qu'on pense, malgré l'atmosphère festive à l’hôtel, le cœur n'y est pas. On pense à sa famille et on a hâte de rentrer chez soi », avoue-t-elle.  Elle fait ressortir que tous les congés sont supprimés durant cette période de l'année.

Si Jenny a la chance de voir au moins les autres s'amuser, tel n'est pas le cas pour Henri, qui est agent de sécurité.  « Alors que les autres s'amusent, je me retrouve seul à surveiller un site. C'est difficile surtout quand on entend les crépitements des pétards », soupire-t-il.   Il explique que sa seule consolation est sa radio qu'il écoute toute la nuit. Le plus dur, explique-t-il, est l’absence d’une relève. On doit rester sur le site aussi longtemps qu'un remplaçant n'est pas désigné. Il indique avoir déjà vécu cette mauvaise expérience. Toutefois, il est reconnaissant qu'en pareille circonstance la compagnie lui offre du poulet Kentucky et une bouteille de boisson gazeuse.

Ces secteurs où l'on travaille

Plusieurs secteurs sont contraints de fonctionner durant les Fêtes, pour faire rouler l'économie, assurer la sécurité du pays ou pour offrir à la population tous les éléments nécessaires au succès de la fête. Ils font partie, pour la plupart, des services essentiels.

Parmi ceux-ci il y a la police. Son concours est vital durant cette période festive. Outre la protection des citoyens contre les vols, elle veille au respect de la sécurité routière, notamment pour prévenir l'alcoolisme au volant.

Le service hospitalier est aussi opérationnel durant cette période.  Médecins et infirmiers sont prêts à répondre à tous types d'urgences (accidents, noyades et autres drames). Généralement, le SAMU est très sollicité durant les fêtes.

Parmi les autres services essentiels qui travaillent figurent le service aéroportuaire, le port, le transport public, la boulangerie et les commerces.