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Réunion à l'OMS pour construire le monde post-Covid

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS

Comment prévenir de nouvelles pandémies? Faut-il donner plus de pouvoirs à l'OMS? Comment régler l'accès aux vaccins? Les 194 membres de l'agence onusienne se réunissent dès lundi pour construire le monde post-Covid et prévenir d'autres catastrophes.

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Cette 74e Assemblée mondiale de la Santé (du 24 mai au 1er juin) se tient en ligne alors que la communauté internationale s'efforce d'accélérer la vaccination des pays pauvres, très en retard, pour mettre un terme à la pandémie qui fait toujours rage et relancer l'économie mondiale.

Outre le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, plusieurs chefs d'Etats, dont le président français Emmanuel Macron, et de gouvernements doivent prendre la parole lundi.

Le principal enjeu de cette réunion, qualifiée par le Dr Tedros de "l'une des plus importantes de l'histoire de l'OMS", est la réforme de l'agence et de sa capacité à coordonner la réponse aux crises sanitaires mondiales et prévenir de futures épidémies. 

Plusieurs pays, en particulier européens, réclament une organisation plus puissante, capable de mener des enquêtes indépendantes et mieux dotée financièrement, alors que seulement 16% du budget provient des cotisations obligatoires des Etats.

Malgré le sentiment d'urgence, certains craignent que les résultats de la réunion soient insignifiants en raison des désaccords entre pays, notamment sur la question des pouvoirs à conférer à l'OMS.

"Cela n'est pas quelque chose de facile à accepter pour de nombreux Etats, car la souveraineté n'est pas une chose avec laquelle on peut jouer facilement", relève Gian Luca Burci, professeur de droit international au Graduate Institute à Genève.

Plusieurs rapports d'experts mandatés par l'OMS réclament de vastes réformes des systèmes d'alerte et prévention pour éviter un autre fiasco sanitaire, alors que trop de pays ne disposent toujours pas des capacités de santé publique nécessaires pour protéger leurs propres populations et pour alerter en temps utile la communauté internationale et l'OMS sur d'éventuels risques sanitaires.

Ces rapports demandent aussi que l'OMS puisse enquêter sur le terrain en cas de crise sans attendre le feu vert des pays, mais cette proposition risque de se heurter aux susceptibilités de certains Etats. 

L'OMS ne peut pour l'instant enquêter de son propre chef dans un pays. Il lui aura fallu plusieurs mois de discussions avec la Chine pour qu'une équipe de scientifiques indépendants, mandatée par l'organisation onusienne, puisse se rendre sur place pour étudier l'origine du Covid.

Alertes régionales? 

Un des rapports demandent que l'autorité du chef de l'OMS soit renforcée par un mandat unique de sept ans sans possibilité de réélection (contre un mandat actuel de 5 ans reconductible), afin qu'il échappe aux pressions politiques.

Le projet de résolution sur le renforcement de l'OMS, qui devrait être approuvé, demande lui la création d'un groupe de travail chargé d'étudier l'ensemble des propositions des experts puis de faire, à son tour, des recommendations pour la prochaine assemblée. Le texte appelle aussi le chef de l'OMS à faire des propositions pour améliorer le système d'alerte sanitaire, à travers notamment un éventuel dispositif régional.

Il envisage également le lancement d'un projet pilote de mécanisme d'évaluation du niveau de préparation aux pandémies de chaque Etat par ses pairs, comme au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Seuls les pays qui le souhaitent, comme la France, participeraient à la phase test.

Lors de l'assemblée, les pays devraient par ailleurs décider ou pas de lancer des négociations sur un traité sur les pandémies, destiné à mieux affronter les futures crises et éviter le chacun pour soi mis en lumière par le Covid.

Loin d'avoir déclenché un élan de solidarité, la crise a accru les tensions. L'inégalité vaccinale se creuse, et la question de l'accès aux médicaments devrait également être débattue la semaine prochaine par les membres de l'OMS.

Comme à chaque assemblée, l'OMS devrait également être pressée par les Etats-Unis de permettre à Taïwan de participer à la réunion, au moins en lui rendant son statut d'observateur dont l'île jouissait jusqu'en 2016. Taïwan a depuis été exclu de l'OMS sous la pression de la Chine, qui considère l'île comme faisant partie intégrante de son territoire. 

© Agence France-Presse

 

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