Economie

Rétrospective 2016 - Économie : consolider les bases pour la reprise de 2017

Pravind Jugnauth Pravind Jugnauth a parlé d’une nouvelle ère de développement.

L’année 2016 a été riche en événements, dont des inattendus à l’échelle locale et internationale, où les Mauriciens ont été des spectateurs impuissants. En moins de cinq mois, le pays a connu trois ministres des Finances : Vishnu Lutchmeenaraidoo (désormais aux Affaires étrangères), le Premier ministre sir Anerood Jugnauth et maintenant Pravind Jugnauth. Trois épées de Damoclès restent néanmoins suspendues sur notre économie : les impacts du nouveau traité Inde-Maurice, le Brexit et un ralentissement mondial tant craint.

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Budget 2016-2017 : l’équilibre entre le social, la réforme et l’investissement

Pravind Jugnauth, ministre des Finances, est resté évasif sur les annonces phares du discours budgétaire du vendredi 29 juillet, et ce jusqu’à la veille. Entouré de ses conseillers, dont Gérard Sanspeur, le Grand argentier a élaboré un discours, qui jetterait les bases pour « une nouvelle ère de développement ».

La réforme des institutions publiques est considérée comme un élément clé dans la relance du développement. Car le secteur public se doit d’être plus efficace et de s’adapter de manière rapide aux changements. À cet effet, le budget fait état de 20 mesures phares. Parmi, on retrouve le regroupement sous un même toit des enseignes destinées aux Petites et moyennes entreprises (PME). Ensuite, il y a la consolidation des activités immobilières de l’État en une unique entité. Le budget annonce surtout la restructuration de la State Investment Corporation (SIC) — le bras d’investissement du gouvernement — portant sur un désengagement dans certains secteurs pour injecter ces fonds dans de nouveaux projets, dont l’industrie axée sur l’exportation et la création d’emplois. Finalement, ce sont 20 000 personnes qui devraient être extirpées du chômage.

L’emploi et la formation ont représenté un thème central des deux budgets de l’Alliance Lepep. Le budget de Pravind Jugnauth n’y déroge pas. L’État emploiera donc 4 000 personnes sous le National Skills Development Programme pour les former aux métiers, où il existe une forte demande. Quatre secteurs sont identifiés : les technologies de l’information et de la télécommunication, le tourisme, les services de santé et la construction.

Le secteur de l’immobilier occupe un pan important. En berne ces dernières années, on devrait assister à une véritable relance. D’abord, le budget contient une batterie de mesures incitatives favorables aux acheteurs et promoteurs de projets pour Mauriciens, tels que le non-paiement de frais d’inscription pour des emprunts-logements allant jusqu’à Rs 2 millions. Les promoteurs sont exemptés de la Land Transfer Tax. Qui plus est, les étrangers pourront acheter des appartements sans avoir le titre d’investisseur.

Sur le plan social, ceux au bas de l’échelle sont maintenant plus soutenus en matière de finances.

En chiffres

3,9 %

Ce sera le taux de croissance cette année, selon les estimations de Statistics Mauritius à jeudi 22 septembre.

7,4 %

C’est le taux de chômage que connaîtra le pays cette année.

1,2 %

C’est le taux d’inflation attendu en 2016.

Brexit : la livre sterling chute les opérateurs s’inquiètent

Contre toute attente, le 23 juin 2016, les britanniques ont voté en faveur du Brexit, c’est-à-dire le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Le Brexit est une abréviation de ‘British Exit’, évoquant la sortie du Royaume-Uni de l’UE. À Maurice, les répercussions et les réactions ne se sont pas fait attendre. Dès le lendemain, le cours de la livre sterling chuté à Rs 47.33, contre Rs 51.38 le jour du référendum. Alors que personne ne s’y attendait, de nombreux Mauriciens se ruent dans les bureaux de change, afin d’acheter de la monnaie britannique en profitant de son prix abordable.

L’autre impact de cette baisse du cours de la livre sterling est cette fois sur le long terme. Il s’agit de la baisse des revenus des exportateurs et des opérateurs touristiques qui reçoivent des paiements en cette devise. Le jeudi 15 décembre, le taux de la livre sterling était toujours bas, à Rs 46.43.

À travers le Brexit, le Royaume-Uni se défait des accords commerciaux entre l’UE et le reste du monde, dont Maurice. C’est pourquoi le secteur privé, par la voix de Raj Makoond, ‘Chief Executive Officer’ (CEO) de Business Mauritius, a lancé un appel au gouvernement mauricien à tout mettre en oeuvre pour que Maurice garde ses accès privilégiés avec le Royaume-Uni, notamment sur les marchés du sucre, du textile et du thon. De son côté, Jonathan Drew, haut-commissaire britannique à Maurice, avait prévenu avant le référendum que les relations entre les deux pays et les investissements britanniques localement resteront inchangés.

Résilience avérée de Global Business

La révision du traité fiscal bilatéral de non double imposition entre l’Inde et Maurice a fait couler beaucoup d’encre, tout en soulevant l’irritation des opérateurs. Tout en conservant la clause de ‘grandfathering’ (droits acquis) et une période de transition, Maurice cède le droit d’imposition totalement à l’Inde à partir d’avril 2019.

La diversification des marchés et l’intérêt grandissant pour des placements en Afrique ont apporté plus de résilience au secteur des services financiers. Les 18 674 entités détenant les licences ‘Global Business’ 1 et 2 ont renouvelé leur confiance dans la juridiction mauricienne cette année. Quelque 1 820 nouvelles compagnies s’y sont installées ainsi que 15 fonds de placements, cinq sociétés captives, trois réassureurs et deux cabinets juridiques.

Les dépôts bancaires des sociétés de ‘Global Business’ ont aussi augmenté. Six mois après la révision du traité, les actifs et les passifs financiers agrégés de l’industrie sucrière étaient de Rs 855 milliards en mars dernier, dont Rs 320 milliards étaient des dépôts des entités de’ Global Business’. Six mois plus tard, ces placements ont augmenté à Rs 350 milliards.

Il y a également une demande croissante des multinationales pour utiliser la juridiction mauricienne comme un centre de trésorerie pour leurs opérations en Afrique. Des banques internationales opérant à Maurice travaillent activement à promouvoir cette offre.

 

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