Rétrospectives 2016 - Secteur médical : zoom sur les nouveautés

2016 a été une année riche pour le ministère de la Santé avec les multiples mesures prises et / ou mises en œuvre. Petit rappel sur la concrétisation des initiatives et projets et les prochains.

Don d’organes : pas uniquement les proches

Après plusieurs sessions de consultation, le don d’organes à des personnes autres que des proches devraient devenir une réalité en 2017. Le prélèvement cadavérique devrait aussi être effectif, cela après les amendements qui vont être apportés à la Human Tissue (Removal, Preservation ans Transplant) Act 2006. Le consensus a été trouvé et les deux amendements seront proposés dans quelques mois. S’ils sont approuvés, ceux qui sont en attente d’un don d’organe, le rein par exemple, devraient voir plus d’opportunités d’en recevoir dans un délai plus court. Ce qui devrait par la suite contribuer à améliorer leur qualité de vie. Il s’agit, ici, de personnes en insuffisance rénale et qui doivent subir des sessions de dialyse trois à quatre fois la semaine, à raison de quatre heures par session.

Ces amendements sont favorablement accueillis dans le milieu hospitalier, car ce sont les patients qui vont en sortir gagnants. C’est ce que soutient Nasser Essa, président de la Nurses Union (NU). «C’est une bonne mesure, car elle va améliorer la qualité de vie des patients et va diminuer les frais pour l’État, les sessions de dialyse étant onéreuses. » Il devrait aussi avoir moins de pression sur la banque de sang, chaque patient dialysé ayant besoin de sang. Leur espérance de vie devrait s’améliorer également.

Les examens de la discorde

Le Pre-Registration Examination, introduit cette année, a créé des remous parmi les aspirants-médecins. Pour la première fois, ils devaient passer par un examen de préinscription avant de pouvoir faire leur internat. Insatisfaits de cette décision, certains ont tenté de contester cette décision du ministère de la Santé et du Medical Council. La Cour suprême a débouté les 314 aspirants-médecins qui n’ont eu d’autre choix que de se plier à ces exigences. Mais seulement 245 ont réussi le Pre-Registration Examination.

Cet examen de préinscription est peut-être une bonne chose, mais il y a un trop-plein d’examens, soutient le Dr Waseem Ballam de la Medical and Health Officers Association (MHOA). S’il est d’accord pour un examen avant l’internat, il est aussi d’avis que les modalités pour les autres doivent être revues. Il ne s’explique pas pourquoi le ministère de la Santé s’est référé à l’Inde pour cet examen de préinscription, alors que la Grande péninsule a un système bien différent du nôtre, affirme-t-il. Pour lui, le Mauritius Institute of Health, le Medical Council et les nombreux retraités de la profession médicale ont suffisamment de compétences pour organiser des examens. « Cela aurait dû se faire dans un contexte local. »

Quant au Shift System introduit en avril dernier dans le service des urgences, il n’a rien apporté de plus que de la frustration parmi les membres du personnel. Un avis que partage Amarjeet Seetohul, président du Ministry of Health Employees Union (MHEU). Pour lui, le système de rotation n’a pas aidé à améliorer, le service étant resté inchangé. Le Dr Waseem Ballam affirme aussi que « c’est un chaos total avec le nombre de congés qui a augmenté dans le secteur et cela affecte la santé des médecins. Au lieu de nous soulager, notre condition de travail s’est empirée ».

Alors que le ministre de la Santé a affirmé sur Radio Plus que la situation s’était apaisée avec les syndicats de la Santé, le président de la MHOA est, pour sa part, d’avis que les hostilités vont certainement reprendre l’année prochaine avec les affaires portées devant la justice par différents syndicats.