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Réunion du Petroleum Pricing Committee : une hausse des prix des carburants pas écartée

Une augmentation des prix pourrait advenir à l’issue de la prochaine réunion du PPC. Rajiv Servansingh, Paul Baker et Claude Canabady.

L’imminente réunion du Petroleum Pricing Committee pourrait déboucher sur l’augmentation des prix des carburants à la pompe. D’autant que l’évolution du prix du pétrole à l’international n’est guère favorable. 

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Le litre d’essence à la pompe à Maurice se chiffre à Rs 69 actuellement, alors que celui du diesel coûte Rs 54,55. Si une baisse n’est pas anticipée, la menace d’une hausse des prix plane. Notamment face à la volatilité du prix du pétrole à l’international, les dernières évolutions pointant vers le haut. Ainsi, tout porte à croire que le Petroleum Pricing Committee (PPC) pourrait recommander que les prix des carburants soient revus à la hausse. 

Le PPC devrait se rencontrer avant l’échéance du 2 octobre, soit quatre mois après sa précédente réunion le 2 juin dernier. Théoriquement, la réunion devra se tenir soit ce jeudi 28 soit vendredi 29 septembre. 

Rajiv Servansingh, directeur général de la State Trading Corporation (STC), rappelle que le prix du baril de pétrole coûtait 74 dollars au moment de la dernière rencontre du PPC. Celui-ci tourne aujourd’hui autour de 94 dollars. Idem pour le prix de référence de l’essence, qui est passé de 801,13 dollars par tonne métrique à plus de 1 000 dollars. « La situation aura un impact sur les finances de la STC », souligne-t-il. 

La dernière réunion du PPC avait également permis de mettre en oeuvre la mesure budgétaire consistant à transférer des fonds à la STC en vue d’absorber le déficit existant, dans le Price Stabilisation Account (PSA), de l’essence. Or, il s’avère que l’état du PSA a empiré. Le déficit serait supérieur à Rs 4 milliards. En cause, les recommandations du PPC, lors de ses dernières réunions, d’augmenter les prix des carburants n’ont pas été approuvées par le ministère du Commerce. 

Paul Baker, CEO d’International Economics Consulting, explique que la baisse de production du pétrole en Arabie saoudite et en Russie influe sur l’offre mondiale. Par conséquent, le marché réagit à ce qui pourrait advenir par rapport à la demande mondiale. « Les restrictions imposées par l’Europe et les États-Unis contre la Russie ne seront pas enlevées. Il est possible également que les prix à l’international grimpent de 10 %. Au vu de la hausse du prix du pétrole à l’international, le PPC augmentera les coûts à Maurice », craint Paul Baker. Et comme le fait ressortir Rajiv Servansingh, plusieurs analystes mondiaux prévoient que le tarif du baril de pétrole dépasse les 100 dollars avant la fin de 2023. 

Dans cet éventuel scénario de révision à la hausse des prix à la pompe à Maurice, Claude Canabady craint que le consommateur soit une fois de plus les grands perdants. Le secrétaire de la Consumers’ Eye Association déplore le fait que les consommateurs soient engouffrés dans un environnement inflationniste. « Le gouvernement devrait intervenir et bloquer toute hausse si le PPC effectue cette recommandation. Cependant, il faut faire la part des choses. La situation des prix à l’international n’est pas sous le contrôle du gouvernement », fait-il ressortir. 

Il est d’avis que le PPC devrait se réunir plus fréquemment, afin de refléter également sur le marché local les baisses de prix du pétrole à l’international. 

L’Acim s’élève contre une éventuelle hausse des prix

Jayen Chellum est catégorique : l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim) s’oppose vivement à toute hausse de prix de l’essence et du diesel. « Pendant des mois, en dépit du fait que les prix avaient connu une chute vertigineuse sur le marché pétrolier, le gouvernement mauricien avait choisi de maintenir les prix à la hausse », fait-il remarquer. 

Pour le secrétaire général de l’Acim, « il faut en finir avec ce mauvais cinéma où les prix sont revus à la hausse suivant les augmentations sur le marché mondial sans qu’il y ait de baisse quand les prix dégringolent ». Et de lancer une mise en garde : « Nous n’hésiterons pas à descendre de nouveau dans la rue s’il y a hausse de prix des produits pétroliers à Maurice ! »

L’impact du dollar sur les prix

Selon le communiqué du 2 juin dernier, la STC avait payé le litre d’essence à un taux de change de Rs 46,08 par dollar. La roupie s’est légèrement appréciée depuis les dernières interventions de la Banque de Maurice sur le marché des changes. D’ailleurs, celle-ci a vendu 25 millions de dollars au taux de Rs 44,50 par dollar sur le marché le 27 septembre. De plus, la STC a annoncé que l’achat de produits pétroliers sera désormais effectué en roupies. L’organisme s’est partiellement retiré du marché intérieur des changes. « Cela a provoqué une baisse dans la demande de devises sur le marché puisque la STC avait besoin de 120 millions de dollars pour ses achats. L’organisme importe trois tankers tous les deux mois et nécessite 40 millions de dollars pour chaque tanker », explique une source. Or, Paul Baker fait comprendre qu’une appréciation de la roupie devrait déboucher sur une réduction des prix des carburants en roupies. 

 

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