Adrien Francois et José Jeffrey Félicité ont étonné plus d’un avec les bons résultats décrochés aux examens du PSAC. Bien qu’ils soient handicapés, ils n’ont pas baissé les bras et ont persévéré pour goûter au succès. Leurs efforts et ceux du personnel du SSR Disability Services Centre de Triolet ont porté leurs fruits.
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« C’est le deuxième miracle de la vie de Jeffrey »
Selon Pascaline, la mère d’Adrien, les examens du Primary School Achievement Certicate (PSAC) cette année ont facilité la tâche des étudiants. Le fait qu’ils aient pris part aux examens de sciences et d'histoire en août leur a accordé suffisamment de temps pour réviser les trois autres matières. Ce qui a diminué la pression sur eux.
« C’est la troisième fois qu’Andrien participe aux examens de Grade 6 et cette fois il a réussi »
« C'est la troisième fois qu'Andrien participe aux examens de Grade 6 et, cette fois, il a réussi», dit-elle. Pascaline ajoute que dans le centre de SSRDSC de Triolet, le personnel enseignant a pris grand soin de son enfant et le motive en permanence. « Pour chaque sujet, il y a un enseignant et il n'y a qu'un cours par jour », indique-t-elle.
Les parents étaient aux anges quand ils ont appris la bonne nouvelle. Ils ne s'y attendaient pas vraiment. Ils savent déjà qu'Adrien souffre d'épilepsie et du trouble du déficit d'attention.
Ils ont affirmé que sa capacité de mémorisation était très faible. Contre toute attente, Adrien a réussi. Pascaline remercie de tout coeur son enseignante Danielle Cango qui aidait individuellement son fils durant plusieurs mois. « C'est une leçon pour tous les parents d'enfants autrement capables. Nous devrions toujours persévérer jusqu'à ce que notre enfant réussisse. Ils souffrent déjà des limites dans leur vie, nous ne devons pas les limiter davantage. Enseignez-les, aidez-les, aimez-les, ils réussiront certainement un jour », dit-elle très émue.
Le cas de Jeffrey Felicité mérite aussi d’être souligné. Souffrant d’hydrocéphalie, Jeffrey devait subir une grande intervention chirurgicale et on ne lui accordait que très peu de chances de survivre. Sa mère priait et s’en était remise à Dieu. Etonnamment, le médecin lui a dit, deux jours avant l'opération, qu'il allait bien et qu'il n'était pas nécessaire de l'opérer. « C'est le deuxième miracle de sa vie», estime la maman. Sa famille ne s'attendait pas à ce qu'il réusssise, car il ne passait pas autant de temps à étudier une fois à la maison.
Clara exprime sa satisfaction quant aux resultats de son fils. « L'éducation est une chose vitale pour tout le monde. Même si vous êtes pêcheur, vous devez savoir compter pour vendre votre poisson. C’est pourquoi j'encourage mon fils, malgré son handicap, à étudier», dit-elle. Son conseil aux parents dont l’enfant est en situation de handicap : ne jamais se décourager dans la vie, apprendre à l’accepter et être heureux avec ce que Dieu vous donne.
Succès inattendu
La directrice, Kriti Lata Ram et la présidente Ramyead de l’ONG sont très motivées après cette lueur d’espoir au bout du tunnel. Des six enfants autrement capables, deux ont réussi avec brio, deux ont échoué dans un seul sujet, qu’ils devront repasser bientôt et deux ont échoué dans deux sujets. « C’est la première fois après plus de dix ans d’existence que les élèves de la SSR ont participé aux examens de Grade 6. Après ce succès, nous sommes très encouragées et nous souhaitons poursuivre nos efforts. Notre centre accueille tous les étudiants qui souhaitent se joindre à nous », déclare Kriti Lata Ram. 80 élèves fréquentent l'école SSR. Parmi, 60 ont moins de 20 ans et 20 autres plus de 20 ans. « Nous voulons innover l'an prochaine et introduire deux autres matières professionnelles, dont des cours de mécanique et d'électricité », indique la directrice. À souligner que les deux dames travaillent à titre bénévole.
« Au centre, on ne traite pas les étudiants comme des paralysés» , souligne Prerna Ramcharita, enseignante et conseillère au SSRDSC. Elle nous affirme que cela n'a pas été facile pour elle et les autres enseignantes. Elles ont travaillé deux fois plus pour les étudiants du PSAC depuis que la direction a decidé que six étudiants participeraient aux examens à la fin de mars dernier. « Avec ce succès, nous sommes convaincus que rien n'est impossible, si vous mettez votre cœur à l’ouvrage», conseille Prerna.
Evoquant, les difficultés auxquelles elle a dû faire face, elle explique que que les élèves ont du mal à mémoriser. « Nous devons répéter beaucoup de choses et nous dépendons beaucoup sur les dessins pour leur faire comprendre des concepts simples», souligne-t-elle. « Je suppose que si nous disposons de plus de temps l'an prochain, nous pourrons sûrement accomplir quelque chose de bien,» conclut-elle.
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