Réunion du PPC ce jeudi - Essence et diesel : vers des prix inchangés ?

• L’intervention du ministre du Commerce n’est pas à écarter 

Les prix de l’essence et du diesel resteront-ils une nouvelle fois inchangés ? Ou doit-on s’attendre à un revirement inattendu de la situation ? Les membres du Petroleum Pricing Committee trancheront sur la question ce jeudi 11 mai. 

Après une première rencontre le 14 janvier, le Petroleum Pricing Committee (PPC) se réunira pour la deuxième fois de l’année ce jeudi 11 mai 2023. À quel scénario peut-on s’attendre à l’issue de cette réunion vivement attendue par les automobilistes ? Pour les observateurs, le statu quo devrait primer. « Le fonds de stabilisation est toujours déficitaire. Dans un tel cas de figure, on voit mal comment le PPC pourrait baisser les prix », avance Eric Ng, l’ancien Chairman de la State Trading Corporation (STC). 

D’ailleurs, Rajiv Servansingh, le directeur général de la STC, l’a maintes fois répété. Selon les dispositions de la Consumer Protection Act, tant que le Price Stabilisation Account  (PSA) est déficitaire, il ne peut y avoir de baisse. 

Feel good factor

Megh Pillay, ancien directeur de la STC, n’anticipe, lui aussi, aucun changement dans les prix. « Car, ce n’est plus le Petroleum Pricing Committee qui contrôle les prix. C’est le cas uniquement sur le papier et dans la forme, mais dans le concret, les changements dans le cours mondial du baril n’ont absolument aucun effet sur la structure des prix qui comporte tellement d’éléments étrangers. Et ces items pèsent très lourd dans la balance. C’est donc le gouvernement qui décide, et non la STC », argumente-t-il.  

Et quid d’un recul du baril du pétrole et d’un dollar un peu moins fort ? « Le prix du baril est, en effet, en dessous des USD 80 depuis un bout de temps (Ndlr : le prix du Brent était de USD 77,44 ce mercredi 10 mai). De même, le dollar, qui s’échangeait à Rs 48 pendant un moment, est descendu à Rs 45,75. Il faut bien évidemment prendre la moyenne du dollar et du baril depuis la dernière rencontre à ce jour », renchérit Eric Ng. 

Megh Pillay souligne, au passage, que la tendance baissière du baril persiste sur une année, soit depuis mai 2022 (environ USD 113) à mai 2023 (moins de USD 80). Cependant, en en dépit de ces deux facteurs, les prix devraient rester inchangés, selon les observateurs. 

Hausse ou baisse aussi envisageable

Pour Eric Ng, l’éventualité d’une hausse des prix du carburant n’est, d’ailleurs, pas à écarter. « Comme le fonds de stabilisation est toujours déficitaire, une hausse permettrait de renflouer les caisses », ajoute-t-il. Khalil Elahee, expert en matière énergétique, est, cependant, d’un avis contraire. « Avec le PSA qui est toujours déficitaire, le statu quo semble être le scénario le plus probable. Cependant, le ministre du Commerce pourrait intervenir (Ndlr : Soodesh Callichurn s’est opposé à deux reprises à une hausse des prix du diesel, poussant du coup le PPC à maintenir le prix actuel). Comme le montant du déficit a baissé et que le baril est moins cher, il est tout à fait envisageable que le ministre intervienne soit pour empêcher toute hausse des prix soit pour appliquer une légère baisse », avance Khalil Elahee. Ceci, poursuit-il, « afin de créer un ‘feel good factor’ dans le pays en marge du Budget qui sera bientôt présenté et des élections municipales qui ne sont pas très loin derrière nos portes ». 

Qu’en est-il de l’option d’une baisse non pas ce jeudi, mais comme mesure budgétaire à la présentation du Grand oral d’ici environ trois semaines ? « On n’en sait rien ! Le gouvernement peut injecter de l’argent dans la STC. Dans cette éventualité, les prix pourraient baisser. Cela dit, cela ramènera au même car cet argent sortira des poches des contribuables », fait ressortir Eric Ng. Pour Megh Pillay, il n’y a pas trente-six solutions : si l’on veut retrouver le PPC d’origine et éventuellement une baisse des prix, il faudrait revoir la structure des prix. 

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